Rétromobile 2024 : 9. Minerva

Je quittais enfin le hall 3. Dans les coursives vers le hall 2, je croisais cette Minerva. L'occasion d'évoquer cette marque Belge.

Sylvain de Jong est un patron typique de la seconde révolution industrielle : un autodidacte débrouillard, plein d'idées... Mais ayant du mal à déléguer ou à être dirigé. Né à Amsterdam, il débarqua à Bruxelles à 13 ans. Employé d'Havas à 17 ans, il se voyait peu après confié la direction de l'agence d'Anvers ! En 1895, à 27 ans, il fonda les cycles Mercury, avec ses frères... Mais en 1897, il vola de ses propres ailes. Après Mercure, c'est à la déesse de la sagesse, Minerva, qu'il rendit hommage. En 1900, Minerva commença à motoriser ses vélos. Cette même année, Minerva dévoila une voiture. On vit Minerva au salon de Paris 1904. Mais il fallu attendre 1905 que le constructeur Belge passa à quatre roues. Pour l'anecdote, David Citroën, cousin d'André, dirigeait le conseil d'administration.

La Belgique était trop petite pour un constructeur. Minerva exporta massivement. En Grande-Bretagne, son premier représentant fut Charles Rolls. Minerva décrocha une licence de fabrication du moteur sans-soupapes Knight. Un moteur silencieux, mais consommateur d'huile, donc fragile. Minerva vendit ses moteurs à Mathis et à Mors, alors dirigé par André Citroën.

Après la Première Guerre Mondiale, Minerva connu son apogée. C'était le premier constructeur Belge et une marque de référence, dans le luxe. Sans cesse à l'étroit dans ses usines, il s'offrit son concurrent SAVA. Transformant son site en atelier d'après-vente. Auto-Traction utilisait des moteurs Minerva pour ses camions. En le rachetant, le constructeur put mettre un pied dans les utilitaires. Quant à Métallurgique, il fut transformé en fournisseur de sous-ensembles. Par contre, le rapprochement avec le conglomérat FN (voitures, mais surtout motos et armes à feu) fit long feu.

En 1928, Sylvain de Jong mourut brutalement et Minerva ne s'en remit jamais. La famille Marquet, premier actionnaire, complotait déjà du vivant du fondateur. Mais une fois aux commandes, ils n'ont pas su prendre le tournant des années 30. Les caisses carrées des Minerva se démodent. La M-4, plus petite et plus moderne, ne s'imposa pas.

En 6 ans, Minerva n'est plus que l'ombre de lui-même. Son concurrent Imperia -également mal en point- le reprit. Les dernières Minerva étaient des Imperia rebadgées.

Après-guerre, Imperia ne croyait plus à ses propres modèles. L'heure était à la sous-traitance. Imperia assembla des TR2, TR3 et Standard. Tandis que Minerva assemblait des Land Rover, renommés "TT". En voici un au Jaguar Land Rover Festival 2017 :

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