Rétromobile 2019 : 5. Panhard Dyna Junior
A Rétromobile, heureusement qu'il y a les vendeurs de miniatures pour exposer des "popus" ! Cela faisait bien longtemps que je n'ai pas vu de Panhard Dyna Junior, Porte de Versailles...
Remarquez, comme j'ai pas mal travaillé du côté de Velizy, j'en ai vu quelques une, des Panhard, ces derniers temps. Mais elles étaient en treillis...
Retour en 1940. Avant-guerre, Panhard produisait la Dynamic. Son moteur sans-soupape était dépassé. Le constructeur songeait à une mécanique Hotchkiss. Puis ce projet de 14cv évolua vers une Hotchkiss avec un avant "Panhard". Jean Panhard, le directeur technique, voyait que la guerre s'éternisait. Déjà qu'en 1939, la demande en Dynamic était faible, mais il pensait -à juste titre- que le haut de gamme était condamné pour l'après-guerre. Il fallait une petite voiture...
En 1942, Jean-Albert Grégoire et l'Aluminium Français (une société qui s'appella ensuite Pechiney...) s'associèrent. L'AFG (Aluminium Français-Grégoire) était une biplace ultra-légère, équipé d'un bicylindre à plat. Plusieurs prototypes furent construits jusqu'en 1944. L'Aluminium Français n'avait pas vocation à produire des voitures et Grégoire démarcha des constructeurs. L'AFG tombait à pique pour Panhard. C'était un projet très abouti, moderne et clef-en-main.
En deux ans, les ingénieurs de Panhard rallongèrent l'AFG pour en faire une 4 portes. Le bicylindre fut réalésé. Au salon de Paris 1946, la Dyna (dite "Dyna X") faisait ses débuts, tandis que la Dynamic s'offrait un baroud d'honneur. Neuf ans après son quasi-homonyme Packard, le constructeur descendait en gamme. Il vit ses anciens concurrents (Bugatti, Delahaye-Delage, Hotchkiss, Salmson, Talbot-Lago...) disparaitre un à un. En 1954, il lança une nouvelle Dyna (dite "Dyna Z") qui lui permit d'asseoir sa position de cinquième constructeur Français.
Hélas, Panhard manquait de moyens (technique et financier) pour grandir davantage. Il se rapprocha de Citroën. La firme aux chevrons devint actionnaire, puis unique propriétaire. Le bicylindre à plat arrivait en bout de développement. La clientèle exigeait des 4 cylindres pour des berlines de cette taille. La rumeur disait que le moteur des "Pan-pan" (ou "panard"), c'était du caca... La PL17, qui remplaçait la Dyna Z, n'était qu'un gros lifting. La 6 cylindres (qui devait marquer le retour de Panhard dans le haut de gamme) resta au placard. Le coupé PL24, au développement largement entravé, fut le champ du cygne. En 1967, Panhard abandonnait définitivement les véhicules civils, pour se concentrer sur les blindés légers. Restait la Dyane, la plus "Panhard" des Citroën... Et une cinquantaine d'années plus tard, à la faveur de la vente de la branche "défense" de PSA, Panhard se retrouvait fondu dans Renault Truck Defense et le nom disparaissait sur la pointe des pieds...
Et la Dyna Junior ? Elle apparu en 1950. C'était alors le seul roadster de la production Française (hors créations artisanales.) Né avec un 748cm3 38ch, il gagna un 851cm3 avec carburateur double-corps 42ch, en 1953. De quoi atteindre 130km/h, ce qui était plutôt appréciable.
Les premiers exemplaires reprenaient la calandre à oreille de la Dyna X. Puis, toujours en 1953, elles se contentèrent de ce trait. Panhard avait sans doute décidé d'arrêter cette parenté avec une Dyna X qui était en fin de carrière. La Junior, elle, resta au catalogue jusqu'en 1955.
Sportive low-cost ? Voiture minimaliste ? La Junior ne savait pas trop qui elle était et qui elle visait. Panhard n'était pas BMC ou Fiat : il ne savait pas mettre en valeur ses modèles sportifs. Ce gris souris n'est d'ailleurs guère flateur...
En bref, la Dyna Junior aurait sans doute mérité une carrière moins discrète.
Pour la postérité, la Dyna Junior, c'est surtout des dessins publicitaires délirants. A l'époque, les photos noir et blanc avaient une qualité d'image assez médiocre. Quant à la couleur, c'était hors de budget pour les modestes service communication des constructeurs (une unique personne, qui parfois n'avait même pas son propre bureau !) D'où le recours au dessin.
Il faut signaler qu'en 1955, Citroën avait innové en diffusant des clichés couleurs de DS de pré-série. Sachant que les journaux les diffusaient tels quels, c'était un bon moyen de frapper les esprits, au milieu des dessins et des photos noir et blanc...
Retour à la Dyna Junior. Il faut croire que les illustrateurs n'en avaient jamais vu une en vrai. Sur certains dessin, elle était aussi haute que les personnes autour (alors que la hauteur est de 1,43m.) Ailleurs, on voit trois personnes à bord (alors que c'est une deux places, rugbymen s'abstenir...) Souvent, elle était représentée dans des teintes vives, qui n'étaient pas au nuancé. Le plus drôle, c'était ce catalogue 1953 (pour le lifting), qui reprenait les images du catalogue 1951, mais avec la nouvelle calandre... Du Photoshop disaster avant la lettre...
