Rétromobile 2025 : 9. Les Fiat

Gros chapitre ArtCurial. Cette année, il y a un surreprésentation des Fiat. Au moins, cela permet d'évoquer une marque qui n'a pas toujours fait dans la monoculture 500... 

Commençons par cette jolie 508 S Mille Miglia 1934. La Fiat 508 Ballila est apparue en 1932. C'était une première tentative de motorisation de masse de la péninsule. Elle fut redessiné en 1934, dans un dessin carrément calqué sur la Ford V8 contemporaine. En France, on l'a connu sous le nom de 6cv, dans ce qui allait bientôt devenir Simca. Mon grand-père en a eu une.

Avec la lifting, la 508 fut déclinée en version sport, tirant une trentaine de chevaux du moteur 1l. La plupart des 508S étaient des roadsters, mais il y eu également des coupés "aérodynamiques". C'était le début des recherches dans l'automobile. Avec un moteur 1l, difficile de faire des miracles et la 508S atteignait 110km/h en pointe. La 508S fit le bonheur de nombreux "garagisti" transalpins et elle décrocha nombre de victoires de catégorie aux 1000 Miles, aux 24 heures du Mans, etc.

Sur la calandre, on lit le terme "Ballila", nom officiel de la 508 (mais absent du catalogue ArtCurial.) "Ballila" Perasso était un petit garçon Génois. En 1746, il caillassa une patrouille de soldat Austro-Hongrois, alors qu'ils forçait des Italiens à désembourber un canon. Ce Gavroche Italien aurait ainsi initié une révolte contre l'occupant.
Le nom de Ballila fut utilisé durant la Première Guerre Mondiale sur un avion et un sous-marin. Mais ce fut surtout le nom des jeunesses fascistes, l'Opera Nazionale Ballila. La famille Agnelli fit preuve de complaisance vis-à-vis de Mussolini. D'où l'emploi du nom "Ballila". Depuis, Fiat déclare que la 508 faisait référence à Ballila Perasso et non à l'organisation fasciste... Alors que sur l'affiche de lancement de la 508, on voyait au premier plan Ballila Perasso, en uniforme de jeunesse fasciste, s'apprêtant à jeter une pierre.

Estimée 185 000€, cette Fiat très rare a été ajugée à 184 760€.

La 508 fut remplacée par la 1100 (devenue Simca 8 de ce côté des Alpes), qui céda sa place à une autre 1100, au salon de Genève 1953. Quelques mois plus tard, à Paris, Fiat dévoilait une 1100 équipée d'un Weber double-corps, la TV (Turismo Veloce.) La 1100 TV était mieux équipée, mais surtout, son 1,1l développait 48ch.
Dans l'orbite de Fiat, plusieurs carrossiers proposèrent des carrosseries spéciales. Giovanni Michelotti dessina ainsi la Désirée. Vignale la produisit à doses homéopathique.

Voici donc une voiture très rare, datée de 1957. Vignale a rarement fait dans le discrétion et on peut trouver le dessin un peu surchargé. En tout cas, elle mérite bien son adjudication à 100 128€, malgré son tout petit 4 cylindres.

La Fiat 131 Mirafiori fut l'une des dernières propulsion de Fiat. Comme son nom l'indique, elle était produite à l'usine de Mirafiori, agrandie pour l'occasion. Grande berline relativement solide et vendue à un prix cassé, ce fut un carton. Elle fut produite de 1974 à 1984. Mais le turc Tofaş la conserva à son catalogue jusqu'en 2002. Mais il avait encore des kits de CKD qui trainait. Il les vendit à Holland, qui assembla ainsi des Tofaş 131 Murat jusqu'en 2010, dans son Ethiopie natale !
Fiat était jaloux des succès en rallye de Lancia. Abarth fut chargé de créer une 131 de rallye. Luigi Macaluso jouant à la fois les chefs de projet et les pilotes d'essai. Cette 131 de rallye, basée sur la 2 portes, donna lieu à une version routière, pour l'homologation. La 131 Abarth de route fut lancée en 1976, avec un 2l 16 soupapes avec double-arbre et un Weber double-corps, développant ainsi 140ch. Fiat se contenta des 400 exemplaires nécessaires. Par la suite, il proposa des 131 Abarth Racing nettement moins épicée.

