Deuxième partie de ce florilège de la vente Parisienne 2024 de RM Sotheby's. Dans la salle principale, il n'y avait que des Ferrari et des Porsche, qui plus est sur un couloir de 1985 à 2005. Dans la seconde salle, l'exposition est beaucoup plus éclectique. Les visiteurs n'avaient d'yeux que pour les hypercars, mais il y avait bien plus que cela à voir...
RM Sotheby's nous le présente comme un "Jeep Wagoneer 1965". Si on veut pinailler (et j'aime pinailler), il faudrait parler de Kaiser-Jeep Wagoneer.
Au lendemain de la guerre, Willys-Overland avait tenté de décliner la Jeep
à TOUTES les sauces. Seules deux variantes avaient vraiment séduit : pick-up et break 2 portes. Au début des années 60, Kaiser-Jeep avait conscience que Ford et GM préparait une offensive dans les utilitaires légers. Pour anticiper cela, ils ont lancé le pick-up Gladiator, sur une base inédite. Ils en dérivèrent une version break tout-terrain, cette fois en 5 portes, le Wagoneer. Pour info, c'était une création de Brook Stevens. Le designer indépendant était très pris, dessinant coup sur coup, les
Willys Aero et Rural, la Studebaker Hawk, la Mercebaker (future
Excalibur) et donc la Kaiser-Jeep Wagoneer ! En même temps, vu ce que ces constructeurs le payaient, Brook Stevens devait faire du volume pour pouvoir manger à sa faim...
Le Wagoneer était le premier 4x4 châssis long du marché US. Il était propulsé par un 6 cylindres 3,8l 140ch, que Kaiser-Jeep avait ironiquement nommé Tornado. Comme tous les véhicules de Kaiser-Jeep, il visait une clientèle de ruraux aux poches trouées et de flottes (police, services forestiers...) faisant du hors-piste.
Le Wagoneer évolua lentement, montant tranquillement en gamme. D'abord, il gagna un peu de chromes (puis de faux panneaux en bois), pour un look moins rustique. Avec le rachat par AMC, le 4x4 reçu de vrais moulins. Il n'avait plus honte de monter à la ville et de s'aventurer sur autoroute. Puis il y eu le Cherokee (SJ), version 3 portes. Presque par hasard, le Wagoneer anticipait la mode des quat'quat. Renault s'appuya sur son savoir-faire et ses compétences pour créer le Cherokee (XJ), un anti-Range Rover. Jeep échappa ainsi au destin d'International Harvester, l'autre fournisseur de tout-terrains pour les campagnes US.
Elle a été vendue. Notez qu'Osenat et Aguttes ont récemment proposé eux aussi de vieilles Jeep. Peut-on parler de tendance ?
Une Voisin C28 "Chancellerie" trône dans l'entrée et peu de gens y font attention. Pourtant, le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est une voiture exceptionnelle !
Le marché Français des années 30 connu un phénomène de concentration dans le milieu de gamme. Citroën, Peugeot et Renault firent figure de trou noir. Parmi les victimes, il y avait notamment Voisin. Gabriel Voisin était un ingénieur brillant (aviation, automobile et également architecture.) Mais il était trop radical, trop perfectionniste et trop colérique pour être un vrai industriel. André Lefèbvre préféra partir chez Citroën, reprenant nombre d'idées qu'il avait eu
chez Voisin.
La Voisin C25 de 1934 fut déclinée en C26 et C27, avant d'être profondément reliftée en 1935 et de devenir C28. Le moteur "Knight" sans soupapes passait à 3,3l. De plus, la version limousine s'appelait "Chancellerie" et non plus "Clairière". La carrosserie était construite par Chausson. Un total de 30 voitures furent produites.
