Hier comme aujourd'hui...
Alors qu'il neigeait, j'ai croisé cette Ford Fiesta 1.1L. Une voiture équipée donc d'un 1,1l 53ch (qui n'est pas de la même famille que le 1,1l de mon ancienne Fiesta.) Et c'est une version "L", qui a droit à un second rétroviseur, ainsi qu'à un essuie-glace sur le hayon !
Le tout pour 22 970 frs, soit 200 frs de plus qu'une R5 TL équipée d'un 1,0l 44ch.
Notez les autocollants vintage "nucléaire, non merci !" et La Hulotte.
Entre fin 1971 et début 1972, les Fiat 127, Renault 5 et Peugeot 104 apparurent. Ford ne tarda pas à réagit. Dès octobre 1972, Henry Ford II donnait son feu vert au projet "Bobcat". A l'époque, Ford Europe produisait des berlines trois volumes propulsion. Mais face aux nouvelles venues, l'ovale bleu opta pour une citadine traction à hayon. Seule erreur : l'absence de version 5 portes. A cette occasion, Ford fit bâtir une usine à Valence. Celle de Dagenham (dont il ne reste plus aujourd'hui que les moteurs) fut agrandie et la fameuse usine de boite de vitesses de Bordeaux, bâtie...
A l'approche du lancement, la voiture devait s'appeler "Bravo", le nom avait été déposé. Henry Ford II tapa du poing sur la table : ce sera "Fiesta" et tant pis si GM possédait le nom (avec l'Oldsmobile Fiesta.) Notez que bien plus tard, Fiat loua le nom "Bravo" à Ford...
La Fiesta fut lancée en 1976, en Europe. A la même époque, les Etats-Unis imposèrent une consommation moyenne pour les constructeurs. Ford se devait de lancer un petit modèle, afin de faire chuter sa moyenne. Dans un premier temps, la Fiesta fut rallongée et équipée d'un moteur Honda. Le deal avec les Japonais fit long feu. De toute façon, la FoMoCo n'avait ni le temps, ni l'envie de toucher à la Fiesta. La citadine fut quasiment lancée en l'état en 1978. Elle fut proposée jusqu'en 1980, date à laquelle l'Escort prit de facto sa place.
La fin des années 70 fut une période d'angoisse pour les constructeurs. Les conséquences du choc pétrolier de 1973 furent dévastatrice. Au début, d'aucuns croyaient qu'à l'instar de la crise du Canal de Suez de 1956, ce ne serait qu'un évènement temporaire. Mais il affecta durablement l'industrie ; les Trente Glorieuses s'achevaient. Les marchés occidentaux plafonnaient. Le choc pétrolier servit de catalyseur à l'apparition de normes sur la sécurité et la pollution. Jusqu'ici, la clientèle tendait à acheter des berlines toujours plus grosses. Ce n'était plus le cas. La clientèle voulait des voitures "malignes", comme des citadines suréquipées. La demande devenait hétérogène, avec un besoin pour des vans et des 4x4. Le diesel, plus économique, semblait être une alternative, en attendant l'électrique. Car les experts annonçaient la dernière goutte de pétrole pour 1986. Enfin, il y avait un contexte de mondialisation, avec la disparition des barrières tarifaires à l'intérieur d'une Europe toujours plus vaste (qui venait de s'étendre aux iles Britanniques, en attendant la péninsule Ibérique et la Grèce.) Les constructeurs devenaient Européens. Les petits généralistes (Autobianchi, Daf, NSU...) se faisaient absorber. Aux Etats-Unis, les Japonais étaient en embuscade. Il n'y avait plus de marché captif.
Quarante ans après, l'automobile est de nouveau dans une grande zone de turbulence. L'ère du diesel est terminée. L'ère du SUV touche à sa fin. Plus globalement, l'automobile n'est plus un mode de transport incontournable pour les classes moyennes urbaines occidentales. La propriété complète n'est également plus incontournable, avec le développement des voitures d'entreprises, de la LOA, voire de l'autopartage. En ville, l'automobile est bannie, de plus en plus souvent et sur des zones toujours plus vastes. On tend vers une interdiction complète des thermiques à moyenne échéance. Le Brexit, avec ses modalités indéfinies, apporte davantage d'incertitude.
Les années 80 avaient vu une remise à plat des rapports de force : l'émergence des Allemands et des Japonais, la fébrilité des Italiens et la marginalisation des Britanniques. Les années 2020 pourraient être un nouveau coup de tabac. Le top 5 de l'année 2030 sera peut-être peu ou proue celui de l'année 2020, mais nul doute que certains seront en train de s'effondrer et d'autres, de se sublimer.
Le contexte actuel est difficile. En français, on n'a que des mots à connotation négative comme "difficile" ou "compliqué". Comme s'il y avait une fatalité ; que l'on a perdu d'avance. J'ai horreur des anglicismes, mais "challenging" porte un tout autre message : c'est dur, mais je vais me confronter à cette difficulté, la fleur au fusil. Charge aux constructeurs de se montrer combatif et de ne pas subir les contraintes législatives et économiques.
