Rétromobile 2025 : 14. Mazda

Mazda n'était pas venu à Rétromobile depuis une quinzaine d'années, au temps de Manuel Bortone. Tout en écrivant ses lignes, j'ai sur ma gauche le poster de toutes les Mazda au Mans, qu'il avait fait éditer pour Rétromobile 2010 (et les quarante ans de la Chevron/Mazda dans la Sarthe.) Maintenant, Mazda, c'est cinq concessionnaires sur l'île de France. Dont un qui a officieusement retiré son panneau et un qui a une mauvaise réputation. Le constructeur d'Hiroshima vient donc nous dire : "Eh, on existe toujours !"

Le tour d'horizon commence bien sûr par une NA. Plutôt que la fameuse NA rouge du parc presse, Mazda a opté pour cette voiture couleur Yellow Sunracer. La couleur de celle du salon de Chicago 1989. Principal détail qui cloche : elle ne possède pas de badge "Miata" à l'arrière. Surtout, elle est datée de 1995.

Après la NA, il y a la NB, en 1998. Mazda a dû laisser passer la crise économique Japonaise. Puis il était temps de remplacer la MX-5. D'autant plus que la recette avait été copiée : Fiat Barchetta, MG F...

Pour la deuxième génération, Mazda plaça l'accent sur l'aspect, plus cossu. Davantage de cuir et un moteur 1,8l 140ch. Les clients s'étant plein du manque de puissance du 1,6l.

Le soucis de la NB, c'était son allure générale. Elle n'avait plus cette bouille craquante.

Il y a une autre NB, sur le stand Mazda. De face, on remarque le volant à droit et surtout, les phares, ainsi que la calandre très "tuning". Mais surprise à l'arrière : c'est un coupé !

Au salon de New York 1996, Mazda avait dévoilé la Miata M Coupé Concept. La NA était alors en fin de carrière et on pensait que c'était juste une fantaisie de designer.

En fait, Tom Matano, l'un des "pères" de la MX-5, rêvait de monter de multiple carrosseries sur sa plateforme (cf. la Lotus Elise.) Mais Mazda refusait. La Miata M Coupé Concept avait été un timide oui, le temps d'un salon.

Sur la NB, Tom Matano eu davantage de marges de manœuvre. Cela commença avec la Mono-Posto, du SEMA Show 2000. Puis il revint à son idée de coupé, avec le Roadster Coupé de 2002. 

En 2003, alors que la NB était en fin de carrière, Mazda lança une MX-5 Coupé, uniquement pour l'archipel. Il y avait un coupé "normal", la Type E -plus proche du concept de 2002- et cette Type A. Calandre, jantes, phares... La Type A possédait de nombreuses pièces spécifiques. Pour les construire, Mazda Engineering devait prélever des voitures finies sur la chaine d'Hiroshima et les modifier. Le prix de vente doublait quasiment.

Mazda pensait qu'il existait un bon milliers de fous de MX-5, capable de payer ce prix. Il tablait ainsi sur 200 unités de la Type A et 150, de la Type S. Mais seules une quarantaine de Type A furent produites.

Par rapport à DS, Mazda a mieux sélectionné ses voitures pour Rétromobile. Partir du connu, pour amener le visiteur vers du méconnu.

La génération NC est représenté par la concept-car Superlight du salon de Francfort 2008. De fait, ce n'est qu'une transposition de l'idée de la Mono-Posto, sur la NC. Surtout, les designers Allemands de Mazda Europe ont fait la chasse aux kilos. La Superlight passait ainsi sous la tonne.

Et nous voici à la ND. Historiquement, les MX-5 ont toujours eu deux défauts. Le premier, c'était des moteurs qui consommaient beaucoup. Le second, c'était des cycle-produit bien trop longs. Hélas, la ND n'est pas l'exception qui confirme la règle.

La ND fut dévoilée en 2014. Pour ses dix ans, elle s'est offert un très, très léger lifting.

Au salon de Tokyo 2023, le constructeur présenta le concept-car Iconic SP, qui préfigure a priori une NE. Elle ne serait pas en concession avant 2026. Comme beaucoup de constructeurs, Mazda se retrouve au milieu du gué. D'un côté un thermique censément banni à moyen terme et de l'autre, un électrique qui ne prend pas. On peut aussi soupçonner Toyota d'avoir voulu mettre son grain de sel, en vue peut-être d'une future 86/BRZ. Les choix techniques sont compliqués à geler.

En attendant, la SKYACTIV-G 2,0l, trop prodigue en CO2, a disparu du catalogue Français. Reste la 1,5l qui n'émet "que" 140g de CO2 (malus de 1 504€.) Cette Kazari possède un toit beige, des jantes 16 pouces "bright" et un intérieur cuir nappa. Prix : 37 400€.