En 1938, les créanciers prirent le pouvoir. A 58 ans, Gabriel Voisin était relégué au bureau d'études. La C30 était une C28 au style moins extrême (quoique...) et surtout, avec un moteur "normal" : un Graham-Paige. Ca ne sauva pas Voisin, KO avant même le début des hostilités. Après-guerre, Gabriel Voisin travailla sur
des microcars, dont
son Biscooter. Ce dernier fut produit en Espagne, jusqu'en 1960. A 80 ans, Gabriel Voisin prit alors sa retraite. En parallèle, l'usine produisait des motos
Gnome & Rhône. Dans les publicités, il précisait "produites chez Voisin". C'est dire l'aura du constructeur... Pourtant, comme nombre de voitures de l'entre-deux guerres, les Voisin se retrouvèrent livrées à elle-même. La voiture du jour pourrait être une C25 transformée. En 1935, lorsque Voisin lança la C28, il restait des châssis non-carrossés de C25/C26/C27. Est-ce le cas de cette voiture ? Au pire, c'est un bricolage des années 60-70, lorsque les restaurateurs étaient plus ou moins consciencieux...
La Rolls-Royce Silver Ghost n'est pas le premier modèle de la firme. Mais elle la lança vraiment. Elle fut produite de 1906 à 1926, un fait incroyable compte tenu de l'évolution technologique de l'époque. Nombre de constructeurs mirent la clef sous la porte en 1920, car ils produisaient tel quel, leurs modèles de 1914. Alors un modèle de 1906, pensez...
Ingénieur autodidacte, Henry Royce conçu donc la 40/50 HP en 1906. Claude Johnson, le directeur commercial, fit peindre une 40/50 HP couleur argent (pour la visibilité.) Il la surnomma "Silver Ghost", en rapport à son supposé silence de fonctionnement. Durant 15 jours, la voiture roula sans discontinuer de Londres à Glasgow. Le magazine Autocar, impressionné par la performance, consacra la 40/50 HP "meilleure voiture du monde". Rolls-Royce en fit son slogan, tandis que "Silver Ghost" devint la désignation officieuse de la 40/50 HP.
Le modèle évolua discrètement, adoptant l'allumage électrique, puis un faisceau intégrant l'éclairage, tandis que, sur le tard, elle reçu des freins avant !
Entre temps, Rolls-Royce avait bétonné sa réputation en fournissant des blindés pour la Première Guerre Mondiale. Lawrence d'Arabie, lui, employa une Silver Ghost 1909 "civile" lors de sa célèbre campagne au Proche-Orient.
Hispano-Suiza a été le pendant Français de Rolls-Royce. Les deux marques ayant en commun le lien entre automobile de luxe et aéronautique (sans oublier les V12...) Cette H6 de 1919 fut vendue à Alphonse XIII. Avant 1914, la France était l'unique République Européenne. Il y avait quelques monarchies parlementaires et surtout, des monarchies absolues. Dans la première, le monarque se tient en retrait de la vie politique et son rôle est avant tout honorifique. Dans l'autre, le monarque a le dernier mot.
Alphonse XIII aimait les voitures. En 1910, il parraina l'une des premières courses "internationales" de l'Espagne. En 1911, Hispano-Suiza avait fait cadeau d'une voiture à Alphonse XIII, afin de souligner son ancrage Ibérique. Le roi fut si emballé qu'il lui donna son nom ! La Première Guerre Mondiale fut un coup souvent fatal pour l'absolutisme. Alphonse XIII, lui, se maintint. En 1919, Hispano-Suiza lui offrit la première H6, toujours en hommage à ses racines espagnols. Alphonse XIII se perdit alors dans un projet impérialiste au Maroc. Le roi soutint ensuite le régime dictatorial de son premier ministre, Primo de Rivera. Les Espagnols se révoltèrent jetant Alphonse XIII avec l'eau du bain. Déchu, le roi du s'exiler, mais il laissa son Hispano-Suiza H6 derrière lui.
La voiture trouva preneur.
Il y a beaucoup de lycéens et d'étudiants parmi le public. La plupart se contrefiche des voitures sus-citées. Ils n'ont d'yeux que pour cette Bugatti Chiron "La mer argentée" de 2017.
