Soirée découverte de la nouvelle BMW Série 1

ByMyCar organise régulièrement des évènements. Jeudi soir, c'était la présentation de la nouvelle BMW Série 1. La future voiture de votre N+1 !

Ces présentations avaient été initiées par le Garage du Bac. ByMyCar a décidé de faire varier les lieux. Un bon moyen pour faire découvrir ses différents points.

Jeudi soir, la présentation avait lieu chez ByMyCar Noisy Le Sec.


Jusqu'à la fin des années 30, les constructeurs n'avaient un horizon que sur deux, trois ans maximum. Les automobiles étaient très rudimentaires, donc vous pouviez développer un modèle, en partant d'une feuille blanche, en 24 mois. L'outillage était très standardisé (presses, machines-outils.) Vous pouviez bâtir et équiper une usine en un peu plus d'un an. Les constructeurs naviguaient à vue et c'est pour cela que dans les années 30, de nombreux acteurs furent surpris par la crise économique française (cf. Donnet, Mathis, Licorne...)
Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Américains furent des experts de la planification à moyen terme. Préparer les futures batailles et s'équiper en conséquence. Les autres belligérants, en particulier les nazis, se focalisaient davantage sur la prochaine bataille. L'outil militaro-industriel fonctionnait davantage par petites touches. La machine de guerre mit du temps à se mettre en branle. Mais ensuite, ce fut un rouleau-compresseur implacable.
La guerre avait donc consacré la planification. Après la guerre, les stratèges se mirent d'abord au service de la reconstruction. Puis ils proposèrent leurs services à l'entreprise. D'abord aux Etats-Unis, puis en Europe. Dans les années 70, on vit apparaitre les premières vraies réflexions sur l'automobile dans 10 ans, dans 20 ans, etc. Jusqu'aux années 2000, avec une théorisation d'une espèce de "fin de l'histoire".

Mais depuis le covid, les oracles sont muets. La boussole est cassée. Les politiques décident des tour de vis sans préavis (cf. le périphérique à 50km/h ou le super malus à 70 000€.) Pour autant, le public boude les VE (1 vente sur 8.) S'y ajoute une géopolitique de nouveau instable (Russie/Ukraine, Proche-Orient, Extrême-Orient...) Aujourd'hui, aucun constructeur -à part peut-être Tesla- peut regarder sereinement l'avenir. Même les bons élèves de naguère, comme BMW, ont des difficultés. En 2023, la marque munichoise a écoulé 87 788 véhicules (en incluant MINI), lui permettant de dépasser enfin son niveau pré-Covid. A domicile, où d'ordinaire il écoule près de quatre fois plus de voitures qu'en France, il a connu un recul de 3,3% au premier semestre. Et en Chine, son premier marché, il recule de 4,2%.

Les constructeurs ont tenté l'attentisme. Mais cette situation incertaine dans l'automobile dure. Alors, il faut lancer de nouveaux modèles, un peu au hasard.

Née en 2019, la BMW série 1 faisait parti des voitures dont la date de péremption était dépassée.

A Noisy-Le-Sec, trois exemplaires du nouveau modèle sont drappés...

Mais un quatrième exemplaire, garé devant la porte d'entrée, divulgâche la surprise !

En attendant la nouvelle, examinons le modèle sortant.

Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, BMW avait constamment cherché à monter en gamme. Dans les années 90, les analystes juraient que le constructeur Munichois avait des volumes trop faibles pour subsister. D'où une recherche de descente en gamme (et le rachat du Rover Group.) Mais il ne pouvait pas lutter frontalement face à des mastodontes comme la VW Golf, la Ford Focus ou l'Opel Astra. Comme Mercedes-Benz avec la Classe A, BMW tenta de contourner les généralistes avec un produit qu'ils ne proposaient pas. Ainsi naquit la BMW Série 3 Compact (E36/5), en 1994.
BMW avait pris beaucoup de précautions, utilisant la 2002 Touring comme alibi historique. Mais finalement, le public n'a jamais traité la Série 3 Compact de "BMW du pauvre"... Par contre, il s'est plaint d'un positionnement trop bas, avec des moteurs trop petits. D'où une Série 3 Compact (E46/5) avec de plus gros moteurs. Pour autant, BMW songeait déjà à l'étape suivante. Chez Rover, le constructeur découvrit un projet de remplaçante de la Série 400. Il la prit et la "BMW-isa" (moteur longitudinal et propulsion.) Le concept-car CS1 de 2002 annonçait déjà la future Série 1. Cette dernière sortit en 2004.
La Série 1 (E87) était uniquement proposée en 5 portes, dans l'idée d'en faire un ballon d'essai. Lors du lifting de 2007, elle fut déclinée en 3 portes, puis 2 portes et cabriolet. En 2011, nouvelle Série 1... Qui se dédoublait en Série 2, pour les versions 2 portes et cabriolet, censément plus sportives. Personnellement, je n'ai jamais été un fan de la Série 1 (et de la Mercedes-Benz Classe A.) Ce sont des voitures pour ceux qui ne s'intéressent pas aux voitures. Tout ce qui compte, c'est d'avoir un blason prestigieux. La marque à l'hélice s'en est rendu compte. Pour la Série 1 (F40), plus besoin de la raccrocher au reste de la gamme BMW ! Moteur transversal, traction avant et apparence banale. C'était la fameuse "Ford Focus de BMW".

