Mondial 2018 : 25. Mygale F4

Dernière voiture du Mondial 2018 à laquelle je consacre un post, la Mygale F4. L'artisan de Nevers-Magny-Cours fournit les championnats Chinois, du Sud-Est Asiatique (où le Français Allessandro Ghiretti a de fortes chances de titres), Britannique, Australien et depuis cette année, Français.
Le mot qui résume le mieux l'atmosphère en cette fin de saison des formules de promotion, c'est l'expectative.
D'une part, on attend de nouvelles F4, équipées de halo. Or, cette année, la plupart des championnats ont tiré la langue. Carlin a renoncé au British F4 et Motopark, à l'ADAC F4. Que va-t-il se passer avec les nouvelles voitures ? De nouvelles équipes vont-elles en profiter pour sauter le pas ? Ou bien au contraire, les équipes en place refuseront-elles d'investir, quitte à couler la série ?
Au niveau au dessus, c'est le big bang. La F3 Européenne va fusionner avec le GP3. C'est désormais l'ère de la F3 "régionale" avec des F4 survitaminées. En théorie, elles pourraient faire le lien entre la F4 et l'ex-GP3. Néanmoins, c'est un saut dans l'inconnu. Le temps des fils-à-papa Russes ou Sud-Américains est terminés. Les fils-à-papa Asiatiques ne sont jamais vraiment venus. Alors qui seront les volontaires ? D'autant plus que trois championnats se battent pour organiser cette F3 Régionale.
En tout cas, c'est la fin des grands programmes de constructeurs, comme autrefois, les World Series by Renault. Mazda vient d'ailleurs de se désengager de la "Road to Indy" et VW arrête de fournir des blocs de F3.

J'ai évoqué le désarroi d'Audi, mais on pourrait l'étendre à la plupart des constructeurs. Certaines marques comme Alfa Romeo, Jaguar et sans doute, bientôt, Opel, ont besoin de (re)conquérir des marchés. Le sport auto reste un vecteur pour améliorer sa notoriété (quoique, on y reviendra.)
Mais quid des autres marques ? La plupart des marques possèdent déjà une belle notoriété. Gagner les 24 heures du Mans a-t-il vraiment offert des retombées à Toyota ? Que gagne Škoda a disputer un WRC2 où il est le seul constructeur vraiment impliqué ? Le sport, c'est compliqué. Soit il n'y a pas assez de concurrents compétitifs et c'est le bon vieux "à vaincre sans péril, on finit par triompher sans gloire..." Soit il y en a trop. Et bien sûr, il n'y a qu'un seul vainqueur. Les autres finissent par en avoir marre de dépenser beaucoup d'argent sans voir de podiums... En prime, ce n'est même pas une garanti de succès commercial. Il y a quelques années, la MG6 dominait le BTCC, alors que la marque à l'octogone en vendait 10 par mois (non, ce n'est pas une métaphore !) On est loin du "win on sunday, sell on monday."
Et puis, comment rapprocher votre engagement en compétition du message que vous voulez diffuser ? Dans les années 90, il y a eu des tentatives de voitures de course diesel. Aujourd'hui, c'est l'ère de l'hybride, voire de l'électrique. Comment concilier la compétition avec ce nouveau paradigme ? La Formule e est un rêve de directeur marketing... Sauf que côté spectateurs, c'est zéro. Le rallycross songe à devenir un championnat tout-électrique. Le BTCC pourrait lui accueillir des hybrides. L'objectif des promoteurs est de se plier au gout des constructeurs.
Néanmoins, notre époque est aussi marquée par le diktat des SJW. Ils ont imposé leurs vues concernant les grid girls et les mannequins. Et si demain, ils s'en prenaient au sport auto ? Et si, face aux enjeux environnementaux, un constructeur était la cible d'une campagne de dénigrement (sur le thème "le sport auto pollue".) Les marques craignent ce type d'actions plus que tout. Et tous les autres constructeurs risqueraient de se retirer de toute activité sportive aussi sec !
D'où la tentation de la course "one shot", à grand renforts de communiqués de presse. On voit également les constructeurs se bousculer pour créer des "Vision" pour Gran Turismo ou des équipes de eRacing. Des programmes peu gourmands en moyens, avec des voitures qui n'émettent pas le moindre gramme de CO2...

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