Au salon de Genève 2019, Alfa Romeo fêtait son retour en F1 avec cette Giulia "Quadrifoglio Racing Edition". Outre sa livré inspirée par la C38, elle recevait un pot d'échappement Akrapovic.
Alfa Romeo s'était associé à Sauber en 2018. Il s'agissait principalement de branding. L'effet visible, c'était l'arrivée d'Antonio Giovinazzi sur le banc de touche. Pour 2019, Charles Leclerc et Kimi Raikkonen permutaient leurs baquets, tandis que "Gio" était titularisé. Ca devait être un couronnement pour le vice-champion de F3 2015 et vice-champion de GP2 2016. Sûr de lui, il avait refusé deux offres d'Audi en DTM. La suite, on la connait : l'Italien fut à l'arrêt. Kimi Raikkonen était en roues libres, mais il le déposait. Fin 2021, l'Italien fut enfin remercié, Alfa Romeo ayant un nouveau poulain : Zhou Guan Yu. Pilote d'essai Haas en 2022, Giovinazzi fut testé par Alpine, à l'été. Il fut un vainqueur surprise des 24 heures du Mans 2023, aux côtés d'un autre "ex-futur", Antonio Fuoco.
A l'issu de la saison 2023, Alfa Romeo a retiré ses autocollants de Sauber. Le bilan du "retour en F1" d'Alfa Romeo est plutôt maigre. Tant en terme sportif, que de retombées. Pourtant, cette Giulia a été vendue.
L'une des dernières Ferrari 512 BBi (1983) et l'une des dernières Testarossa (1991.)
Ferrari s'est toujours vanté de transposer des technologies de la F1, à la route. Depuis 1970 et la 312B, les F1 de la Scuderia étaient motorisées par un 12 cylindres à plat. Au Mondial de Paris 1973, Ferrari s'offrait un feu d'artifice avec
la 365 GT4 BB : première Ferrari de route à moteur central arrière, elle recevait donc le 12 cylindres à plat. Hélas pour eux, quelques mois plus tôt, à Genève, Lamborghini avait dévoilé la version "de série" de la Countach. La firme au cheval cabré rectifia le tir en 1976 avec la 512 BB. Le nom rappelait volontairement celui des
protos 512 S (qui eux, avaient un V12.) La 512 BB connu elle-même la compétition avec les 512 BB LM. Enfin, en 1981, elle adopta l'injection, devenant 512 BBi. Avec ses boucliers en plastique noir faisant le tour de la voiture (la 512 BBi adoptant des boucliers ton caisse) et son profil "cale de porte", les BB ont très vite vieilli. Les plus vieux se rappellent surtout les modèles réduits de Bburago et Solido. L'histoire en retint une concurrente malheureuse de la Countach.
Un succès, ce n'est pas qu'un chiffre des ventes. Chez Ferrari, on pensait également à la postérité ! En 1984, le constructeur lança la Testarossa. Elle reprenait peu ou proue la plateforme et la mécanique de la 512 BBi, mais avec une ligne complètement inédite. La prolongation des entrées d'air latérales sur les portières, les rétroviseurs effilés ou les feux arrières sous persienne faisaient de la Testarossa une sculpture roulante. Le nom était une reprise de la sport 250 Testa Rossa (en deux mots) des années 50. Elle était surnommée ainsi à cause de ses couvres culasse rouge. Du coup, la Testarossa des années 80 reçu également des couvres culasse rouge.
Elles ont toutes les deux été vendues.
La Mistral fut le premier gros coupé de la marque au trident, annonçant les futures Ghibli, Indy, Bora, etc. Difficile de croire que les Sebring et Mexico ont été lancées après elle ! Le détail qui tue, c'est le double mégaphone.
