Rétromobile 2019 : 12. Le V6 PRV
Comme chaque année, il y a de belles voitures sur le stand Youngtimers Magazine. Des voitures pas forcément prestigieuses ou exclusives, mais que l'on a trop tendance à oublier.
Seuls quelques ringos comme moi savent que 2019 marque le soixantenaire de la Française de Mécanique. Pour rappel, il s'agissait d'une joint-venture entre Peugeot et Renault.
Le premier bloc, c'était le "Moteur X". Il fut d'abord monté sur la 104. Du coup, lorsqu'il arriva sur la R14, il fut labellisé "moteur Peugeot". Ce fut la première d'une (très) longue série d'erreurs de communication, qui finirent par ruiner la carrière de la R14. Du coup, la firme au losange revint aussi sec au "Cléon fonte".
Le second bloc, c'est le V6 PRV (que les anglophones surnomment Douvrins, du nom du site de la Française de Mécanique.) "PRV", car il fut étudié conjointement par Peugeot, Renault et Volvo. C'était le temps des premières grandes coopérations européennes (cf. Sevel ou le Club des Quatre.) Le groupe étudia de front un V6 et un V8. Les deux chocs pétroliers eurent raison du V8. Le V6 en garda un angle inhabituel de 90°. Certains dirent que le V6 PRV avait un angle de 90° car il était calqué sur le bloc de la SM (issu du V8 Maserati tronçonné.)
Les Peugeot 504 Coupé/Cabriolet V6 et la Volvo 262 inaugurèrent le V6 PRV, en 1974. Mais sur le stand Youngtimers Magazine, la visite commençait avec la R30 TX. Ah, la R30... Dans le cœur des patrons Français, c'était elle, la remplaçante de la DS. C'était LA voiture statutaire et avec son hayon, elle semblait très moderne.
Le génie de Renault, c'était d'en avoir décliné une version 4 cylindres, la R20, beaucoup moins chère. Les cadres exigeaient d'avoir cette "presque-R30" comme voiture de fonction...
Aux côtés de la R30, il y avait la Peugeot 604, apparue un an plus tôt, en 1975. Comme elles sont cote à cote, on voit clairement le souci. Comme d'habitude, la firme au lion a été trop conservatrice : une trois volumes très raide, très carrée. Pas du tout dynamique comme la R30. C'est une voiture de notables de province ; casting idéal d'un film de Claude Chabrol.
Le "600" devait faire référence aux lointaines 601 et 602 de l'entre-deux guerre.
A l'instar du V8 Rover, le V6 PRV devint vite un gros moteur, facile à se procurer, pour les artisans. L'Alpine A310 fut la première à en bénéficier. Les MVS Venturi de pré-série avaient un 2,2l turbo-injection de 505. La voiture de série reçu le V6 en configuration "Renault". Il y eu aussi la Helem, sur base Spider Renault Sport. Sauf erreur, certaines PGO et Martin proposèrent le V6 PRV, parmi un choix de mécanique.
Puis il y eu la DeLorean... Je pense que tout le monde connait cette (mes)aventure industrielle. John Z DeLorean avait voulu faire un drôle de mécano : une voiture étudiée par Lotus, dessinée par Giugiaro, équipée d'un V6 PRV (car il était homologué aux USA) et produite en Irlande du Nord (pour les subventions.) Trop lourde, pas assez aboutie, la DMC12 fut un flop. Robert Zemeckis n'eu aucun scrupule à en sacrifier quelques une pour Retour vers le futur.
Régulièrement, il y a des projets de relancer la production, aux USA. En 2012, Will.I.Am se fit modifier une de ces DeLorean nouvelle génération et il prétendit que c'était les débuts de sa marque IAMCAR. Le siège serait situé en plein ghetto de Los Angeles. Comme souvent chez Will.I.Am, le projet fit long feu...
Le V6 PRV connu la course. La WM P88 de 1988 fit grand bruit. La carrosserie très profilée, signée Heuliez, lui permit d'atteindre plus de 400km/h sur un tronçon d'autoroute. La vitesse retenue fut 405km/h, rapport à la nouvelle Peugeot 405... En course, elle dépassa les 400km/h dans les Hunaudières. Il paraitrait que WM savait que la P88 ne tiendrait pas 24 heures. Alors Roger Dorchy fut chargé d'écraser le champignon, histoire de marquer les esprits avant l'inévitable panne...
Bien des années plus tard, j'ai vu la P88 boulevard Saint-Germain, où Heuliez avait un petit showroom. Tout ça semble si loin... Michel Meunier et Gérard Welter ne sont plus, WM/WR a disparu et Heuliez a implosé...
Quelques années plus tôt, Welter et Meunier créèrent cette P80. Dorchy en partageait le volant avec Guy Fréquelin (!) Car à l'époque, la plupart des rallymen de Jean Ragnotti à Walter Röhrl, roulaient aux 24 heures du Mans.
La P80 n'était pas la première WM. Mais c'était la première voiture vraiment aboutie de l'équipe.
Pour finir, une Volvo 780. C'était la seule propulsion du stand (avec la DeLorean.) Volvo utilisa peu le PRV. La 262 l'inaugura. Puis il y eu la 760, dérivée de la 740 et enfin, ce coupé 780, signé Bertone.
Signalons que les premières Lancia Thema utilisèrent le V6 PRV (avant de passer au V6 Alfa.) Chez PSA, on le retrouva sur la Talbot Tagora, puis la XM V6. Quant à Renault, il l'employa sur la Medaillon, cette drôle de R25 trois volumes destinée aux Etats-Unis...
