Mondial 2018 : 7. Opel Combo Tour Dangel

Dans l'automobile, les artisans ont souvent une existence très précaire. Cela fait donc plaisir de voir que Dangel est toujours là. Henry Dangel, mort en 2006, avait laissé l'entreprise à sa famille. Au plus bas, l'entreprise a frôlé le naufrage. Depuis, elle s'est redressée et elle a un nouveau propriétaire. La nouveauté du salon, c'est un Opel Combo Tour Dangel.
Le métier historique de Dangel, c'est la transformation de Peugeot en 4x4. Avec la disparition des 504 et des 505, l'artisan s'est focalisé sur les utilitaires. Or, Peugeot n'a pas d'utilitaires propres. Puisque seule la calandre diffère, pourquoi ne pas proposer ses transformations sur les cousins des utilitaires Peugeot ? Sauf erreur, la première diversification fut un Berlingo 4x4 Dangel. En parallèle, l'artisan s'attaqua aux fourgons. D'où un Expert/Jumpy 4x4, puis un Boxer/Jumper 4x4. Puis, toujours dans cette logique d’expansion, il y eu un Ducato (cousin du Boxer/Jumpy) 4x4 et plus récemment, un Toyota ProAce 4x4.
Et donc, la nouvelle génération de Berlingo/Rifter a droit à sa version 4x4 Dangel. Y compris l'Opel Combo Tour, le fruit de l'intégration d'Opel à PSA. Espérons que cela permette à l'artisan d'élargir son portefeuille et de conquérir des parts de marché hors de France. La pérennité de l'entreprise passe par là.
Je reste dubitatif sur cette vente d'Opel à PSA. Pour l'instant, mécaniquement, PSA bat des records de vente. J'attends la suite du programme, avec les développements prévus. Opel est une belle marque, avec une relativement bonne image. Elle mériterait un nouveau souffle.

Pour autant, ce qui me laisse dubitatif, c'est l'abandon de l'Europe par GM. Cela va de pair avec une sortie d'Inde (revente de l'usine à SAIC/MG) et l'arrêt de la production d'Holden (qui va se contenter de badger des Chevrolet.) Sans oublier une réduction de la voilure en Corée du Sud (chez l'ex-GM-Daewoo.) En résumé, GM se recentre sur l'Amérique du Nord.
Les précédents sont pourtant malheureux. Dans les années 60, American Motors avait revendu ses filiales Argentine et Brésilienne à Renault. A la fin des années 70, Chrysler avait revendu Chrysler UK (ex-Rootes), Simca et Barreiros (hors VU) à PSA, les utilitaires de Dodge et de Barreiros à Renault et Vailant à Mitsubishi. Sur le court terme, ces constructeurs se sont débarrassés de marques et d'usines vieillottes, qui avaient besoin de lourds investissement pour poursuivre. Sans oublier le cash perçu. Mais à moyen terme, ces constructeurs se retrouvèrent en difficulté, car ils avaient perdus leur taille critique.
Ce Combo Tour 4x4 Dangel est également la seule Opel présente dans le salon. Chevrolet et Cadillac, les deux dernières branches de GM en Europe, sont également absents. Pour cette édition, les chaises vides sont LE souci N°1. Car outre les trois sus-cités, Alfa Romeo, Bentley, Fiat, Ford, Infiniti, Jeep, Mazda, MINI, Mitsubishi, Nissan, Rolls Royce, Subaru, Volkswagen et Volvo manquent à l'appel. Ils le font pour diverses raisons. Mais à l'arrivée, le nombre est conséquent.
Du coup, le hall 2.1 (celui des équipementiers et des écoles et des professionnels) est fermé. L'exposition d'anciennes, d'ordinaire au hall 6, a migré au hall 5.1. Le hall 3, lui, accueille les motos. Et malgré l'apport des constructeurs et artisans du hall 3, le hall 1 meuble avec les camelots. Plusieurs journalistes se sont régalés en photographiant des halls vides. Parmi les boulots que je n'aurais pas voulu faire, il y a vendeur d'espace au Mondial de l'Auto. Nul doute que la personne s'est arrachée les cheveux en tentant de remplir ses halls...
Moins de constructeur, moins de hall... Mais le billet "normal", lui, il passe de 16€ à 18€ (après être passé de 14€ à 16€ en 2016) ! Le "Mondial de la mobilité", c'est une mauvaise blague. Les gens viennent presque exclusivement pour les voitures. Les visiteurs risquent donc d'avoir l'impression de s'être fait avoir.

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