RM SOTHEBY'S | PARIS (1)
L'évènement voiture anciennes du 31 janvier, c'est... La vente Parisienne de RM Sotheby's ! Rendez-vous donc au Carrousel du Louvre. Impossible de parler de tout en une fois, alors voici la première salle aux trésors...
Dans l'entrée, trois Ferrari, dont la 250 GT SWB Competizione, qui figure sur l'affiche.
Toutes les trois ont été vendues.
Contrairement à la voiture vue à la vente Aguttes du Tour Auto 2021, il s'agit bien de l'une des 45 Competizione.
Une ex-NART. George Arent et Bill Kimberly l'engagèrent aux 12 heures de Sebring 1960 (7e.) Arent est le cofondateur du NART. Kimberly était l'héritier de Kimberly-Clark (Kleenex.) Particularité : il écrivait des poèmes entre deux courses ! Le duo revendit "1773 GT" à Bob Grossman, qui disputa la semaine de Nassau avec. Bob Hathaway aligna la voiture en SCCA pour la saison 1961. Après un abandon, en fin de saison, à Nassau, il l'aurait revendue 5 500$ à Bob Grossman... Mais aurait disputé une dernière avec, en Virginie, en 1962. Dans les années 2000, John Romano couru une poignée d'épreuves historiques avec.
Voilà, on a vu la tête d'affiche, on peut tourner les talons !
Quoi qu'il en soit, les 250 GT Boano/Pininfarina sont suffisamment rares (y compris les voitures "série") pour mériter l'attention.
La troisième voiture, c'est une 275 GTB/4. Elle semble bien roturière, à côté de ses voisines ! RM Sotheby's nous précise qu'à un moment, elle fut repeinte en rouge, avec des roues dorées.
Plus loin, un duo d'Aston Martin cabriolet, destinés à une prochaine vente.
Dans la salle principale, ma première vision, ce sont deux alignements de Porsche 911 modernes. Je suis déçu. On se croirait chez n'importe quel show room de négociant en grosses cylindrées.
Une Porsche 911 (996) GT2. La 996 fut l'ultime 911 à refroidissement par air. D'ordinaire, ces voitures -bien qu'immatriculable- sont presque toutes alignées en compétition. On est donc ici dans le "presque". Même pas une petite course de club ! En 2020, elle passa à un second propriétaire, qui la démonta entièrement... Avant d'appeler Christian Abt à l'aide.
Vendue !
Une 911 Speedster de 2019. Belle voiture, mais forcément, elle a beaucoup moins d'histoires à raconter que les deux Ferrari 250 GT dans l'entrée...
Elle a été vendue.
Un duo de "flatnose", là, c'est déjà plus exotique. Des 911 "flatnose", on en croise régulièrement (il en avait d'ailleurs une ici-même, l'an dernier.) Une 928 "flatnose", en revanche, c'est une première, pour moi !
Voilà maintenant un duo de Speedster. La 356 A GS est a priori "matching numbers". Les gens ont vu tellement d'Apal et de PGO, qu'ils ne font pas attention à elle !
Et donc, à ses côtés, sa descendante directe. La 911 Speedster fut l'une des dernières 911 avant la 964. C'était aussi un symbole du regain d'intérêt de Porsche pour ce modèle. Rappelons que dans les années 80, elle était sur une voie de garage.
Les deux Speedster sont partis.
Enfin, dans le coin Porsche, un duo de 911 S. La rouge est une targa de 1967. Tandis que la noire, une 1973, dispose du moteur 2.4l.
L'autre allée de la salle est dédiée à Ferrari.
La 360 Modena semblait si gracile, à sa sortie. 20 ans plus tard, le dessin semble lourd, massif...
Car après 1989, il y eu la 348. En gros, c'était une 308/328 avec moteur 3,4l et une carrosserie inspirée par la Testarossa. A l'époque, les Ferrari V8 avaient une réputation de "Ferrari du pauvre" (une vraie Ferrari, elle avait un V12.) Alors, en plus, avec ce look de Testarossa...
Autre évolution hasardeuse : la 512M. C'était l'ultime lifting de la Testarossa, déjà devenue 512TR au tournant des années 80. Réglementation US oblige, les phares sous trappe à l'avant et les blocs sous persiennes à l'arrière durent disparaitre.
Avec la 456 GT, la firme au cheval cabré entrait dans les années 90. Mais le renouvellement complet de la gamme fut long.
Elle aussi, à trouvé preneur.
Voilà justement les remplaçantes. Le cabriolet est une 550 Barchetta, le premier cabriolet à ce niveau de gamme depuis la Daytona.
La production de la firme au cheval cabré à longtemps tourné autour de 2000 unités par an. Alors que Porsche était à cinq chiffres. Enzo Ferrari prétendait qu'il limitait volontairement la production pour attiser le désir. Une Ferrari, ça se mérite ! Mais au-delà de la boutade, il y avait un problème de gestion de production. 2000 unités annuelle, c'est un no man's land industriel : trop gros pour une production artisanale, mais pour une vraie production en série, il faut au moins 40 000 unités par an. Du coup, le constructeur faisait face à une rentabilité minimale. Luca di Montezemolo fit progressivement augmenter la production. Or, la clientèle des années 2000 était friande d'exclusivité. La solution, c'était de créer des séries limitées. Une pratique utilisée par Porsche, depuis la fin des années 80.
La F430 Scuderia Spider 16M de 2009 célébrait le 16e titre constructeurs de Ferrari en F1, obtenu fin 2008. C'était grosso modo un Spider avec le moteur 510ch de la F430 Scuderia (version d'homologation de la Ferrari Challenge), avec une bannière tricolore. Elle fut produite à 499 unités. Accessoirement, cela permettait de créer de l'intérêt autour de la F430, alors que la 458 pointait son nez. Les très mauvaises langues rappelleront que 2008 fut le dernier titre à ce jour de la Scuderia Ferrari. Le "record" de disette des années 80-90 (plus précisément 1983-1999) pourrait être égalé cette année...
De manière symétrique, au crépuscule de la 488, fin 2018, le constructeur dévoila la 488 Spider Pista. Plus besoin de l'alibi d'un titre constructeur. Au menu, moteur 710ch et cure de carbone pour perdre du poids. Seuls les jantes en étoiles étaient inédites.
C-C-C-Combo breaker ! Il y a plusieurs Ferrari anciennes, dont cette 195 Inter de 1951. La carrosserie n'est pas signée d'un Farina pas encore Pinin, mais de Ghia. D'ailleurs, Farina n'a pas carrossé de 195 Inter. Pourtant, l'exécution rappelle les Cisitalia 202 et 203 de Farina. On pense également à la Delahaye 175 contemporaine.
Pour finir, l'Enzo. Il n'y en avait pas sur ce blog. Sur le fond, comme sur la forme, je n'en ai jamais été fan. La F40 avait été un feu d'artifice. Une Groupe C avec une plaque d'immatriculation, encore plus radicale qu'une Porsche 959. La F50 célébrait le 50e anniversaire de Ferrari -avec un peu d'avance-. C'était déjà un demi-succès. Au milieu des folles GT1 (Porsche 911 GT1, Mercedes-Benz CLK GTR, McLaren F1 GTR...), elle était presque trop normale ! D'ailleurs, la F50 GT1 ne dépassa pas le déverminage : elle était à l'arrêt. L'Enzo, elle, ne célébrait rien (les titres en F1 de Michael Schumacher ?) Sa seule raison d'être, c'était d'occuper le terrain, en matière d'hypercars. Côté style, on aurait dit une maquette d'étudiant en design. D'ailleurs, elle fut vite oubliée.
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