ePrix de Paris : 2. la course

Zéro course pendant cinq ans et là, j'assiste à deux courses sur deux week-ends d'affilés ! Malgré un premier contact avec la Formule e plutôt nuancé, je me rends à cet ePrix de Paris (en métro !) avec de l'excitation. Déjà, j'adore tout ce qui a trait au sport automobile. Et puis, la Formule e, c'est censé être le futur du sport automobile ! Et comme disait Goethe à Valmy : "Diesmal sagte ich : von hier und heute, geht eine neue Epoche der Weltgeschichte aus - und ihr könnt sagen ihr seid dabei gewesen."
Pour ceux qui n'ont jamais mis les pieds sur un circuit, un week-end de course, ils sont généralement organisés en spirale. Il y a la zone "tout public", la zone "public avec billet", le paddock, puis la pit-lane. Et l'entrée de chaque zone est à l'opposée de celle de la zone supérieure... Conseil : prenez des chaussures bien confortables...

Premier constat : mon pass "media" ne me permet pas d'aller très loin. Au moins, ça fera ça de moins à marcher ! Et je ne peux même pas accéder aux tribunes, car les sièges sont numérotés !
Ca m'a rappelé "mon" Grand Prix de Belgique : trouver un endroit pas trop mal, squatter avec d'autres exclus, se faire virer par un Robocop et chercher un nouvel endroit, ad libitum.
Au bout d'un certain temps, je me suis replié sur la salle presse. J'ai regardé la course sur une TV en noyant mon chagrin dans le glucose. En même temps, Jean-Eric Vergne s'est baladé et il n'y avait pas grand, grand chose à voir. Dans le dernier tour, il y a eu de l'action, mais la réalisation ne l'a pas montrée (pour ne pas contredire une éventuelle sanction ?)
Je suis un peu déçu (euphémisme.) Ce n'est pas comme ça que je conçois le fait d'assister à une course... Et mon retour auprès des spectateurs payants est très contrasté.

Oui, c'était peu ou proue comme ça au Grand Prix de Belgique. Sauf que la Formule e ne peut pas s'offrir le luxe de l'élitisme de la F1.
1) Quand il y a Lewis Hamilton, Sebastian Vettel et Fernando Alonso en piste, on accepte davantage de faire des sacrifices. Certains fans de F1 sont prêt à payer des fortunes pour venir soutenir leur pilote. Je ne suis pas sûr que Jean-Eric Vergne ou Sébastien Buemi aient le même genre de fans hardcore...
2) En F1, l'épreuve dure environ une heure et demi et vous avez de la F2, du GP3 (ou une épreuve locale de F4) et de la Carrera Cup (Supercup ou épreuve locale, hors d'Europe.) Vous avez donc de l'animation quasiment en permanence du samedi matin au dimanche soir. Lorsque j'avais monté le projet Circuit de Urumqi, j'avais des scrupules à faire payer des spectateurs pour leur montrer deux courses d'AGF et deux courses de coupe monotype Geely ! Mais là, vous avez une course de Formule e de 15h à 16h et c'est tout. On nous promet une coupe de Jaguar i-Pace, à l'avenir.
3) La Formule e est censément en phase de conquête. Je m'attendais davantage à une ambiance façon World Series by Renault. Quand vous voulez vous faire connaitre, vous ouvrez grand les portes ! La Formule e vise une audience plus jeune et plus urbaine que la F1. Cette population-là, c'est celle des réseaux sociaux et du web 2.0 ; elle n'a pas l'habitude de se faire dégager par un Robocop toutes les 5 minutes ! La Formule e veut-elle une controverse façon Starbucks ? D'autant plus qu'elle aurait besoin d'un soutien populaire, à l'heure où Montréal a jeté l'éponge et où Zurich et Paris se tâtent. La Formule e a "vendu" sa présence en occident à Audi, DS et Jaguar. Ce ne sont pas les Uruguayens qui vont acheter des voitures électriques ! Et si les constructeurs partent, la discipline fera long feu...

Bref, la Formule e fait fausse route, sur la forme des ePrix.

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