Tilbury (au 1/43e) fields forever
C'est toujours tentant, ces miniatures avec fascicules ! Les "collections" sortent volontiers des modèles obscurs ou exotiques... Tout ce que j'aime ! Le problème, c'est que ça prend de la place...
Donc, j'ai acheté cette Tilbury de la collection "Passion Renault 4" en me jurant que ça serait la dernière avant un bon moment...
Quand j'étais petit, Solido disposait d'un quasi-monopole au 1/43e. Entre ça et les transkits à 150€ (ce qui semblait une fortune), il n'y avait rien. Bburago faisant de même au 1/24e et au 1/18e. Jusqu'à la fin des années 80, le catalogue Solido se concentrait sur l'entre-deux guerre, avec quelques Américaines des années 50. Le catalogue "hi-fi" (la collection contemporaine) commençait à dater : SM, Ferrari 512BB, Alpine A310... Et vous aviez, deux, trois nouveautés par an (surtout de l'entre-deux guerre, donc.) L'une des raisons, c'était sans doute un coût très lourd (moules, outillage...), avec une volonté d'ajouter peu de références, afin de faire du volume pour lisser les coûts. Mais je pense aussi que le fabricant pensait disposer d'une rente. Solido et Bburago avaient tués leurs frère-ennemis respectifs (Norev et Polistil) que pouvait-il leur arriver ? Solido était surtout présent chez les magasins de jouets, les boutiques de souvenirs et autres "marchands de couleurs" de quartier. C'était des cadeaux typiques de communions ou de noël pour les garçons. A l'époque, il n'y avait pas de licence, mis à part avec Ferrari. Mercedes-Benz ne se voyait pas demander des royalties pour une 300SL "papillon" sortie 35 ans plus tôt...
Les années 90 ont été une période de mutation. Onyx/Vitesse, Eligor (qui avait repris les moules de Norev), Brumm, Bang et quelques autres ont débarqué sur le marché du 1/43e de milieu de gamme. Des modèles sans ouvrants, mais plus finement réalisés. Les grandes surfaces ont chassé les petites boutiques et elles proposaient des jouets bas de gamme. Le modélisme ferroviaire avait moins la côte, alors des boutiques spécialisées se sont diversifiées dans le modélisme de moyenne gamme. Le sol se dérobait sous les pieds de Solido. L'Allemand Minichamps avait une toute autre approche : proposer toute la production allemande contemporaine !
Les années 2000, c'était le virage à 90° des constructeurs. Ils crurent au modèle économique de Ferrari : booster la marge économique avec des licences. Les concessionnaires se dotèrent de corner avec tee-shirt, stylos, montres, VTT... Et des miniatures ! Chaque nouveauté était systématiquement réduite. Bien sûr, il n'était plus question de miniaturiser gratuitement... Cette décennie fut marquée par l'explosion du Made in China.
On en arrive aux miniatures avec fascicules. Je suis assez bluffé. Comment gagnent-t-ils de l'argent avec ces miniatures "one shot" ? On est loin de Solido avec son catalogue immuable ! Certes, la présentation est sommaire : pas d'ouvrants et un socle sans couvercle. Elles sont néanmoins très détaillée. Qui plus est, Renault et Auto Plus, les deux partenaires, ne posent pas leur logo de manière bénévole...
Tout ça pour en arriver à la Tilbury. En 1976, Yves Charles imagine un roadster néo-classique sur base R6. Le projet avance lentement, jusqu'à l'arrivée de Michel Bonenfant. Le "père" des GERI lui permet de créer sa société et de lancer la Tilbury, en 1986. Elle utilise finalement une base de R4.
Le point fort, c'est le look. Qui reconnaitrait une "4L" sous ce roadster d'allure très british ? Et le vert presque anglais achève de brouiller les pistes...
Sauf que la voiture est vendue très cher : 128 000 francs montée ; à peine moins cher qu'une Morgan Plus-4 nettement mieux soignée (et beaucoup plus noble.) La France n'est pas la Grande-Bretagne ; on n'a pas la culture de la voiture artisanale, voir à monter soi-même. Et puis, on était en 1986... 24 ans après l'Excalibur. 20 ans après la Siata Spring. 11 ans après la Clenet. Bref, la mode néo-classic était bel et bien terminée. Charles et Bonenfant ont vite jeté l'éponge. D'autres prirent le relais de manière plus ou moins légitime, sans parvenir à percer.
