Rétromobile 2025 : 6. Renault 14


Rétromobile, c'est une espace de vente de voitures de collection à moins de 30 000€. On y trouve de tout, dont cette Renault 14. On n'en voit plus beaucoup et c'est l'occasion d'évoquer cette mal-aimée.


En ce moment, Renault use et abuse de la nostalgie : R4, R5, R17, Twingo, Estafette... En tout cas, s'il est bien un badge que la firme au losange n'osera pas ressuscité : la R14. La R14 possède l'image du bide ultime.

Au début des années 70, Renault prévoit une refonte complète de sa gamme. La R12 ouvrit le bal. Pour remplacer la R6, tout en s'éloignant de la future R5, il avait prévu une compact à hayon. Anticipant la Golf, qui allait sortir en 1974. La R5 ne devait être disponible qu'en 3 portes et cette compact, uniquement en 5 portes (comme la R6.) Puis la R5 arriva en 1972.
Et la "compact à hayon" ? Elle attendait son moteur. En 1969, Peugeot et Renault avaient fondé la Française de Mécanique. La 104 inaugura le moteur "X", en version 1l. Deux ans plus tard, le X fut décliné en version 1,1l. Renault, lui, voulait un 1,2l. Néanmoins, tous les moyens étaient pour le V6 PRV. En 1974, le V6 "Douvrins" étaient enfin sur les chaines de montages et les ingénieurs pouvaient se pencher sur le X 1,2l. En 1976, la R14 sortit enfin. Avec cinq années de retard. Pour le grand public, son 1,2l était perçu comme un moteur Peugeot, vu qu'il dérivait de celui de la 104. De quoi faire hurler les puristes.
Le second problème, c'était le positionnement. En théorie, la R14 était intercalée entre la R5 et la R12. Mais avec ses 2,5m d'empattement et ses 1,62m de large, la compacte était plus grosse que la "grande" R12 ! Puis il y avait la stratégie commerciale de Renault... La R6 conservait des fidèles et bien que démodées, elle restait au catalogue. La R12 était très populaire, principalement en Europe du Sud. Donc pas question de la gêner. Il n'y eu donc pas de R14 sportive, alors que son moteur était prêt ! Le losange avait prévu une déclinaison coupé, fabriquée chez Ligier. Or, le coupé s'avérait plus performant que les R15/R17 ! Alors exit aussi le coupé R14.

Coincée entre la R6 et la R12, la R14 avait une image assez terne. La TS, avec son double-carburateur, était trop discrète pour être sportive. Qui plus est, en 1978, lançait la R18, alias "Macadam star". La rumeur disait que le lancement de la R18 avait été hâté pour compenser le flop de la R14.

Renault se tourna alors vers Publicis. Au début des années 70, l'agence de pub avait dépoussiéré l'image de la R4 et lancé une campagne innovante pour la R5 (avec supercar.) Pour la R14, Publicis eu une idée originale : comparer la voiture à une poire. La R14 eu ainsi droit à un "relaunch" en 1979, au centre Georges Pompidou, sur le thème de la poire.
Le public comprit cela comme : "Celui qui roule en R14, c'est une bonne poire !"

La R14 était alors brûlée. Le lifting de 1980 n'y fit rien. Renault préféra se concentrer sur la paire R9/R11. Notez que ces dernières étaient équipées de moteurs "Cléon fontes". Il ne voulait plus entendre parler de "Type X"...

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