Ici, on a une exemplaire français (à phares jaunes!), qui a été immobilisé durant une trentaine d'années. Il en faudra, de la patience pour redonner vie au gros 6 cylindres à injection Lucas. Pourtant, elle est partie. Avant de démonter les panneaux, pensez à être à jour côté vaccin antitétanique...
On voyage, on voyage avec ces voitures. Nous voilà en 1929, avec cette Packard Eight. "Eight" car elle possédait un 8 cylindres-en-ligne. La Packard Six disposait d'un 6 cylindres-en-ligne et devinez comment s'appelait la V12 ? La Twelve ! C'est bien, il y en a qui suivent, au fond. Ici, on avait une Eight équipée du 6,3l 105ch, avec boite à quatre rapports, siège en laine (?) et marqueterie de ciel de toit. Le catalogue précise qu'elle possédait une batterie 6 volts.
C'était un délire de millionnaire, juste avant le crash de Wall Street... Après tout, à l'époque, la clientèle exigeait toujours plus de luxe. Les "trois P" (Packard, Peerless et Pierce-Arrow) n'avaient de cesse de vouloir dépasser le voisin. Et il y avait aussi Duesenberg, qui profitait de ses succès en compétition pour jouer des coudes. Rolls-Royce avait carrément ouvert une usine aux Etats-Unis pour se rapprocher de sa clientèle. En résumé, personne ne pouvait prédire qu'ils étaient sur une bulle spéculative et que le jour où cette bulle allait crever...
On se bousculerait presque pour prendre en photo la Ferrari LaFerrari. Moi, ça ne m'émeut pas. C'est de la voiture à la production artificiellement limitée. Ce n'est même pas une question d'homologation ou de célébration. C'est des voitures qui ne sortent quasiment jamais d'un hangar et qui passent d'un spéculateur à un autre. C'est le NFT de l'automobile.
Ce qui me plait davantage, c'est par exemple cette Cadillac série 62 Club Coupé 1948.
La production de voitures civiles, aux Etats-Unis, reprit pour le millésime 1946. Les Trois Grands reprirent quasiment tels quels les modèles de 1942 -dernier millésime avant Pearl Harbour-. Mais dans ce contexte de reprise, les Américains voulaient de la nouveauté. D'où le succès de projets inédits, mais plus ou moins bien ficelés comme Kaiser-Frazer, Tucker ou Playboy.
Les Trois Grands mirent les bouchés doubles et de nouveaux modèles sortirent durant la période 1946-1948. Durant la Seconde Guerre Mondiale, Harley Earl fit pas mal de croquis de voitures et d'avions de chasse (NDLA : le premier qui emploi le mot "sketch", c'est ma main dans la figure.) Clairement, il y cherchait de l'inspiration. Le plus célèbre, ce sont les ailes arrières des Cadillac, inspirés des dérives de P38. Du reste, la Cadillac 1948 représentait une évolution en douceur, surtout à l'avant. On sent que GM tâtait le terrain. Y compris en terme de présentation, avec quelques teintes pastel, en plus de l'habituel noir. Ils se sont davantage lâché au moment du lifting de 1950. Notez d'ailleurs le pare-brise en deux parties (et en trois parties à l'arrière), car en 1948, on ne savait pas faire un pare-brise aussi large d'un seul tenant (il se serait effondré sous son propre poids.) Le pare-brise panoramique, c'était aussi un moyen de mettre en avant un progrès technique.
Elle a été vendue.
Depuis toujours, Tom Walkinshaw comptait capitaliser sur les succès sportifs pour vendre des voitures de route. Il l'avait fait avec ces BMW CSL, puis ses Mazda. Avec Jaguar, il créa carrément un atelier de préparation, Jaguar Sport. Avec design, ingénierie, assemblage et même publicité. Compte tenu de l'état des finances du matou dans les années 80, le constructeur était bien content qu'un autre prenne en charge autant de choses, à ses frais. Avec les XJR et XJR-S de TWR, Jaguar se positionnait face à "M" et aux nombreux préparateurs de Mercedes-Benz.
