Le Mondial de l'Auto 2024 est terminé, mais je suis loin d'avoir tout évoqué. Alors on continue ! Voici donc l'imposant stand Renault. En terme de nombre de nouveautés et de concept-cars, c'est clairement le N°1.
C'est probablement le stand le plus populaire du salon. Tant durant les journées presse, que durant l'ouverture au public. Pour faire des photos correctes, il faut jouer au chasse-neige. Et je m'excuse auprès de Michel Chevalet pour l'avoir bousculé en plein tournage, pour prendre la photo du haut.
La star du salon, c'est la Renault 5. Ancien de Fiat, Luca de Meo aurait exigé que Renault ait sa "Fiat 500". A peine arrivé, il demanda à Gilles Vidal de lui créer une R5 moderne. Le concept-car fut dévoilé lors de
la conférence de presse Renaulution. Trois ans après, la voiture n'a que peu évolué, esthétiquement.
Pour l'instant, elle n'est commercialisée qu'en électrique, avec des moteurs 70kW, 90kW et 110kW. Le tout, avec des batteries 40 kWh ou 52kWh. La gamme débutera à 33 490€ pour la Renault 5 Five 70kW avec batterie 40kWh. A comparer aux 32 080€ d'une e-208 Allure 100kW avec batterie 50kWh...
Et pour le sport, il faut se tourner vers
Alpine et son A290. Une R5 thermique serait en cours de développement.
Renault mise beaucoup sur l'aspect attractif de la R5. La firme au losange a réalisé une grande campagne de lancement. C'est assez inédit.
Les vieux, comme moi, se souviennent des lancements de la 205, de la Clio 1, voire de la Twingo. Non seulement elles avaient eu des lancements en fanfare, avec des animations, des apparitions dans les films,
des goodies, etc. Mais tout au long de leurs carrières, les constructeurs les avaient poussées. Il faut se souvenir, par exemple, que
la Clio Williams est sortie trois ans après le lancement du modèle. Sans oublier des campagnes de pub continues. C'était logique pour des voitures avec une durée de vie de dix ans. Mais ensuite, la remplaçante avait du mal à exister. Dans les années 2000, on a raccourci les cycles de vie. Vers 2010, le modèle, c'était l'iPhone : créer un besoin en permanence. On lançait un véhicule, avec l'attrait de la nouveauté. 18 mois plus tard, il était relifté et au bout de 48 mois, il était remplacé. Donc plus question de grosse campagne, car il ne fallait pas que les gens s'attachent trop.
Aujourd'hui, au contraire, Luca de Meo veut que les clients s'attachent à la Renault 5. D'autant plus qu'avec l'électrique, les cycles produits rallongent de nouveau.
Je me pose tout de même une question : quel sera l'espace laissé à la Clio ? Renault voudra-t-il développer une Clio 6 qui ne serait plus achetée que par les flottes ?
La grande nouveauté, c'est la Renault 4 E-Tech. La nouvelle venue n'a que peu à voir avec l'énorme concept-car 4Ever de 2022. Avec 50cm en longueur, 50cm en largeur et 40cm en hauteur supplémentaires, par rapport à la R4 originelle, elle n'a pas grand chose à voir avec celle-ci, non plus. Exit la rusticité, place à un SUV plutôt bobo.
Le dossier de presse n'évoque ni la motorisation, ni les prix. Pour l'instant, elle est uniquement proposée en électrique. Une version thermique devrait apparaitre. On parle également d'une version utilitaire.
Renault a apporté de nombreux exemplaires. Les photos ont été prises dans une simili-Parisienne. Le concept-car Fl4wer Power se veut plus baroudeur. Enfin, des maquettes réfléchissent à voix haute à des R4 pour les flottes.
La R4 sera produite à Maubeuge, l'usine du Kangoo et le losange semble vouloir envoyer cette dernière sur une voix de garage. Il faut dire que l'ère des "multispaces" est révolues depuis longtemps. Ironie de l'histoire, le Kangoo 1 avait été désigné comme une "4L moderne" à ses débuts...
