Rétromobile 2025 : 2. Mitsubishi


Pour la première fois, Mitsubishi est présent Porte de Versailles. L'occasion de (re)voir le Pajero et la Lancer Evo.


Mitsubishi est une entreprise issue de l'ère Meiji, celle de la modernisation (sociale et économique) à marche forcée du Japon. Le zaibatsu originel a plusieurs fois implosé. "Le" Mitsubishi possède ainsi des cousinages avec les stylos Uni-ball, les appareils-photos Nikon ou les camions Fuso.

Pour sa première venue Porte de Versailles, la marque aux trois diamants a opté pour des valeurs sûres.

Le L040 est le tout premier Pajero. Il a fêté ses 40 ans en 2012. Mitsubishi s'appuyait sur l'expérience de la Jeep, une CJ-3 produite sous licence depuis les années 50. A ses débuts, il était proposé avec un bon vieux Go-Devil !
On a ici une version à châssis long (et réhaussé), arrivé en 1985. Avec ses rétroviseurs chromés et sa prise d'air sur le capot, il avait fier allure. Sonauto misait tout sur un tarif très agressif : 122 250 francs avec un 2,3l 84ch. A comparer aux 152 980 francs du Patrol Long ou aux 142 700 francs du Land Rover 110...

Jean-Claude Olivier, l'homme-orchestre de Yamaha France, était un habitué du Dakar. Il a même failli remporter le tout-premier Paris-Dakar. Au fil des éditions, les 4x4 Japonais étaient de plus en plus présents en auto. Partant de cela, l'engagement de Pajero Sonauto au Dakar allait de soit. Et dès 1983, quelques mois après son arrivé en concession, il y avait deux Pajero place de la Concorde.

Ce fut le point de départ d'un histoire qui dura une vingtaine d'années. Ralliart ayant vite pris le relais de Sonauto.

En 2001, Hiroshi Masuoka était à la lutte avec les buggy Schlesser. L'avant-dernier jour, "Schless" et Jose Maria Servia s'élancèrent avant l'heure. La piste de Tambacounda à Dakar était très étroite. L'Espagnol fit exprès de bouchonner le Pajero. Enragé, le Japonais tenta une excursion hors-piste et il planta son véhicule. Pascal Maimon, son navigateur, couru après le buggy, qui manqua de l'écraser. Le tout, devant les caméras de France 2. ASO décida de pénaliser les buggys Schlesser, car clairement, José Maria Servia agissait sur commande. Jutta Kleinschmidt fut propulsée en tête du classement, sans avoir gagné la moindre étape ! Le lendemain, c'était la traditionnelle boucle du lac Rose, trop courte pour modifier le classement.
L'édition 2001 s'acheva sur un malaise. Avec le temps, on retint surtout la victoire de Jutta Kleinschmidt, première femme à s'imposer dans une épreuve de ce niveau, depuis Michèle Mouton. Elle gagna la Baja Italia, la même année, histoire de prouver qu'elle n'était pas victorieuse que sur tapis vert.

La Lancer a couru en rallye dès sa première génération. Comme Toyota ou Datsun/Nissan, Mitsubishi disputait le Safari Rally, afin de prouver la solidité de ses voitures. Les moyens des Japonais étaient alors sans commune mesure avec les constructeurs Européens. A l'arrivée des Groupe A, le fossé était comblé. La marque aux trois diamants disputa ses premières campagnes mondiales... Avec des Galant VR4. Mais dès 1992, elle revint aux Lancer.
L'Evolution n'était qu'une voiture destinée à l'homologation. C'était un de ces très exotiques modèles "JDM". L'Evolution III (1996) fut la première disponible à conduite à gauche. La V (1998) fut la première à apparaitre timidement au catalogue de Mitsubishi France. Mais c'est le film Taxi 2 (2000) qui fit la célébrité de l'Evolution VI, dans l'hexagone.
A partir de là, à l'instar des Subaru WRX STI, l'Evo était LA berline ultra-sportive. Les chiffres de vente dépassaient largement ce qui était nécessaire pour l'homologation. Et même après le retrait de Misubishi du WRC et la dissolution de Ralliart, le constructeur continuait de vendre des Evo !

J'ai eu la chance de prendre le volant d'une Evo X. C'était une voiture très radicale. On était assis dans un baquet. Les suspensions n'avaient qu'un rôle symbolique. Il fallait tout le temps rouler en surrégime, pour que le turbo fonctionne. Mais elle était scotchée à la route ! J'ai l'impression d'être dans le Bullett Bill de Mariokart ! Et ce bruit, ces coups de pied aux fesses...

A l'instar du Pajero, l'Evo pose aux côtés de sa version course. Cette Evo VI possède une décoration inspirée par les voitures officielles de Tommi Mäkinen et Richard Burns.

Rappelons que le Finlandais avait remporté quatre titres pilote consécutifs. Au temps des Carlos Sainz, Colin McRae, de Juha Kankkunen et de Didier Auriol, ce n'était pas rien ! Quant au Britannique, il fut le seul équipier de Mäkinen à s'imposer. Ralliart étant complètement bâti autour de Mäkinen.


Et pour finir, l'Outlander. Le message, c'est : "On n'a plus le Pajero, ni l'Evo, mais on est toujours là !" Il ne peut même pas s'appuyer sur le L200/Triton, qui boude l'Europe. Quant aux Colt et ASX, j'ai l'impression que l'importateur a vraiment hâte qu'ils soient remplacés. Puis ils feront comme s'ils n'avaient jamais existé...


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