Elle est partie. Notez que j'avais croisé une autre XJR-S lors du Jaguar Land Rover Festival [2019].
La Porsche 962 apparu en 1984. C'était grosso modo une 956 avec l'axe des roues avant réavancé devant les jambes du pilotes. En Groupe C, Porsche était un peu esseulé. Néanmoins, face à Jaguar, Mercedes-Benz, puis Peugeot, Porsche manquait de moyens. Il préféra se concentrer sur la Carrera Cup et son déploiement à travers l'Europe. La FIA était bien content que Porsche prenne du recul... Néanmoins, il voulait que les privés restent, afin de faire le nombre (les autres constructeurs n'alignant que 2 ou 3 voitures.) Kremer, Joest, Fabcar et quelques autres reconditionnèrent de 962. Ils allèrent jusqu'à créer de nouveaux châssis. La voiture de RM Sotheby's, 962-117, serait ainsi une Fabcar, produite en 1991.
Au début des années 80, Walter Brun était pilote et copropriétaire de GS Sport, qui alignait des Sauber. En 1983, tandis que Mercedes-Benz se rapprochait de Sauber, Walter Brun reprit GS Sport, qui devint Brun Motorsport. Il passa alors à la Porsche 956, puis aux 962. Le patron prenant le volant, à l'occasion. Oscar Larauri était le protégé de Juan Manuel Fangio et surtout, de Repsol. L'écurie Euroracing de Giampaolo Pavanello dominait la F3 du début des années 80. Alfa Romeo lui avait confié la gestion de son écurie de F1, avant de revendre à Osella. Pavanello avait une équipe d'ingénieurs F1, Walter Brun avait un budget et un pilote. Ils s'associèrent et formèrent Eurobrun, en 1989. Cette écurie fut une farce qui dura trois ans.
Walter Brun était essentiellement le chéquier d'EuroBrun. Il poursuivait en endurance, alignant ses 962 partout où elles étaient acceptées. Après un no-show à Daytona, 962-117 débuta au Mans, avec Larrari, Brun et Jesus Pareja. Puis elle disputa les courses de Groupe C de Magny-Cours, du Nurburgring et de Mexico. Le grand projet de Brun Motorsport, c'était de construire sa propre Groupe C, la Brun C91. Ce fut un désastre sportif et financier. Il coula à la fois Brun Motorsport et EuroBrun.
L'inscription "Philippe Streiff" sur les portes est une mauvaise blague.
Je ne suis pas un grand fan d'hypercars modernes. Mais l'histoire de Koenigsegg est assez folle pour mériter que l'on s'attarde dessus. Après plusieurs tentatives de business dans des domaines très divers (le parquet et les poulets congelés !) Christian von Koenisegg se lança dans les hypercars, au milieu des années 90. Après des débuts très modestes, Koenisegg fait aujourd'hui dans la moyenne série. Cette Regera fut ainsi produite à 80 unités, ce qui est important à l'échelle de l'artisan Suédois.
Le V8 Ford de la Regera est gavé par un turbo et assisté de trois moteurs électriques. Puissance totale : 1 084ch.
Beaucoup de Porsche et de Ferrari, mais une seule Lamborghini, chez RM Sotheby's !
La carrière de l'Aventador fut jalonnée d'éditions spéciales. En 2016, le constructeur dévoila ainsi la Centenario. Il s'agissait de fêter le centenaire de Ferruccio Lamborghini. Les nouveautés, c'était l'avant, les roues arrières directrices et l'évolution 770ch du V12 (qu'on allait retrouver en 2017 sur la SVJ.) Le firme au taureau en produisit non pas cent, mais vingt coupés et vingt roadsters. Celle-ci est la seule en Rosso Efesto.
Une fois, la Lamborghini filmée, les lycéens se regroupent près de cette Isotta-Fraschini pour réaliser le montage pour TikTok. Difficile donc d'obtenir une photo de la voiture avec moins de dix gamins autour...
