Rétromobile 2019 : 24. Porsche 962 Dauer
On reste dans les "street version" avec cette Porsche 962 Dauer. Elle est dans un recoin du salon, les gens n'y font pas du tout attention. Ils doivent sans doute la prendre pour un kit Britannique. Il faut dire que la finition n'est vraiment pas terrible...
En tout cas, c'est une drôle d'histoire, avec un drôle de personnage, ce Jochen Dauer !
Jochen Dauer possédait une équipe en DRM. Mais les vraies débuts furent pour 1986, avec le rachat de la structure de John Fitzpatrick. En 1985, "Fitz" avait perdu le soutien d'un cigarettier, son principal sponsor. Il avait continué une saison, louant puis vendant sa Porsche 962 et faisant rouler une vieille 956.
A l'automne 1986, John Fitzpatrick Racing devenait Dauer Racing. Pas question d'aligner la 956 ! Dauer s'offrit une Zakspeed C1/8 (ex-Ford C100.) Avec, l'équipe couru en Interseries et en Supercup. En 1988, Zakspeed lui vendit une Porsche 962. Les résultats étaient probants. En 1989, le championnat du monde commençait déjà à vaciller. La FIA ouvrit la porte aux 962 privées et Dauer s’engouffrait dedans. Les résultats n'étaient pas au rendez-vous. En prime, la Supercup disparaissait. Pour 1991, Dauer s'associa à Konrad (Franz Konrad ayant été pilote Dauer avant de créer son équipe) pour l'IMSA. Nouveau flop et clap de fin pour Dauer Racing.
Jochen Dauer a sans doute alors entendu parler de la Koenig C62. Willy Koenig avait transformé des 962 en supercars. Dauer se dit qu'il allait faire pareil. Porsche avait produit près d'une centaine de châssis et il y avait de moins en moins d'endroits où les faire courir. Dauer créa ainsi Dauer Sportwagen, sur les cendres de Dauer Racing. La 962 ex-Zakspeed fut la première voiture transformée. Le résultat fut dévoilée au salon de Francfort 1993. Il promettait de construire 50 voitures.
Pour les 24 heures du Mans 1994, l'ACO était dans la panade. Le championnat du monde de Groupe C avait disparu et après le retrait de Peugeot, Toyota était la dernière "usine" avec des prototypes. Fallait-il se contenter des GT (c'est-à-dire, en 1994, des GT2 proches de la série, conduites par des gentlemen-drivers) ? Porsche et Joest transformèrent deux 962, en les "Dauerisant". Ainsi, c'étaient officiellement des GT. La FIA mis en garde l'ACO. Mais ces derniers n'avaient pas envie d'organiser une Coupe Toyota (cf. 2018...) ou de voir trois papys triompher avec une Carrera Cup... Eddie Irvine et Jeff Krosnoff firent ce qu'ils purent avec la Toyota, mais Yannick Dalmas, Mauro Baldi et Hurley Haiwood imposèrent la "Dauer-Porsche 962" aux 24 heures du Mans 1994.
Suite à cela, Dauer vendit quelques voitures, malgré un tarif astronomique de 10 millions de francs. Sur les voitures "de série", on note les feux arrières de 911. Jochen Dauer avait pris soin de climatiser l'habitacle (le pare-brise panoramique transformant la voiture en sauna) et d'y ajouter un système qui relevait l'habitacle en-dessous de 80km/h (là où Koenig avait relevé la voiture et raboté le bouclier avant.) Le chiffre de cinquante voitures (promis à l'ACO pour homologuer la Dauer en GT) ne fut jamais atteint. On parle de 12 voitures, sans doute toutes des 962 reconditionnées.
Le quart d'heure de célébrité de Dauer fut vite achevé. Car dès 1995, le GT changea de régime. Bientôt, entre la CLK-GTR et la 911 GT1, il existait des voitures ultra-performantes, mais nettement mieux finies et plus prestigieuses que la Dauer.
Heureusement pour Jochen Dauer, à la même époque, Bugatti était déclaré en faillite. En 1997, il y eu une grande vente aux enchères. Dauer racheta au moins quatre EB110 SS inachevée. Pour les mettre au goût du jour, il remplaça certains panneaux par du carbone. En 2001, Dauer Sportwagen (dont le logo fut retouché façon Bugatti) dévoila sa voiture...
Sauf qu'un an plus tôt, le nouveau Bugatti, sauce VW, avait dévoilé le prototype de la Veyron. Certes, le développement de la Veyron s'éternisa, mais plus personne ne voulait de l'anguleuse EB110...
Certains avancent un chiffre de neuf Dauer EB110, mais cela ferait beaucoup de châssis d'EB110 rachetés (sans compter les trois d'EB Engineering...) Des particuliers ont-ils apportés leur EB110 pour la faire transformer par Dauer ? En tout cas, à partir de 2003, l'artisan ne donna plus signe de vie. En 2010, Jochen Dauer fut condamné par évasion fiscale.
