Rétromobile 2025 : 10. Packard Yacht
C'est sans doute la voiture la plus incongrue de Rétromobile. Ce yacht à roulette, carrossé par Chapron, cache une Packar Super Eight de 1937.
Un jour de 1946, Louis Réard va voir sa mère, vendeuse de tissus à Lille. Le dessinateur de Peugeot eu une idée : un maillot de bain deux-pièces minuscule. Il va utiliser les tissus de sa mère pour le confectionner. Amateur de controverses, Louis Réard baptise son maillot "Atome", en souvenir d'Hiroshima et de Nagasaki. Le succès fut modeste.
Il eu l'idée d'un maillot encore plus petit. Il créa un modèle pour Micheline Bernardini, danseuse du Casino de Paris. Elle le porta à un concours, à la Piscine Molitor. Quelques jours plus tôt, les Américains avaient procédé à un essai nucléaire sur l'atoll de Bikini. Le nom était sur toutes les lèvres, alors Louis Réard baptisa son second maillot "bikini".
Louis Réard prétendit que tous les autres mannequins de Paris n'avait pas osé enfiler son bikini ou bien que les pouvoirs publics le censuraient.
Il tenait à marquer le coup. En 1948, il demanda à Chapron de lui créer un "yacht de route". Le carrossier parti sur une base de Packard Super Eight. Le résultat était clairement inspiré des bateaux de plaisance de l'époque. Chapron poussa le réalisme jusqu'au projecteur sur le toit ou à l'avertisseur sur le capot.
La voiture participa au Tour de France, avec un mannequin sur le pont arrière et Louis Réard habillé en capitaine d'opérette. Puis il s'offrit une tournée des plages.
En 1953, Brigitte Bardot posa à Cannes vêtue d'un bikini Réard. La photo fit scandale. Mais ce fut un formidable coup de pub pour "BB"... Et Réard. L'année suivante, c'était Dalida qui choisit un bikini Réard pour l'élection de Miss Egypt, qu'elle remporta.
Le bikini était un aimant à photographes. Celui d'Ursula Andress dans James Bond contre Dr No n'était pas un Réard. Mais ce n'est pas grave. Dans les années 60, le bikini se normalisait.
Né en 1896, Jacques Réard connu le succès sur le tard. Il lui manqua quelqu'un à qui passer le relais. En 1976, il vendit le "yacht" à Jacques Vincent, l'un des premiers collectionneurs d'anciennes. En 1980, il prit sa retraite et mourut 4 ans plus tard, à Lausanne.
La marque Réard ne lui survécu pas. En 2017, une tentative de relance fit long feu.
Mise à prix pour 250 000€, la voiture est restée à quai.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Qu'est-ce que vous en pensez ?