C'est dommage car les Isotta Fraschini 8A étaient le summum de l'industrie Italienne. Isotta Fraschini avait joué des coudes face à Diatto ou Itala pour s'imposer comme LE constructeur transalpin de luxe. Il força les carrossiers à faire davantage d'efforts. Amorçant l'émergence de la carrosserie Italienne dans l'après-guerre. A son arrivé au pouvoir, Mussolini développa des liens avec la diaspora Italo-Américaine. Isotta-Fraschini en profita pour devenir l'un des fournisseurs privilégiés d'Hollywood. Non pas le fournisseur des stars, mais le fournisseur des films. Les studios recherchant alors souvent des modèles exotiques.
Puis il subit la crise de 1929. Après guerre, la reconversion dans les poids-lourd fut un désastre. Isotta-Fraschini avait déjà passé un accord pour du CKD au Brésil. L'unité Brésilienne se tourna en catastrophe vers Alfa Romeo et ce fut l'aventure
FMN. Dans les années 90, des anciens de Fissore tentèrent de ressusciter la marque. Plus récemment, on a vu des WEC badgées Isotta Fraschini.
Troisième star des lycéens, cette Ford GT Carbon Series de 2022.
L'une des ultimes Ford GT. Dévoilée en 2002, mais seulement produite en 2005,
la Ford GT fut un demi-succès. Jeremy Clarkson en acheta une, qui tombait tout le temps en panne. C'était d'ailleurs une blague récurrente dans
Top Gear.
Au salon de Detroit 2015, Ford lança une GT visuellement proche, mais totalement inédite. Il avait choisi un nouveau sous-traitant, pour la production, Multimatic. En course, la GT LM GTE remporta une vingtaine
de victoires de classe, grâce à Ganassi. En production, sa carrière fut plus chaotique. L'ovale bleu abusa des séries limitées, afin d'atteindre l'objectif de 1350 unités.
Elle a été vendue.
L'an dernier, RM Sotheby's proposait une Mercedes-Benz CLK DTM. La "CLK DTM" de cette année est en fait une évolution de la CLK AMG, avec un kit carrosserie inspiré de la DTM de Bernd Schneider.
Le fait intéressant, c'est que les cent coupés et quatre-vingt cabriolets CLK DTM furent produits chez HWA. En 1998, Mercedes-Benz rachetait AMG. Du moins, ses activités "civiles" d'études et de construction de modèles sportifs. Hans-Werner Aufrecht se gardait les activités de compétitions, notamment la production des CLK GTR. Durant les années 2000, sous l'impulsion de Mercedes-Benz, HWA revint aux voitures de route. Ces CLK DTM furent un premier test. Derrière, il y avait surtout la production des SLS AMG (la SLR ayant été produite chez McLaren.) Puis HWA fut le poisson-pilote de Mercedes-Benz en monoplace (F2, F3 et FE.) En 2021, Van Amersfoort ont repris les écuries de F2 et F3, tandis que McLaren mit la main sur la structure FE, l'année suivante. Depuis HWA vivote avec l'alignement des De Tomaso en GT et la production d'une réplique de 190 DTM.
La CLK DTM a trouvé preneur.
Pour finir, la Fiat 500 Spiaggina Boano 1958. Si vous suivez mon blog, vous allez dire que c'est la Fiat 500 Elégance 1965, vue à Chantilly, en 2019.
En fait, Boano avait construite deux Fiat 500 "Spiaggina" en 1958. Une pour Gianni Agnelli (pneus à flancs blancs, sièges arrière en tissus) et une pour Aristote Onassis (quatre siège en osier.) Mario Boano récupéra la seconde, alors qu'il était à la tête du style chez Fiat. Il l'exposa au salon de Turin 1965 sous le nom de "Elégance". C'était donc la voiture de Chantilly.
Voici donc l'ex-Gianni Agnelli, qui vient de changer de propriétaire...
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