Boulons dans la galette 2019

Comme chaque année, Matching Numbers organisait une galette des rois fin janvier. Cela permet à ce club (NDLA : Matching Numbers réfute le terme) d'annoncer les grands évènements de l'année qui vient.

Cette année, c'était chez Aston Martin, en plein Paris. Je ne connaissais pas le lieu. Google Maps m’emmèna dans une ruelle et j'étais persuadé d'être perdu. Puis, au dernier moment, un discret drapeau Aston Martin (accompagné d'un drapeau Matching Numbers) apparu.
D'habitude, il y avait des scènes insolites, comme une Lamborghini Gallardo servant de chauffe-plat ou une De Tomaso Pantera utilisées comme glacière... J'imagine que chez Aston Martin, il y avait un certain standing à tenir. Donc pas de scènes cocasses ou d'exposition de "jouets" (NDLA : les voitures des membres.)

Néanmoins, le constructeur fournissait lui-même le décor, avec cette superbe DB5...
Du reste, un street-artist était présent pour montrer ses œuvres. Il aurait du tagger une Aston Martin, faute de quoi, il décora un capot de DS :
Et parmi les membres, il y avait Alexandre Debanne. Pour les plus jeunes, rappelons qu'il fut l'un des animateurs-vedette de M6, puis de TF1, dans les années 90. Passionné d'autos, il a disputé (et gagné) la Nissan Micra Star Cup, puis il a fait le Trophée Andros et il a touché à la Formule Ford.
La partie "atelier" était ouverte. C'est assez étonnant de voir une Aston Martin sur le billard. D'ordinaire, on les voit soit filant à vive allure, soit entourée d'un cordon...
On m'avait signalé qu'il y avait une seconde fête, en bas. "En bas", c'est la réserve. Vous y étiez accueilli par une mer d'Aston Martin. Je n'en avais jamais vu autant ensemble !
A l'entrée, il y a le coin "héritage" à savoir une DB2/4, une DB4 et deux DB5. Il aurait manqué une DB6 pour que l'on ait un panorama complet de l'ère David Brown. Ce temps où, en GT, Aston Martin était au niveau de Ferrari...
J'ai pu me faire mousser en jouant les experts et en racontant des anecdotes sur chacune... Alors qu'en fait, jusqu'à novembre dernier et la réception du livre écrit par Evo, j'avais des connaissances limitées sur l'histoire de la marque...
Dans un recoin sombre, comme punie, une Cygnet :
C'était une ambiance très différente de la salle principale. Pas de bruit, une certaine pénombre. Les voitures sont parquées à quelques centimètres, les unes des autres et il faut se faufiler. Et dans le lot, il y a des voitures très exceptionnelles. Mais existe-t-il des Aston Martin "normales" ?

Voici l'une des cent Vantage GT12. Une voiture créée pour l'homologation en GT3. Elle aurait du s'appeler "Vantage GT3", mais Porsche avait déposé l’appellation "GT3".
Et c'est là que vous voyez les passionnés. Comme moi, ils étaient nombreux à snober le champagne et passer la soirée à inspecter chaque voiture...

Ma préférée, c'était cette V8 Vantage. Une idole de jeunesse ! Rencontrer Sabrina ou Richard Dean Anderson m'aurait fait le même effet ! Elle m'avait marqué, étant petit, dans Tuer n'est pas jouer. Je n'en avais jamais vu et mon père m'avait alors expliqué que c'était une Aston Martin, avec un bref historique de la marque. Il faut dire qu'en 1987, lorsque ce James Bond est sorti, Aston était au plus bas.
Les problèmes avaient débuté 20 ans plus tôt, avec la DBS de 1967. Elle devait remplacer la DB6 et inaugurer un V8. Le bloc n'était pas prêt et la DBS débuta avec un 6 cylindres. La DBS V8 n'arriva qu'en 1969. L'heure n'était plus aux gros coupés surpuissants, mais aux GT agiles, à moteur central arrière. Aston Martin fit faillite et David Brown dut passer la main. Les repreneurs se succédaient. La berline Lagonda, trop typée, fut un flop. Le retour en compétition, avec la Groupe C Nimrod, fut un flop. La futuriste Bulldog resta à l'état de concept-car. Pendant ce temps, la DBS V8 devint AM V8 au départ de David Brown. La série 3 s'offrit une calandre inspirée par les DB4/DB5 et revint aux deux gros phares ronds. Puis il y eu la surpuissante Vantage (ainsi que la confidentielle Zagato, histoire de dépoussiérer Aston Martin.) Mais le poids des ans était visible... Heureusement, un an après Tuer n'est pas jouer, la marque lançait la Virage. Le premier coupé qui ne dérivait pas de la DBS ! C'était le grand retour d'Aston Martin. Puis, dès 1994, avec la DB7, le temps des vaches maigres semblait loin...
Remarquez, Tuer n'est pas jouer était aussi un James Bond en petite forme. Timothy Dalton n'était pas Roger Moore et encore moins Sean Connery. Et puis, en cette fin des années 80, le bloc de l'Est commençait sérieusement à vaciller. Les scénaristes ont donc créé un "super-méchant" à la fois responsable du KGB et trafiquant (drogue et armes) international. Puis il y eu Permis de tuer, avec un James Bond assoiffé de sang. Il n'y avait même pas de "voiture" dedans ! Alors qu'on était habitué à un James Bond tous les deux ans, il fallu attendre 1995, soit six ans, pour revenir le fameux espion...
Retour en haut. C'était la distribution des cadeaux. Avec Aston Martin, l'hommage à James Bond ou à Amicalement votre était inévitable. Ce fut donc Amicalement votre, avec la DBS moutarde (une teinte spécifique à la série) de Roger Moore.

Ca me ramène en janvier 1987. J'étais parti en vacances en Grande-Bretagne pour le nouvel an. On avait tourné dans le sud-ouest et on était suffisamment près des côtes françaises pour que la TV capte FR3. Et donc, ils diffusaient un épisode d'Amicalement votre. C'était ça ou la TV Britannique et à 8 ans, mon anglais était limité... En 1987, Amicalement votre, c'était le genre de série diffusée sur une chaine comme France 3, un jour de semaine, durant les vacances de noël. Alors qu'aujourd'hui, c'est devenu culte. Je pense que le tarif de diffusion d'un épisode a du être revu à la hausse...
Et je me souviens du Mondial de Paris 2010. A l'époque, le jour de l'ouverture, le routeur de la salle de presse et le serveur du Blog Auto étaient vite saturés... Charger ses photos, taper un texte et le publier, sans avoir de message d'erreur relevait de l'exploit ! Alors, c'était en permanence : "T'as de la connexion, toi ?", "MERDE ! "Server error" alors que je venais de taper tout un article !", "Ca y est, j'ai ENFIN chargé les photos de la 508 !" Puis : "Renault DeZir en ligne !" Là, on avait l'impression d'avoir lancé une fusée ! Et d'un seul coup, Christophe Schwartz : "Tony Curtis est mort !" Il y avait eu comme un blanc. Et je pense que tous, à cet instant-là, on pensait à une Dino 246 GT rouge...

Commentaires

Articles les plus consultés