Seuls quelques ringos comme moi savent que 2019 marque le soixantenaire de la Française de Mécanique. Pour rappel, il s'agissait d'une joint-venture entre Peugeot et Renault.
Le premier bloc, c'était le "Moteur X". Il fut d'abord monté sur la 104. Du coup, lorsqu'il arriva sur la R14, il fut labellisé "moteur Peugeot". Ce fut la première d'une (très) longue série d'erreurs de communication, qui finirent par ruiner la carrière de la R14. Du coup, la firme au losange revint aussi sec au "Cléon fonte".
Le second bloc, c'est le V6 PRV (que les anglophones surnomment Douvrins, du nom du site de la Française de Mécanique.) "PRV", car il fut étudié conjointement par Peugeot, Renault et Volvo. C'était le temps des premières grandes coopérations européennes (cf. Sevel ou le Club des Quatre.) Le groupe étudia de front un V6 et un V8. Les deux chocs pétroliers eurent raison du V8. Le V6 en garda un angle inhabituel de 90°. Certains dirent que le V6 PRV avait un angle de 90° car il était calqué sur le bloc de la SM (issu du V8 Maserati tronçonné.)
Les Peugeot 504 Coupé/Cabriolet V6 et la Volvo 262 inaugurèrent le V6 PRV, en 1974. Mais sur le stand Youngtimers Magazine, la visite commençait avec la R30 TX. Ah, la R30... Dans le cœur des patrons Français, c'était elle, la remplaçante de la DS. C'était LA voiture statutaire et avec son hayon, elle semblait très moderne.
Le génie de Renault, c'était d'en avoir décliné une version 4 cylindres, la R20, beaucoup moins chère. Les cadres exigeaient d'avoir cette "presque-R30" comme voiture de fonction...
Aux côtés de la R30, il y avait la Peugeot 604, apparue un an plus tôt, en 1975. Comme elles sont cote à cote, on voit clairement le souci. Comme d'habitude, la firme au lion a été trop conservatrice : une trois volumes très raide, très carrée. Pas du tout dynamique comme la R30. C'est une voiture de notables de province ; casting idéal d'un film de Claude Chabrol.
Le "600" devait faire référence aux lointaines 601 et 602 de l'entre-deux guerre.
A l'instar du V8 Rover, le V6 PRV devint vite un gros moteur, facile à se procurer, pour les artisans. L'Alpine A310 fut la première à en bénéficier. Les MVS Venturi de pré-série avaient un 2,2l turbo-injection de 505. La voiture de série reçu le V6 en configuration "Renault". Il y eu aussi la Helem, sur base Spider Renault Sport. Sauf erreur, certaines PGO et Martin proposèrent le V6 PRV, parmi un choix de mécanique.
Puis il y eu la DeLorean... Je pense que tout le monde connait cette (mes)aventure industrielle. John Z DeLorean avait voulu faire un drôle de mécano : une voiture étudiée par Lotus, dessinée par Giugiaro, équipée d'un V6 PRV (car il était homologué aux USA) et produite en Irlande du Nord (pour les subventions.) Trop lourde, pas assez aboutie, la DMC12 fut un flop. Robert Zemeckis n'eu aucun scrupule à en sacrifier quelques une pour Retour vers le futur.
Régulièrement, il y a des projets de relancer la production, aux USA. En 2012, Will.I.Am se fit modifier une de ces DeLorean nouvelle génération et il prétendit que c'était les débuts de sa marque IAMCAR. Le siège serait situé en plein ghetto de Los Angeles. Comme souvent chez Will.I.Am, le projet fit long feu...
Le V6 PRV connu la course. La WM P88 de 1988 fit grand bruit. La carrosserie très profilée, signée Heuliez, lui permit d'atteindre plus de 400km/h sur un tronçon d'autoroute. La vitesse retenue fut 405km/h, rapport à la nouvelle Peugeot 405... En course, elle dépassa les 400km/h dans les Hunaudières. Il paraitrait que WM savait que la P88 ne tiendrait pas 24 heures. Alors Roger Dorchy fut chargé d'écraser le champignon, histoire de marquer les esprits avant l'inévitable panne...
Bien des années plus tard, j'ai vu la P88 boulevard Saint-Germain, où Heuliez avait un petit showroom. Tout ça semble si loin... Michel Meunier et Gérard Welter ne sont plus, WM/WR a disparu et Heuliez a implosé...
Quelques années plus tôt, Welter et Meunier créèrent cette P80. Dorchy en partageait le volant avec Guy Fréquelin (!) Car à l'époque, la plupart des rallymen de Jean Ragnotti à Walter Röhrl, roulaient aux 24 heures du Mans.
La P80 n'était pas la première WM. Mais c'était la première voiture vraiment aboutie de l'équipe.
Pour finir, une Volvo 780. C'était la seule propulsion du stand (avec la DeLorean.) Volvo utilisa peu le PRV. La 262 l'inaugura. Puis il y eu la 760, dérivée de la 740 et enfin, ce coupé 780, signé Bertone.
Signalons que les premières Lancia Thema utilisèrent le V6 PRV (avant de passer au V6 Alfa.) Chez PSA, on le retrouva sur la Talbot Tagora, puis la XM V6. Quant à Renault, il l'employa sur la Medaillon, cette drôle de R25 trois volumes destinée aux Etats-Unis...
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