Mondial 2024 : 4. Forthing


On continue ce tour d'horizon avec un autre constructeur Chinois : Forthing. C'est sa première visite en France et faute d'hybrides, voire d'électriques, cela risque aussi d'être sa dernière...

Forthing n'est pas une de ces marques nouvellement créées. Fait rarissime : le constructeur fournit un historique. Et bien sûr, je ne suis pas d'accord avec leur chronologie !

En 1937, alors que l'armée impériale envahissait la Chine, Chee Wing Jeang voulu construire le tout premier avion de combat Chinois. Il s'installa à Liuchow et fonda la Liuchow Mechanical & Aircraft Factory. Hélas, son Kwangsi 3 était une vraie enclume. L'armée Chinoise n'en voulu pas et Chee Wing Jeang ferma boutique. William D Pawley, s'y installa en 1940. L'homme d'affaires Américains fonda la Central Aviation Manufacturing Company (CAMCO.) Il assembla des Curtiss P-40B, pour les Flying Tigers. La "Liuchow Factory" n'était qu'un hangar où des mécaniciens aviations jouaient de la clef Allen. Dès 1942, les Américains partirent. En 1944, les Japonais prirent la ville. Ils la quittèrent en 1945, après avoir méthodiquement brûlé chaque bâtiment.
Liuchow fut renommée Liuzhou. La Chine communiste manquait cruellement de zone industrielles. Au point où Liuzhou, avec son hangar aviation carbonisé, était parmi les plus développés ! Le Parti décida la création de trois entités s'appuyant sur son savoir-faire. En dépit des turpitudes de l'économie Chinoise, ces trois entités sont parvenues jusqu'à nous. Le plus célèbre, ce sont les tracteurs HongHe Fengshou, installés dans l'ex-Liuchow Factory et préfigurant les minivans Wuling. Il y eu aussi LiuGong, avec ses engins de TP. Enfin, en 1958, le Parti créa une usine de camions. L'objectif était alors d'assembler des camions fournis par la Second Auto Works (DongFeng) pour le marché local... Mais SAW lui-même ne démarra qu'au milieu des années 70. LiuQi (Liuzhou Qiche, voitures), lui, ne produisit en série qu'à partir de 1987. En 1997, comme nombre d'entreprises publiques, LiuQi bu la tasse et DongFeng filialisa la marque. A cette occasion, d'ailleurs, les chemins de LiuQi et Wuling se séparèrent pour de bon.
En 2001, DongFeng songea à produire des vans et des monospaces à Liuzhou. D'où la création de DongFeng-Fengxing, tandis que les camions devinrent DongFeng-Liuzhou, puis Chenlong. En 2021, DongFeng-Fengxing prit le nom de Forthing. Le "DongFeng" et son fameux logo disparurent. Désormais, la marque joue les fabricants SUV lookés, mais low-cost. Avec 8 000 ventes par mois, c'est un poids léger du marché Chinois.

Le fer de lance de Forthing, c'est le grand SUV Yacht. C'est l'aboutissement d'une montée en gamme progressive : du quelconque T5L, vers le plus looké T5, puis au moderne T5 Evo et son grand frère, le Yacht. Pour l'Europe, ils l'ont renommé U-Tour.

Il est équipé d'un 1,5l turbo 197ch, d'origine Mitsubishi. Il ne possède pas le moindre hybridation. Son point fort, en Chine, c'est un tarif de 114 900 yuans (14 900€.) Un excellent rapport qualité/prix, y compris par rapport à l'offre locale.
Mais en France, son malus serait complètement mortifère.


Egalement sur le stand, le Xinghai V9. Un monospace full-size, 6 places. Par temps de brouillard, on pourrait le confondre avec un GAC Master... Mais lorsqu'on ouvre les portes arrières, c'est plutôt le Master de wish.com !

Il reprend le 1,5l turbo Mitsubishi de l'U-Tour et là encore, le prix est plus que raisonnable : 179 900 yuans (23 300€.) 
En Chine, ce genre de véhicules plaisent aux patrons de PME des régions les plus pauvres. Des personnes souhaitant frimer, sans en avoir les moyens.

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