Le cynisme paie. Jusqu'au Covid, la Série 1 s'est toujours maintenue dans un couloir de 150 000 ventes, en Europe. Auxquels il faut ajouter environ 30 000 Série 2 par an. Dans le même temps, les ventes de Golf ont chuté de 600 000 à 400 000 unités annuelles. Quant à la Ford Focus, elle est passée de 500 000 à 200 000 unités dans l'Ancien Monde. La Munichoise a capté le marché des bobos ; la Golf et la Focus ont perdu cet aspect de marqueur social.

A 20h, c'était le clou de la soirée : discours du responsable de la concession, puis dévoilement de la nouvelle Série 1.


Oyez, oyez, voici donc la Série 1 (F70.) Elle reprend la plateforme UKL2 de la F40. Voilà pourquoi l'empattement et la largeur sont inchangés. Par contre, elle gagne 5cm en longueur, à cause de cette avant plus bombé. Un design quelconque. Sur internet, certains la comparent à la nouvelle Kia Rio ou à la Hyundai i20. Dans les années 2010, les Coréens louchaient sur le premium Allemand, au point de débaucher Peter Schreyer ou Luc Donckervolke. Finalement, c'est le premium Allemand, qui a fini par les rejoindre !

Cela fait bien longtemps que les chiffres postérieurs des modèles n'ont plus de lien avec la cylindrée réelles, chez BMW. Les 116 et 120 disposent du 3 cylindres turbo B38 de la F40. En mild hybrid 48V, il développe respectivement 122ch et 156ch et c'est bien sûr une traction. L'ancienne 116i 109ch était à 32 050€ (hors option.) On est désormais à 34 950€ (et 38 900€ pour la 120.) Une inflation raisonnable ; terminé les abus d'il y a quelques années (cf. le X1.)

En option, une sellerie alcantara/simili cuir (alias "veganza".) Tesla avait proposé le premier du "cuir végan". Je ne connais pas le nom du "père" de cette option. Mais c'est un génie : les pigeons surpayent du skaï, avec obligation de retourner chez le sellier dans 3 ans ! Et les bobos qui boycottent le Nutella -parce qu'il emploie de l'huile de palme Indonésienne - ne savent pas que leur véganza provient de ces mêmes palmeraies Indonésiennes... Notez aussi l'apparition de mises à jour "OTA".

En définitive, c'est l'équivalent d'un costume Hugo Boss. C'est banal, c'est cher payé et ça va vite tomber en morceau, mais ça fait chic d'en avoir un. Donc, Kevin, votre manager de rang 1, aura le kiki tout dur, au volant de sa BMW Série 1. Son beauf en DS4 sera jaloux, lors des repas de famille ! De toute façon, Kevin n'y connait rien et il n'a pas regardé la fiche technique.


La M135... Pardon "le" M135. Le M135, donc, a l'exclusivité de la finition "M Performance", à ne pas confondre avec "M Sport" et "M Design", les packs esthétiques. Pour le M135, le 3 cylindres cube 2l et sort 300ch, soit légèrement moins que le M135 sortante (306ch.) On retrouve la transmission intégrale xDrive. Par contre, côté sellerie, cela reste tissu ou skaï en option. L'ancien M135 était à 56 500€. Le nouveau est à 57 250€.

Les quatre sorties et les jantes ont un côté baroque. Nul doute que nos forces de l'ordre vont bientôt voir des mis en cause à son volant. Que ce soit pour des rodéos en marge de mariages ou des grands excès de vitesse sur autoroute. Wesh, wesh, gros !

En tout cas, BMW a tapé juste. Le groupe de "jeunes des quartiers", présents à la soirée étaient très enthousiastes vis-à-vis du M135.

En bonus et en exclusivité (ou presque), la nouvelle MINI Aceman. Dérivée du concept éponyme, c'est un SUV uniquement proposé en électrique. Elle remplace remplace de facto la Clubman et est un poil plus courte que la Countryman (qui n'est pas proposée en électrique.)

Les versions E et SE reprennent les motorisations et batteries des MINI Cooper du même nom. Soit respectivement 135kw et 42,5kWh ou 160kW et 54,2kWh. Curieusement, l'Aceman SE revendique davantage d'autonomie que la Cooper SE, avec 406km WLTP.

Comme les MINI "hatch" électriques, l'Aceman sera produite par Spotlight, la joint-venture de Great Wall et BMW. Le tarif débute à 33 550€ pour la E ; cette SE JCW est à 44 505€. Mais d'ici la commercialisation (dans les prochains mois), elle subira une surtaxe de 20,7%, comme tous les VE made in China. On sent ByMyCar pas hyper motivé pour mettre des Aceman dans ces show-rooms et dans ces conditions, on comprend pourquoi...

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