En tout cas, c'est une drôle d'histoire, avec un drôle de personnage, ce Jochen Dauer !
Jochen Dauer possédait une équipe en DRM. Mais les vraies débuts furent pour 1986, avec le rachat de la structure de John Fitzpatrick. En 1985, "Fitz" avait perdu le soutien d'un cigarettier, son principal sponsor. Il avait continué une saison, louant puis vendant sa Porsche 962 et faisant rouler une vieille 956.
A l'automne 1986, John Fitzpatrick Racing devenait Dauer Racing. Pas question d'aligner la 956 ! Dauer s'offrit une Zakspeed C1/8 (ex-Ford C100.) Avec, l'équipe couru en Interseries et en Supercup. En 1988, Zakspeed lui vendit une Porsche 962. Les résultats étaient probants. En 1989, le championnat du monde commençait déjà à vaciller. La FIA ouvrit la porte aux 962 privées et Dauer s’engouffrait dedans. Les résultats n'étaient pas au rendez-vous. En prime, la Supercup disparaissait. Pour 1991, Dauer s'associa à Konrad (Franz Konrad ayant été pilote Dauer avant de créer son équipe) pour l'IMSA. Nouveau flop et clap de fin pour Dauer Racing.
Jochen Dauer a sans doute alors entendu parler de la Koenig C62. Willy Koenig avait transformé des 962 en supercars. Dauer se dit qu'il allait faire pareil. Porsche avait produit près d'une centaine de châssis et il y avait de moins en moins d'endroits où les faire courir. Dauer créa ainsi Dauer Sportwagen, sur les cendres de Dauer Racing. La 962 ex-Zakspeed fut la première voiture transformée. Le résultat fut dévoilée au salon de Francfort 1993. Il promettait de construire 50 voitures.
Pour les 24 heures du Mans 1994, l'ACO était dans la panade. Le championnat du monde de Groupe C avait disparu et après le retrait de Peugeot, Toyota était la dernière "usine" avec des prototypes. Fallait-il se contenter des GT (c'est-à-dire, en 1994, des GT2 proches de la série, conduites par des gentlemen-drivers) ? Porsche et Joest transformèrent deux 962, en les "Dauerisant". Ainsi, c'étaient officiellement des GT. La FIA mis en garde l'ACO. Mais ces derniers n'avaient pas envie d'organiser une Coupe Toyota (cf. 2018...) ou de voir trois papys triompher avec une Carrera Cup... Eddie Irvine et Jeff Krosnoff firent ce qu'ils purent avec la Toyota, mais Yannick Dalmas, Mauro Baldi et Hurley Haiwood imposèrent la "Dauer-Porsche 962" aux 24 heures du Mans 1994.
Suite à cela, Dauer vendit quelques voitures, malgré un tarif astronomique de 10 millions de francs. Sur les voitures "de série", on note les feux arrières de 911. Jochen Dauer avait pris soin de climatiser l'habitacle (le pare-brise panoramique transformant la voiture en sauna) et d'y ajouter un système qui relevait l'habitacle en-dessous de 80km/h (là où Koenig avait relevé la voiture et raboté le bouclier avant.) Le chiffre de cinquante voitures (promis à l'ACO pour homologuer la Dauer en GT) ne fut jamais atteint. On parle de 12 voitures, sans doute toutes des 962 reconditionnées.
Le quart d'heure de célébrité de Dauer fut vite achevé. Car dès 1995, le GT changea de régime. Bientôt, entre la CLK-GTR et la 911 GT1, il existait des voitures ultra-performantes, mais nettement mieux finies et plus prestigieuses que la Dauer.
Heureusement pour Jochen Dauer, à la même époque, Bugatti était déclaré en faillite. En 1997, il y eu une grande vente aux enchères. Dauer racheta au moins quatre EB110 SS inachevée. Pour les mettre au goût du jour, il remplaça certains panneaux par du carbone. En 2001, Dauer Sportwagen (dont le logo fut retouché façon Bugatti) dévoila sa voiture...
Sauf qu'un an plus tôt, le nouveau Bugatti, sauce VW, avait dévoilé le prototype de la Veyron. Certes, le développement de la Veyron s'éternisa, mais plus personne ne voulait de l'anguleuse EB110...
Certains avancent un chiffre de neuf Dauer EB110, mais cela ferait beaucoup de châssis d'EB110 rachetés (sans compter les trois d'EB Engineering...) Des particuliers ont-ils apportés leur EB110 pour la faire transformer par Dauer ? En tout cas, à partir de 2003, l'artisan ne donna plus signe de vie. En 2010, Jochen Dauer fut condamné par évasion fiscale.
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