Rétromobile 2024 : 5. Ford F-472
Sur le stand Vedette France, une Ford F-472. Sur plusieurs forums, elle est faussement appelée Matford. En fait, c'était une Ford SAF qui n'était plus une Matford...
Depuis les années 10, Ford assemblait des voitures à Bordeaux, puis à Asnières. Mais dans les années 30, le protectionnisme allait crescendo. Ford avait commencé à produire des pièces en France (cf. "l'atelier vouté"), mais les volumes étaient insuffisants. Maurice Dollfus prit les commandes de Ford SAF en 1930, avec un objectif de croissance. La solution la plus simple, c'était d'absorber un constructeur (cf. Fiat/Simca avec Donnet.)
Vous aviez donc d'un côté un constructeur qui cherchait des moyens industriels et de l'autre, un constructeur en sous-capacité. Mathis et Ford étaient fait pour s'entendre ! Matford vit le jour en 1934.
Emile Mathis a très vite déchanté. Il comptait produire, en parallèle des Matford. Il y eu effectivement des Emyquatre construites en 1934 et 1935. Mais ensuite, Maurice Dollfus lui barra la route. Emile Mathis traina Ford SAF devant les tribunaux, arguant du non-respect des accords. En fait, Ford SAF avait toujours considéré Matford comme une entité provisoire. En 1938, Ford posait la première pierre de son site de Poissy. Pendant ce temps, les Matford 13cv et 21cv continuaient d'évoluer chaque année. Les travaux de Poissy se sont éternisés. L'ouvrit n'ouvrit qu'au moment de l'armistice de 1940.
Mettons l'avance rapide sur 1945. Emile Mathis a gagné ses procès. Il récupère l'usine de Strasbourg. Hélas, sa radicale VL333 ne dépassa pas le stade de la pré-série. Quant à la 666, elle ne fut qu'un concept-car. Ses autres projets (moteurs d'avions et tracteurs agricoles) font long feu. En 1953, Citroën récupéra l'usine de Strasbourg pour en faire un concessionnaire. En août 1956, Emile Mathis tomba de sa chambre d'hôtel, à Genève.
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