Mondial 2018 : 26. Les motos

Cette année donc, le Mondial de l'auto était aussi un Mondial de la moto. Lors des éditions précédentes, BMW, Honda et Suzuki exposaient une ou deux machines. Mais cette année, elles avaient carrément un hall !

Les motos, je n'y connais pas grand chose (je n'ai même pas le permis...) Alors je suis passé au pas de course.

Voici quand même une Yamaha, sur un podium d'anciennes motos de course. Auguste Veuillet, le tout premier à piloter une Porsche au Mans, avait fondé Sonauto-Levallois. En 1965, Veuillet se diversifia dans les motos avec Yamaha. Une marque alors davantage connue pour ses pianos (d'où le logo constitué de trois diapasons.) Veuillet met à sa tête un jeune motard archi-motivé, Jean-Claude Olivier, qui fit du porte-à-porte...
Une Norton Manx, c'est l'une des rares "non-Japonaises" de cette mise en scène. Elle était déjà délicieusement désuette à l'époque.
La But d'Eric Offenstadt. Une machine et un concepteur incroyable. Offenstadt fut d'abord un jeune pilote moto. Comme Jean-Pierre Beltoise ou John Surtees, il passe ensuite à quatre roues, avec la F3. Il décrocha sa plus belle victoire à La Châtre, devant Jackie Stewart. Hélas, Offenstadt n'était pas assez "politique" pour faire carrière. Embauché par Matra, il en parti trop vite. Puis il pilota des F3 et F2 privées. A la fin des années 60, il retrouve un volant d'usine, chez Pygmée. Mais la F2 n'est pas compétitive et Offenstadt ne se prive pas de dire ses quatre vérités au père Dal Bo ! Il fit un bref retour sur deux roues, puis il devint concepteur de motos de compétition. Après diverses projet, il y eu cette But, en 1978 (NDLA : il est également cité -à tort- comme l'un des pères de la Elf.) Une bonne idée, avec des suspensions révolutionnaires, mais sans moyens...
L'exposition Routes Mythiques fait la part-belle aux motos.

Une Brough Superior SS100. Aucun lien avec Jaguar. Il s'agissait d'une moto très exclusive des années 30, construite sur commande. Le plus célèbre des acheteurs de Brought Superior SS100 fut T.E. Lawrence.
Lawrence était un héros du XIXe siècle. Un Gallois, archéologue et orientaliste amateur, envoyé par le Renseignement Britannique au Proche-Orient. Conseiller des guérillas Arabes, il promit la Lune au roi Fayçal et à Ali Al-Assad (le grand-père de Bachar...),  s'ils triomphaient des Turcs, alliés des Allemands. Beau et charismatique, Lawrence d'Arabie créa sa légende, en pleine Première Guerre Mondiale. On retiendra son arrivée dans une Damas conquise au volant d'une Rolls-Royce.
L'histoire oublie de dire, qu'en parallèle, le Britannique Marc Sykes et le Français François-George Picot avaient déjà découpé le Moyen-orient. Fayçal fut le dindon de la farce.
Lawrence d'Arabie, lui, eu du mal à retourner à la vie civile. Il rempila dans l'armée. Il écrivit des livres. Il vivait seul et se passionna pour les motos. En 1935, au guidon d'une Brought Superior, il rencontra son destin. Le neurologue qui l'examina s'inspira de ses traumatismes pour concevoir le premier vrai casque.
Autre aventurier, Jean-Claude Olivier. On l'avait laissé vendant des Yamaha en porte-à-porte. Les années 70 virent l'explosion des ventes de motos Japonaises, dont des Yamaha. Gonzague Olivier, son père, avait couru en endurance, sur Porsche, avec Auguste Veuillet. Olivier Jr, lui, disputa 9 Dakar -dont la toute première édition-. Il fut un formidable VRP de Yamaha. Le BWs, c'était son idée. Distribuer le Vmax (à l'origine réservée aux USA), c'était son idée. En 2010, il prit une retraite bien mérité. Un camion le faucha 3 ans après, alors qu'il était à moto.
Hubert Auriol, lui, pilote cette BMW du Dakar. Son père a participé à la construction du chemin de fer Ethiopien et il naquit ainsi à Addis-Abeba. Grâce à Olivier, ce motard amateur disputa son premier Dakar. Il s'imposa en 1982 et 1984. C'était l'époque de la professionnalisation, de l'arrivée des sponsors... Il monta une équipe, en collaboration avec Ligier (!) En 1986, il batti un record de vitesse, à Nardo, avec la Elf R. Puis il y eu le Dakar 1987, où il chuta lourdement et termina une étape avec plusieurs fracture. Reconverti sur quatre roues, il imposa son buggy "Kouros". Puis en 1995, il changea une nouvelle fois de vie, en devenant organisateur du Dakar. Il arriva au crépuscule de l'ère Citroën, laissant Mitsubishi et Schlesser se battre et tous les coups bas étaient permis...C'était sans doute cette ambiance très loin de "son" Dakar qui le poussa à partir.
Dans l'immédiat après-guerre, l'avionneur Italien Aermacchi tenta de rebondir dans les deux roues. D'où ce tripoteur.
Au début des années 60, Aermacchi s'allia à Harley-Davidson pour muscler sa filiale. Le duo produisirent surtout des machines de course (dont la première moto d'Eric Offenstadt), avant qu'Aermacchi ne décide de se recentrer sur les avions et de vendre sa division à Cagiva (pour laquelle Hubert Auriol courra.) Cette moto rouge appartenait à un astronome amateur. Il parcouru avec 1 millions de kilomètres en une trentaine d'années, à la recherche du "spot" ultime. Qui a dit que les Italiennes n'étaient pas fiables ?

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