Mondial 2018 : 5. Tecno Nanni Galli

Au Mondial de Paris, juste en face du stand Andros, il y a le stand Tecno. Il expose la Nanni Galli, dernière création de l'improbable Fulvio Ballabio.
Fulvio Ballabio... De lui, on a retenu la Montecarlo Centenaire, une GT à moteur Lamborghini des années 90. Mais l'histoire est beaucoup plus longue... Ballabio a d'abord été pilote, à la fin des années 70. On l'a notamment vu chez Sauber.
En 1983, il décide de se lancer en monoplace (F3000, puis CART) et en parallèle, il fonde la marque Montecarlo, basée -comme son nom l'indique- à Monaco. En 1996, après une demi-douzaine de voitures de pré-série, il revendit à Aixam. Ce dernier devint propriétaire du nom "Montecarlo Automobile" et de l'usufruit de la Centenaire... Mais Ballabio créa une SR2 (C2) basée sur cette dernière, la Centenario. Il l'aligna en International Sport Racing Series. Son premier pilote fut Arturo Merzario... Qui fut son patron en F3000 ! Elle apparu ensuite en Interseries. Jo Zeller fit courir la voiture jusqu'au début des années 2000.
Une fois le projet Aixam Montecarlo torpillé, Ballabio récupéra la marque. En 2005, il dévoila la Carlo Chiti, équipée d'un V6 Alfa Romeo fonctionnant au GPL. En 2008, l'ALA 50 fut dévoilé par le Prince Albert de Monaco. Le moteur était un V8 inédit, conçu par Mecachrome d'après les plans de Christian Contzen (ex-ingénieur-vedette de Renault F1.) En 2013, pour les 30 ans de la marque, Ballabio présenta la Rascasse, équipée du V12 BMW en configuration "Silver Seraph".
Rien ne prouve que l'ALA et la Rascasse étaient roulante. En tout cas, en 2017, la Tecno Nanni Galli débuta en compétition (avec Ballabio et Nanni Galli au volant !) Cette GT était propulsée par un V8 Alfa Romeo (fonctionnant au GPL) et elle a surtout l'air d'être une mise à jour de la Carlo Chiti de 2005... Quant à la finition...
Ballabio a toujours aimé le "name-dropping". Qu'il s'agissait d'avoir une personnalité présente au lancement de ses voitures ou d'utiliser un nom connu. Avec la Tecno Nanni Galli, il rend un double hommage !

Gianfranco et Luciano Pederzani fabriquait des pompes hydrauliques, à Bologne. En 1962, les deux frères se lancèrent dans la fabrication de châssis de kart. En 1964, ils construisirent une F4, puis ils passèrent à la F3, en 1966. François Cevert fut sacré champion de France de F3 1968 avec Tecno. L'équipe passa à la F2. Cevert fut du lot, avec Nanni Galli, qui avait fait les beaux jours d'Alfa Romeo en tourisme. En 1970, Tecno remporta le championnat avec Clay Regazzoni. L'étape suivante, c'était logiquement la F1. Le comte Rossi (propriétaire d'une marque d'apéritif dont le nom est "Martin" avec un "i" à la fin) joua les mécènes. Galli, qui s'était essayé à la F1 avec McLaren, pilota la Tecno F1, mue par un moteur-maison. Ce fut un bide. Rossi prit les commandes en 1972, pour une seconde saison désastreuse. Bernie Ecclestone, toujours à l'affut d'un bon coup, convainquit Rossi de sponsoriser son équipe, Brabham. Les Pederzani revendirent leur activité de châssis de karts, Tecnokart, qui existe toujours. Quant à Galli, il distribua les tee-shirts Fruit of the loom en Italie, avant de persuader les frères Benetton de se lancer en F1...
Et donc, bien des années plus tard, Ballabio a ressorti Gianfranco Pederzani et Nanni Galli de la naphtaline pour qu'ils apposent leur nom sur sa voiture !

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