Rétromobile 2024 : 14. Delaunay-Belleville HB6

Si vous faites attention, vous remarquerez que ces derniers temps, il y avait peu de liens hypertexte sur les posts. Et pour cause : il s'agissait de marques et d'époques peu évoquées sur ce blog. C'est aussi l'intérêt de Rétromobile : croiser des voitures inédites et pouvoir ainsi évoquer d'autres histoires. Et ça continue avec cette Delaunay-Belleville HB6 de 1912.

En 1850, Julien Belleville fonda une entreprise de chaudières pour bateaux à vapeur. Il exportait jusqu'en Grande-Bretagne et en Espagne. En 1867, il embaucha un jeune ingénieur, Louis Delaunay. Delaunay n'était autre que le gendre de Belleville, ainsi que son successeur. La société fut ainsi renommée Delaunay-Belleville. Louis Delaunay (devenu Delaunay-Belleville, pour l'état-civil) dirigea l'exposition universelle de Paris, en 1900. C'est là qu'il rencontra Marius Barbarou.
Fils de forgeron et ancien apprenti de Panhard & Levassor, Barbarou était une espèce d'inventeur autodidacte. A l'exposition universelle, il exposait des moteurs. C'est chez Clément, puis chez Benz, que Barbarou parti. A l'occasion, il pilotait lui-même les voitures de course de ses employeurs !

En 1904, Louis Delaunay-Belleville débaucha Marius Barbarou. Ensemble, ils convertirent Delaunay-Belleville à la construction automobile. A l'heure de la production unitaire, le plus difficile était de trouver des ouvriers spécialisés. Or, de par son métier de chaudiériste, Delaunay-Belleville possédait ces ouvriers ! Pour info, beaucoup étaient des Bretons issus de l'exode rural. La famille Delaunay-Belleville avait un tropisme Breton : elle possédait un  château à Langoz. Côté ventes, l'entreprise profitait de son carnet d'adresse à l'export.

Au début du XXe siècle, Delaunay-Belleville était LE fabricant de voitures de luxe, grand fournisseur des têtes couronnées d'Europe.
Les mauvaises langues disaient que la calandre ovale était un souvenir de son ancien métier de chaudiériste. Les affaires était prospère et le site de Saint-Denis fut agrandie au gré de l'augmentation des volumes. Robert Delaunay-Belleville et son frère Pierre ont succédé à leur père, Louis.

Louis Delaunay-Belleville mourut en 1912. Barbarou parti chez Lorraine-Dietrich. Il conçu le moteur de la voiture victorieuse aux 24 heures du Mans. Après-guerre, Delaunay-Belleville tenta de se reconvertir dans les camions et les blindés. Ses voitures de luxe avaient du mal à exister sur un marché ultra-compétitif.

Après guerre, Delaunay-Belleville commercialisa une poignée de voitures à moteur Mercedes-Benz. Rovin utilisait son atelier principal. Après une une tentative de retour en 1950, Delaunay-Belleville fit de la sous-traitance mécanique. La maternelle Delaunay-Belleville, à Saint-Denis, est le seul atelier du site à ne pas avoir été rasé.

La voiture du jour n'a eu que deux propriétaires ! En 1919, le second fit apposer une nouvelle calandre. Il la remisa ensuite pendant près d'un siècle. Elle a été vendue pour 113 240€.

Commentaires

Articles les plus consultés