The Drive EVolution

Toujours aussi ambitieux, MG lance un cinquième modèle en Europe. La MG4 est une compacte tout électrique vendue au prix d'une citadine thermique !

Clément Lefevre, RP de MG France, assure l'animation -en anglais-. Pour des raisons historiques, MG Europe ne gère que l'Europe Continentale (y compris les pays hors UE.) MG UK possède sa propre structure. Elle réalisait d'ailleurs, le même jour, sa propre présentation de la MG4.

Liu Xinyu est le nouveau PDG de SAIC Europe. Faut-il en déduire que la structure va déployer Maxus et Wuling sur l'ensemble du continent ? Notez que comme son prédécesseur, Matt Lee, c'est un Chinois ayant fait carrière chez SAIC et parachuté sur le tard en Europe.

MG fêtera son centenaire en 2023. D'où un rapide résumé illustré de l'histoire, avec les premières Morris, la MG B... Et la Metro 6R4 !

Cela fait une quinzaine d'années que MG possède un pavillon Chinois, avec notamment le passage en BTCC. C'est dommage que MG n'ose pas raconter ce chapitre-là.

Depuis la reprise de MG, la firme à l'octogone a écoulé 150 000 unités, dont 60 000 rien que cette année. Il faut noter que le chiffre inclut la Grande-Bretagne.
En 2021, le Royaume-Uni a écoulé 30 000 des 54 000 MG vendus sur le vieux continent. Sur le troisième semestre 2022, les autres pays dépassent légèrement les 50% du total, pour la première fois.

Puisqu'on est dans les chiffres, le plus gros est désormais l'Inde avec 40 273 unités. L'Australie dépasse la Grande-Bretagne, à 39 025 unités. Enfin, la Thaïlande (où MG produit ses voitures thermiques et hybrides pour le monde entier) a vendu 19 737 unités.
La Chine reste de loin le premier marché, avec 456 243. Mais le constructeur est le premier exportateur Chinois et il possède désormais un stature internationale.

Le constructeur est dans une politique de (re)conquête avec une ouverture de pays tout azimut. Il a doublé sa présence en 2022, avec désormais 26 pays Européens. Après la Méditerranée et la Scandinavie, il s'ouvre à l'est. La Suisse manque toujours à l'appel.

Au rachat de MG, NAC s'était empressé d'ouvrir un usine à Nanjing, son fief. SAIC, lui, avait ouvert un site à Yangzhou, près de Shanghai, pour Roewe. Depuis le rachat de NAC par SAIC, Yangzhou produit aussi de MG et Nanjing, des Roewe.
En 2019, il ouvrit un troisième site, à Ningde, dans le Fujian. Il produit tous les modèles électriques, tant pour la Chine, que pour l'export.
L'export, c'est le domaine du site de Chonburi, en Thaïlande. Quant à Gurugram, en Inde (ex-GM), il ne produit que pour le marché local (et les Philippines !)

Les premières MG "made in China" étaient adaptés a posteriori pour l'Europe. Ce qui prenait des années.
Ici, les versions Européennes et Chinoises furent conçu en parallèle. La MG4 fut dévoilé en juin, en Chine (sous le nom de Mulan) et la voici déjà chez nous.

La MG4 inaugure une plateforme spéciale VE, baptisée "MSP-EV" (ou "Nebula", en Chine.) L'objectif pour le constructeur à l'octogone étant de créer toute une gamme. Sachant que l'empattement est plus ou moins fixe, on aura des "sac à dos"...

Enfin, on découvre la MG4... Qui reste néanmoins dans la pénombre.

Oleg Son, le responsable du design MG pour le monde commente la MG4.
Il y a de quoi être dubitatif sur sa motivation et son implication. Auteur du C4 Picasso et du C-Crosser, il avait la direction du centre de design de DongFeng-Peugeot-Citroën de Shanghai, à sa création. Puis il revint en France pour diriger DS, alors qu'elle se transformait en marque à part entière. Plus récemment, on l'a vu dirigé le bureau de design Kia en Chine, avec un rôle de N°2 mondial. Et le voilà désormais chez MG... Ça sent davantage le mercenaire, en attente d'un poste chez un "vrai" constructeur.