Notez que sur cette reproduction, elle est présentée par Hachette comme une "Renault Tilbury".
Donc, j'ai acheté cette Tilbury de la collection "Passion Renault 4" en me jurant que ça serait la dernière avant un bon moment...
Quand j'étais petit, Solido disposait d'un quasi-monopole au 1/43e. Entre ça et les transkits à 150€ (ce qui semblait une fortune), il n'y avait rien. Bburago faisant de même au 1/24e et au 1/18e. Jusqu'à la fin des années 80, le catalogue Solido se concentrait sur l'entre-deux guerre, avec quelques Américaines des années 50. Le catalogue "hi-fi" (la collection contemporaine) commençait à dater : SM, Ferrari 512BB, Alpine A310... Et vous aviez, deux, trois nouveautés par an (surtout de l'entre-deux guerre, donc.) L'une des raisons, c'était sans doute un coût très lourd (moules, outillage...), avec une volonté d'ajouter peu de références, afin de faire du volume pour lisser les coûts. Mais je pense aussi que le fabricant pensait disposer d'une rente. Solido et Bburago avaient tués leurs frère-ennemis respectifs (Norev et Polistil) que pouvait-il leur arriver ? Solido était surtout présent chez les magasins de jouets, les boutiques de souvenirs et autres "marchands de couleurs" de quartier. C'était des cadeaux typiques de communions ou de noël pour les garçons. A l'époque, il n'y avait pas de licence, mis à part avec Ferrari. Mercedes-Benz ne se voyait pas demander des royalties pour une 300SL "papillon" sortie 35 ans plus tôt...
Les années 90 ont été une période de mutation. Onyx/Vitesse, Eligor (qui avait repris les moules de Norev), Brumm, Bang et quelques autres ont débarqué sur le marché du 1/43e de milieu de gamme. Des modèles sans ouvrants, mais plus finement réalisés. Les grandes surfaces ont chassé les petites boutiques et elles proposaient des jouets bas de gamme. Le modélisme ferroviaire avait moins la côte, alors des boutiques spécialisées se sont diversifiées dans le modélisme de moyenne gamme. Le sol se dérobait sous les pieds de Solido. L'Allemand Minichamps avait une toute autre approche : proposer toute la production allemande contemporaine !
Les années 2000, c'était le virage à 90° des constructeurs. Ils crurent au modèle économique de Ferrari : booster la marge économique avec des licences. Les concessionnaires se dotèrent de corner avec tee-shirt, stylos, montres, VTT... Et des miniatures ! Chaque nouveauté était systématiquement réduite. Bien sûr, il n'était plus question de miniaturiser gratuitement... Cette décennie fut marquée par l'explosion du Made in China.
On en arrive aux miniatures avec fascicules. Je suis assez bluffé. Comment gagnent-t-ils de l'argent avec ces miniatures "one shot" ? On est loin de Solido avec son catalogue immuable ! Certes, la présentation est sommaire : pas d'ouvrants et un socle sans couvercle. Elles sont néanmoins très détaillée. Qui plus est, Renault et Auto Plus, les deux partenaires, ne posent pas leur logo de manière bénévole...
Tout ça pour en arriver à la Tilbury. En 1976, Yves Charles imagine un roadster néo-classique sur base R6. Le projet avance lentement, jusqu'à l'arrivée de Michel Bonenfant. Le "père" des GERI lui permet de créer sa société et de lancer la Tilbury, en 1986. Elle utilise finalement une base de R4.
Le point fort, c'est le look. Qui reconnaitrait une "4L" sous ce roadster d'allure très british ? Et le vert presque anglais achève de brouiller les pistes...
Sauf que la voiture est vendue très cher : 128 000 francs montée ; à peine moins cher qu'une Morgan Plus-4 nettement mieux soignée (et beaucoup plus noble.) La France n'est pas la Grande-Bretagne ; on n'a pas la culture de la voiture artisanale, voir à monter soi-même. Et puis, on était en 1986... 24 ans après l'Excalibur. 20 ans après la Siata Spring. 11 ans après la Clenet. Bref, la mode néo-classic était bel et bien terminée. Charles et Bonenfant ont vite jeté l'éponge. D'autres prirent le relais de manière plus ou moins légitime, sans parvenir à percer.
Notez que sur cette reproduction, elle est présentée par Hachette comme une "Renault Tilbury".
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