Remarquez, comme j'ai pas mal travaillé du côté de Velizy, j'en ai vu quelques une, des Panhard, ces derniers temps. Mais elles étaient en treillis...
Retour en 1940. Avant-guerre, Panhard produisait la Dynamic. Son moteur sans-soupape était dépassé. Le constructeur songeait à une mécanique Hotchkiss. Puis ce projet de 14cv évolua vers une Hotchkiss avec un avant "Panhard". Jean Panhard, le directeur technique, voyait que la guerre s'éternisait. Déjà qu'en 1939, la demande en Dynamic était faible, mais il pensait -à juste titre- que le haut de gamme était condamné pour l'après-guerre. Il fallait une petite voiture...
En 1942, Jean-Albert Grégoire et l'Aluminium Français (une société qui s'appella ensuite Pechiney...) s'associèrent. L'AFG (Aluminium Français-Grégoire) était une biplace ultra-légère, équipé d'un bicylindre à plat. Plusieurs prototypes furent construits jusqu'en 1944. L'Aluminium Français n'avait pas vocation à produire des voitures et Grégoire démarcha des constructeurs. L'AFG tombait à pique pour Panhard. C'était un projet très abouti, moderne et clef-en-main.
En deux ans, les ingénieurs de Panhard rallongèrent l'AFG pour en faire une 4 portes. Le bicylindre fut réalésé. Au salon de Paris 1946, la Dyna (dite "Dyna X") faisait ses débuts, tandis que la Dynamic s'offrait un baroud d'honneur. Neuf ans après son quasi-homonyme Packard, le constructeur descendait en gamme. Il vit ses anciens concurrents (Bugatti, Delahaye-Delage, Hotchkiss, Salmson, Talbot-Lago...) disparaitre un à un. En 1954, il lança une nouvelle Dyna (dite "Dyna Z") qui lui permit d'asseoir sa position de cinquième constructeur Français.
Hélas, Panhard manquait de moyens (technique et financier) pour grandir davantage. Il se rapprocha de Citroën. La firme aux chevrons devint actionnaire, puis unique propriétaire. Le bicylindre à plat arrivait en bout de développement. La clientèle exigeait des 4 cylindres pour des berlines de cette taille. La rumeur disait que le moteur des "Pan-pan" (ou "panard"), c'était du caca... La PL17, qui remplaçait la Dyna Z, n'était qu'un gros lifting. La 6 cylindres (qui devait marquer le retour de Panhard dans le haut de gamme) resta au placard. Le coupé PL24, au développement largement entravé, fut le champ du cygne. En 1967, Panhard abandonnait définitivement les véhicules civils, pour se concentrer sur les blindés légers. Restait la Dyane, la plus "Panhard" des Citroën... Et une cinquantaine d'années plus tard, à la faveur de la vente de la branche "défense" de PSA, Panhard se retrouvait fondu dans Renault Truck Defense et le nom disparaissait sur la pointe des pieds...
Et la Dyna Junior ? Elle apparu en 1950. C'était alors le seul roadster de la production Française (hors créations artisanales.) Né avec un 748cm3 38ch, il gagna un 851cm3 avec carburateur double-corps 42ch, en 1953. De quoi atteindre 130km/h, ce qui était plutôt appréciable.
Les premiers exemplaires reprenaient la calandre à oreille de la Dyna X. Puis, toujours en 1953, elles se contentèrent de ce trait. Panhard avait sans doute décidé d'arrêter cette parenté avec une Dyna X qui était en fin de carrière. La Junior, elle, resta au catalogue jusqu'en 1955.
Sportive low-cost ? Voiture minimaliste ? La Junior ne savait pas trop qui elle était et qui elle visait. Panhard n'était pas BMC ou Fiat : il ne savait pas mettre en valeur ses modèles sportifs. Ce gris souris n'est d'ailleurs guère flateur...
En bref, la Dyna Junior aurait sans doute mérité une carrière moins discrète.
Pour la postérité, la Dyna Junior, c'est surtout des dessins publicitaires délirants. A l'époque, les photos noir et blanc avaient une qualité d'image assez médiocre. Quant à la couleur, c'était hors de budget pour les modestes service communication des constructeurs (une unique personne, qui parfois n'avait même pas son propre bureau !) D'où le recours au dessin.
Il faut signaler qu'en 1955, Citroën avait innové en diffusant des clichés couleurs de DS de pré-série. Sachant que les journaux les diffusaient tels quels, c'était un bon moyen de frapper les esprits, au milieu des dessins et des photos noir et blanc...
Retour à la Dyna Junior. Il faut croire que les illustrateurs n'en avaient jamais vu une en vrai. Sur certains dessin, elle était aussi haute que les personnes autour (alors que la hauteur est de 1,43m.) Ailleurs, on voit trois personnes à bord (alors que c'est une deux places, rugbymen s'abstenir...) Souvent, elle était représentée dans des teintes vives, qui n'étaient pas au nuancé. Le plus drôle, c'était ce catalogue 1953 (pour le lifting), qui reprenait les images du catalogue 1951, mais avec la nouvelle calandre... Du Photoshop disaster avant la lettre...
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