La voiture d'ArtCurial est une réplique des Groupe 4, avec lubrification par carter sec, mais sans l'injection mécanique. La livrée est celle de 1980. Elle n'a pas de passeport FIA et n'est pas homologuée route. Pourtant, le marteau est tombé à 107 280€.

En 1971, Fiat rachetait les activités "moteur" et "route" d'Abarth. Osella récupérant les activités compétition. Le rallye commençait à prendre de l'importance et Fiat voulait en être. Ce que le constructeur avait de plus sportif dans sa gamme, c'était la 124 Sport Spider. Abarth se chargea de mettre un double-corps Weber plus gros qu'à l'origine, ainsi qu'un échappement à double-sortie. Du coup, le 1,8l double-arbre passa de 118ch à 128ch.
Le problème d'un cabriolet, c'est la rigidité. Fiat équipa donc sa 124 Abarth d'un hardtop en fibre de verre. Mais du coup, le centre de gravité était trop haut. Du coup, le coffre et le capot passèrent en fibre de verre. Malgré tout, avec 938kg à vide, la 124 Abarth rendait 100kg à la Lancia Fulvia HF.

Malgré tout, la 124 Abarth remporta le championnat d'Europe des rallyes 1972, avec Raffaele Pinto. Luigi Macaluso, l'un des "pères" de la 124 Abarth était dans le baquet de droite.
En 1973, la 124 Abarth tenta sa chance en championnat du monde. Elle y subit la loi des Alpine A110. A l'Acropole, où la solidité primait, Rauno Aaltonen termina 2e. Quant au rallye de Pologne, il tourna au jeu de massacre. Achim Warmbold s'imposa devant une Wartburg et une Fiat 126, les seules voitures à voir l'arrivée !
En 1974, les Fiat profitèrent de l'absence d'Alpine et de Lancia au TAP pour réaliser un triplé. Aux USA, la régie avait décidé de remplacer les A110 par des poussives R17 Gordini. Markku Alèn termina malgré tout 2e, derrière Jean-Luc Thérier (qui, du coup, inscrivit des points en tant que "Renault".) La 124 Abarth termina sa carrière par un mini-programme en 1975. Au Monte-Carlo, Markku Alèn termina 2e, loin derrière Sandro Munari et sa toute nouvelle Lancia Stratos. Fiat avait besoin d'une vraie voiture de rallye, d'où l'étude de la 131 Abarth sus-citée.
Par la suite, il n'y eu qu'un seul autre cabriolet/spider en championnat du monde de rallye : la 307 CC...

La voiture du jour était une Groupe 3, qui a été "montée" en Groupe 4. Elle possède un passeport FIA et a régulièrement couru. Elle est partie à 56 024€, bien en-deçà des espérances. Elle inspirait pourtant davantage confiance que la 131 Abarth.

Non, ce n'est pas la Cavaillac blindée d'Al Carbone et sa bande ! Il s'agit d'une Fiat 510B de 1925, carrossée en torpédo. L'inspiration Américaine est évidente. La 510 fut lancée en 1920. Il s'agissait alors de remplacer la 3A d'avant-guerre. La 510B disposait d'un 6 cylindres 3,5 litres 53ch. On a ici l'un des derniers exemplaires, avant le remplacement par la 512. La 512 n'était en fait qu'une 510 remise au goût du jour. Malgré son aspect imposant, la 510 n'était pas la plus grande de la gamme. En effet, en 1921, Fiat tenta de faire encore plus grand avec la 520, motorisée par un V12.

Malgré son état impeccable et sa rareté, elle n'est partie qu'à 38 144€.

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