La Twingo est morte, vive la Twingo ! Alors que la Twingo 3 a discrètement tiré sa révérence, Renault dévoile le concept-car Twingo. Il s'inspire de
la Twingo 1 jusqu'à la couleur et à la caligraphie du mot "Twingo".
C'est un secret de polichinelle, Renault compte la produire.
Le dossier de presse, très succinct, ne dit rien du tout sur sa motorisation, son équipement, etc. La voiture de série n'aura-t-elle toujours que 3 portes ?
La firme au losange dévoile également cette R17. Il s'agit d'un restomod signé Ora Ito. Le designer Français est notamment célèbre pour sa bouteille d'Evian ou les visuels de l'album 10,000 Hz Legend de Air. C'est sa première voiture et bien sûr, elle n'a pas vocation à être produite.
Les R4, R5, R17 et Twingo, c'est bien, mais quid de l'avenir ? Renault ne peut pas se contenter de regarder dans le rétroviseur !
Voici donc Emblème. Il s'agit d'un break de chasse 5 portes (sic.) mu par un moteur électrique 160kW avec une batterie 40kWh sans terres rares et une pile à combustible en guise de prolongateur. Avec 4,80m, Emblème préfigure le futur des SUV compacts de Renault.
Le communiqué est un agglomérat de charabia et d'anglicismes. En gros, le concept d'Emblème, c'est aussi une voiture consommant un minimum de ressources. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'en 2024, lorsqu'un constructeur vous pond un SUV de 1 750kg, il se félicite de la chasse aux kilos superflus.
Pour les journées presse, il n'y a quasiment que des R4 et R5 sur le stand. Pour l'ouverture au public, d'autres véhicules sont dévoilés. Comme par exemple le Symbioz, un genre de Captur avec davantage de porte-à-faux et uniquement avec le 1,6l E-Tech hybride 145ch.
Renault possède huit SUV dans sa gamme (je considère l'actuelle Mégane comme un SUV.) La plupart sont dans un couloir autour de 35 000€ et j'ai beaucoup de mal à percevoir la valeur ajoutée des uns par rapport aux autres.
Dans les années 90-2000, les Japonais possédaient des gammes pléthoriques de véhicules destinés à l'archipel. Mais au moins, ils se différenciaient stylistiquement et en terme de positionnement. Là, on a affaire à huit quasi-faux-jumeaux !
Mobilize était née avec de grandes ambitions. Plus le temps passe, plus sa gamme se réduit et ses missions deviennent floue. Exit la berline Jiangling-Renault Limo,
vue en 2022.
Jusqu'à nouvel ordre, Mobilize ne propose que le Duo. D'aspect, avec ses deux places en tandem, on jurerait un Twizy. Mais il est plus long de 10cm et plus large de 7cm, au bénéfice de l'habitacle. On note aussi de vraies portes (mais avec vitres rabattables, façon 2cv.) Surtout, l'autonomie double avec 161km.
Désormais Duo sera commercialisé auprès des particuliers.
Dévoilé à Solutrans, Bento est un Duo qui sacrifie sa place arrière, au profit d'un sac à dos de 649l.
Dans les utilitaires, Renault s'est associé à Volvo Group (Renault Trucks) et CMA CGM pour fonder Flexis. Voici l'Estafette, un utilitaire électrique à vocation urbaine. Il propose la surface de chargement d'un Trafic, dans les dimensions au sol d'un Kangoo.
Renault n'en dit pas beaucoup plus. Jusqu'ici, le marché des VU électrique a été bien en-deçà des prévisions. Au point où Stellantis a dû faire marche arrière sur le tout-électrique. De plus, il y a le dossier des ZFE, qui est dans l'expectative.
Les esprits chagrins trouveront qu'elles ne ressemble pas du tout à l'Estafette, ce fourgon rondouillard des années 60-70.
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