Rétromobile 2025 : 5. Renault BC "Freia"
Cette année, j'ai oublié de passer par le stand Berliet. Mais ce n'est pas grave, car au Hall 3, il y a ce superbe Renault BC 16/30 cv 1913. Les informations sur les utilitaires Renault d'avant la Première Guerre Mondiale sont très chiches. Donc, il va falloir croire Refuel sur parole.
Olaf Larsen a ouvert la chocolaterie Freia en 1889, à Christiana (l'actuelle Oslo.) En 1892, Johan Throne Holst a repris Freia et est passé au stade industriel. L'artisan devint un ETI et Throne Holst, un notable de Christiana. En 1905, la Norvège se détachait définitivement de la Suède. Mais cela restait un pays assez pauvre de pêcheurs. Le chocolat était un produit de luxe.
Alors Johan Throne Holst voulu marquer les esprits. La Norvège se motorisa très lentement. En 1901, lorsque le Néerlandais Peter Beduin visita la Norvège avec sa Panhard, le pays ne comptait que quatre voitures ! Pour livrer ses chocolats, Johan Throne Holst commanda des camions Renault. De simples 9cv aurait suffit, mais le patron de Freia commanda le haut de gamme : des 16/30cv à roues jumelées. AS Auto, l'importateur, se chargea de trouver un carrossier industriel.
En parallèle, le chocolatier disposait de Ford TT pour collecter le lait auprès des fermiers.
Après guerre, pour plus de visibilité, Freia fit apposer des logos en relief, couvert de strass, sur ses Renault. Pour la visibilité, c'était le top !
Visez le logo en forme de marabout d'Afrique, une espèce de cigogne. Avec le développement des ventes, Freia voulu s'établir en Suède. Mais il y avait déjà un "Freja" sur le registre du commerce. Alors, Johan Throne Holst baptisa sa filiale Marabou.
Freia utilisa sa flotte de camions jusqu'en 1931. Le châssis de celui-ci fut donné au Musée Norvégien de la Technique (NTM !) et la carrosserie, féraillée. En 2017, le camion fut restauré par un Norvégien. Ce qui prit quatre ans.
Malheureusement, de nos jours, on ne voit plus de tels utilitaires. Au temps où la radio et la télévision n'existaient pas, ils offraient de la visibilité à une marque.
D'une part, cela fait longtemps que les grands donneurs d'ordre ont externalisé leur fonction transport.
Surtout, il y a la recrudescence des vols. Un fourgon "Hermès" ou même "Carte d'or" serait une proie facile. Donc beaucoup d'entreprises optent pour des fourgons anonymes.
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