Mondial 2018 : 19. Audi

C'est une tradition : le hall 4 est avant tout celui du groupe Volkswagen. Et à l'entrée, sur la gauche, il y a Audi.

La grande nouveauté, c'est la nouvelle Audi R8 LMS.
Audi entame un nouveau cycle, en matière de compétition.
Le premier cycle, il a duré du début des années 80 au milieu des années 90. Audi était alors un nouveau-venu. Il voulait se faire connaitre en frappant un grand coup. Son arme, ce fut le Quattro. Il l'a imposé en rallye, en IMSA, en DTM et en Supertourisme, jusqu'à ce qu'il y soit interdit... Ou que les autres adoptent à leur tour la transmission intégrale.
Ensuite, il y a eu un certain flottement. Une fois la transmission intégrale bannie partout (sauf en WRC), Audi n'avait plus vraiment de discipline adaptée. Pour se positionner face à BMW et Mercedes, Audi ouvrit l'album de famille. Il y eu l'hommage à la NSU TT avec la voiture éponyme. Puis les CD-DKW lorsqu'Audi songea à revenir au Mans. Enfin, en 2000, il dévoila le concept-car Rosemeyer (qui annonçait la calandre "single frame") avec un hommage aux Auto-Union de Grand Prix. Ca passa très mal. D'aucuns rappelèrent qu'Auto Union était sponsorisé par l'Allemagne nazie et que plusieurs dirigeants du groupe furent inculpés en 1945. Quant à Bernd Rosemeyer, il était membre de la SS (à titre honorifique) ! La voie était ouverte pour le très encombrant rapport de 2014 sur le travail forcée chez Auto Union, durant la Seconde Guerre Mondiale... Le passé, c'est plié. D'ailleurs, depuis, les Auto Union de Grand Prix ont été rangées dans un coin.
Audi entama alors un second cycle de compétition. Cette fois, il s'agissait de concurrencer frontalement BMW, Mercedes et les autres, sur les circuits. En endurance, puis en DTM. L'outsider devenait un challenger.
Désormais, Audi a tout gagné. Et c'est un troisième cycle ; celui d'une firme normal, qui n'a plus besoin de gagner en notoriété. Honnêtement, je ne serai pas capable de travailler au marketing sportif d'Audi. En Europe, il est surtout présent dans l'entrée de gamme (A1, A3 et Q2.) Or, le seul championnat de "petites" voitures, c'est le rallycross, dont l'image "popu" ne correspond pas à Audi. D'où son retrait en fin d'année. En Asie et en Amérique du Nord, il est synonyme de grandes berlines et de gros SUV. Autant de voitures sans championnats. Alors, que faire ? Où aller ?
La Formule e de l'Audi Sport team ABT. Lucas di Grassi fit une belle saison. Ca avait pourtant mal débuté pour le champion 2016-2017, avec 0 point au tiers du parcours. Daniel Abt faisait à peine mieux. Puis le Brésilien enchaina les podiums avec une régularité de métronome, tandis qu'Abt Jr collectionnait les places d'honneurs. Du coup, l'équipe s'est extrait des profondeurs du classement, remontant ses concurrents un à un, pour finir champion ! Quant à di Grassi, il termina vice-champion !
Audi possède 100% de Ducati depuis 2012. Il y a peu de synergies entre les deux marques et l'on dit que la firme aux anneaux cherchent à revendre le constructeur de motos. Surtout après le "dieselgate" et ses amendes records. Pourtant, elle reste là et à chaque Mondial, il y a une Ducati sur le stand Audi. Ici, une Multistrada.
Après l'e-tron Vision Gran Turismo, voici l'e-tron PB 18. "PB 18" comme [concours d'élégance de] Pebble Beach [20]18. Audi veut nous convaincre que l'électrique, c'est cool. C'est son nouveau paradigme. En attendant, son badge "e-tron" fait un flop. Même les anglophones ont compris ce que les français appellent un étron. Il y a d'ailleurs des meme dessus. Au-delà des jeux de mots scato, il est clair que cela crée un blocage chez les clients potentiels francophones.

Alors, M. Audi, arrêtez de vous égosiller sur e-tron. Ce nom, c'est du caca. Au propre, comme au figuré !

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