Il n'y a pas grand, grand chose à dire sur cette MG4. Un Urus croisé avec une Prius. La seule originalité, c'est cette aileron en deux parties.
Les constructeurs Chinois sont très conservateur. A fortiori MG, qui a du rentrer dans le rang. Les Chinois jugeant ses premiers modèles "made in China" trop typés.

C'est aussi ce qui fini par démoraliser les gens comme Oleg Son. D'autant plus que les Chinois les considèrent comme des gweilo. Ils finissent par se lasser et à faire leurs valises.

Camille Caux, le responsable produit, prend le relais.

S'en suit une interminable séquence, filmée à la GoPro achetée sur Wish.

Avec un culot incroyable, Camille Caux explique qu'en bonne anglaise, la MG4 respecte le "light is right" (NDLA : elle pèse 1,6t, soit 1,5 fois celui d'une MG3.) Il s'étend sur les prformances époustouflantes, comme le 0-100km/h en 8 secondes.

Un placard résume les différences entre les trois finitions.
La première se contente d'un moteur 125kW (170ch)  avec une batterie 51kWh. Les autres ont droit à un moteur 150kW (204ch), avec batterie 64kWh. Originalité : le moteur est sur les roues arrières. C'est donc la première tout-à-l'arrière depuis la TF !

En 2023, la MG4 sera disponible avec une batterie 77kWh, de quoi profiter d'une autonomie WLTP de 500km. Puis, le constructeur placera un second moteur sur le train avant. Cette MG4 4RM (X-Power ?) disposera donc 250kW, de quoi atteindre les 100km/h en 4 secondes.

Liu Xinyu revient pour un "one last thing".

D'emblée, MG a eu une politique de prix très agressive. Cette berline compacte de 4,3m de long est facturée 28 990€, pour la finition Standard avec moteur 125kW et batterie 350km (hors aides gouvernementales.)
C'est 10 310€ de moins qu'une DS3 Crossback e-tense Montmartre 100kW (d'une autonomie de 341km) ! 8 210€ de moins qu'une Renault Megane E-tech EV40 96kW (et d'une autonomie de 294km) ! Et c'est même 1 410€ de moins qu'une Fiat 500 électrique 70kW de base.

Autre info : en 2023, pour son centenaire, la marque à l'octogone dévoilera le Cyberster. Un roadster tout électrique, basé sur la plateforme MSP-EV.

C'est un sacrée nouvelle pour les fans. Tant, depuis 2008 et les dernières TF de NAC, le roadster faisait figure d'éléphant blanc.

En France, MG a écoulé 4 619 véhicules en 2021. Ce qui le place encore parmi les marques exotiques. La clientèle accepte donc des gammes restreintes (la MG4 ne sera ainsi proposée qu'en sept teintes.) Néanmoins, le constructeur souhaite poursuivre sa croissance exponentielle : plus de modèles (dix, à l'horizon 2025), plus de pays, plus de concessionnaires... En 2023, il devrait vendre 100 000 unités dans l'année. Les 200 000 voitures par an sont envisageable.

A moyen terme, les sites MG seront en surcapacité. De plus, s'il n'est plus perçu comme un constructeur exotique, la clientèle exigera davantage de finitions et d'options. Tout ceci imposerait un site sur le sol Européen. Et pour aller plus vite, il reprendrait une usine existante (comme il l'a fait en Inde.) Personnellement, je mettrais mon billet sur un site "Horse". A moins que Ford ne fasse dans le déstockage...

Si les ventes de MG explosent, c'est du à des produits compétitifs. Les premiers modèles vendus en France était des adaptations électriques de SUV thermiques. La MG4 inaugure une plateforme dédiée, avec davantage de soin sur sa conception. Mais là où les grands constructeurs laissent filer les prix, les Chinois savent rester raisonnable.
Le "moins" étant un design intérieur et extérieur quelconque. Néanmoins, on devrait régulièrement croiser des MG4 sur nos routes...

Par contre, la présentation était passable.
Sur la forme, c'était trop long et trop mou pour le grand publique. Et pas assez technique pour les médias professionnels.
Sur le fond, l'angle était mauvais. Le public a intégré que le MG des MG B ou F/TF était mort et enterré. MG, c'est désormais des SUV électriques à prix cassés. Donc pas besoin d'avoir un discours expliquant que la MG4 est une voiture de sport ! 

(Captures d'écran de MG.)