Le tout pour 22 970 frs, soit 200 frs de plus qu'une R5 TL équipée d'un 1,0l 44ch.
Notez les autocollants vintage "nucléaire, non merci !" et La Hulotte.
Entre fin 1971 et début 1972, les Fiat 127, Renault 5 et Peugeot 104 apparurent. Ford ne tarda pas à réagit. Dès octobre 1972, Henry Ford II donnait son feu vert au projet "Bobcat". A l'époque, Ford Europe produisait des berlines trois volumes propulsion. Mais face aux nouvelles venues, l'ovale bleu opta pour une citadine traction à hayon. Seule erreur : l'absence de version 5 portes. A cette occasion, Ford fit bâtir une usine à Valence. Celle de Dagenham (dont il ne reste plus aujourd'hui que les moteurs) fut agrandie et la fameuse usine de boite de vitesses de Bordeaux, bâtie...
A l'approche du lancement, la voiture devait s'appeler "Bravo", le nom avait été déposé. Henry Ford II tapa du poing sur la table : ce sera "Fiesta" et tant pis si GM possédait le nom (avec l'Oldsmobile Fiesta.) Notez que bien plus tard, Fiat loua le nom "Bravo" à Ford...
La Fiesta fut lancée en 1976, en Europe. A la même époque, les Etats-Unis imposèrent une consommation moyenne pour les constructeurs. Ford se devait de lancer un petit modèle, afin de faire chuter sa moyenne. Dans un premier temps, la Fiesta fut rallongée et équipée d'un moteur Honda. Le deal avec les Japonais fit long feu. De toute façon, la FoMoCo n'avait ni le temps, ni l'envie de toucher à la Fiesta. La citadine fut quasiment lancée en l'état en 1978. Elle fut proposée jusqu'en 1980, date à laquelle l'Escort prit de facto sa place.
La fin des années 70 fut une période d'angoisse pour les constructeurs. Les conséquences du choc pétrolier de 1973 furent dévastatrice. Au début, d'aucuns croyaient qu'à l'instar de la crise du Canal de Suez de 1956, ce ne serait qu'un évènement temporaire. Mais il affecta durablement l'industrie ; les Trente Glorieuses s'achevaient. Les marchés occidentaux plafonnaient. Le choc pétrolier servit de catalyseur à l'apparition de normes sur la sécurité et la pollution. Jusqu'ici, la clientèle tendait à acheter des berlines toujours plus grosses. Ce n'était plus le cas. La clientèle voulait des voitures "malignes", comme des citadines suréquipées. La demande devenait hétérogène, avec un besoin pour des vans et des 4x4. Le diesel, plus économique, semblait être une alternative, en attendant l'électrique. Car les experts annonçaient la dernière goutte de pétrole pour 1986. Enfin, il y avait un contexte de mondialisation, avec la disparition des barrières tarifaires à l'intérieur d'une Europe toujours plus vaste (qui venait de s'étendre aux iles Britanniques, en attendant la péninsule Ibérique et la Grèce.) Les constructeurs devenaient Européens. Les petits généralistes (Autobianchi, Daf, NSU...) se faisaient absorber. Aux Etats-Unis, les Japonais étaient en embuscade. Il n'y avait plus de marché captif.
Quarante ans après, l'automobile est de nouveau dans une grande zone de turbulence. L'ère du diesel est terminée. L'ère du SUV touche à sa fin. Plus globalement, l'automobile n'est plus un mode de transport incontournable pour les classes moyennes urbaines occidentales. La propriété complète n'est également plus incontournable, avec le développement des voitures d'entreprises, de la LOA, voire de l'autopartage. En ville, l'automobile est bannie, de plus en plus souvent et sur des zones toujours plus vastes. On tend vers une interdiction complète des thermiques à moyenne échéance. Le Brexit, avec ses modalités indéfinies, apporte davantage d'incertitude.
Les années 80 avaient vu une remise à plat des rapports de force : l'émergence des Allemands et des Japonais, la fébrilité des Italiens et la marginalisation des Britanniques. Les années 2020 pourraient être un nouveau coup de tabac. Le top 5 de l'année 2030 sera peut-être peu ou proue celui de l'année 2020, mais nul doute que certains seront en train de s'effondrer et d'autres, de se sublimer.
Le contexte actuel est difficile. En français, on n'a que des mots à connotation négative comme "difficile" ou "compliqué". Comme s'il y avait une fatalité ; que l'on a perdu d'avance. J'ai horreur des anglicismes, mais "challenging" porte un tout autre message : c'est dur, mais je vais me confronter à cette difficulté, la fleur au fusil. Charge aux constructeurs de se montrer combatif et de ne pas subir les contraintes législatives et économiques.
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