Rétromobile 2019 : 20. Lotus Elise GT1

Après la Venturi 600 LM, voici une autre voiture malchanceuse en endurance, au milieu des années 90 : la Lotus Elise GT1. C'était la voiture que je prenais toujours, lorsque je jouais à Need For Speed III !
L'histoire moderne de Lotus en endurance débuta en 1990. "Doc" Bundy aligna deux Esprit (dites Type 105) en SCCA. Lotus profita de la 105 pour créer une série limitée de route, la X180 R, pour les USA. En 1991, des Esprit X180R (Type 106) débutèrent en IMSA. En 1993, alors que les ventes baissaient, le constructeur lança l'Esprit Sport 300, dérivée de la X180R. Comme l'ACO autorisait de nouveau les GT, une Sport 300 couru au Mans. Elle revint en 1994 (abandonnant à chaque fois.)
1995 marqua un tournant. Chassé de la F1, le team Lotus prépara une Esprit GT2, confiée notamment à Alessandro Zanardi. Dans une classe dominée par les gentlemen-drivers, la GT Britannique se fit vite une place au soleil.
L'Esprit GT2 donna des idées à Lotus, qui récupéra les hommes du Team Lotus et créa l'Esprit GT1 (type 114) à moteur V8, pour 1996. Une voiture rapide, mais dépassée par les McLaren F1.

Pour 1997, il fallait passer à la vitesse supérieure. Le règlement du BPR, puis du GT-FIA, était très libéral. Il avait été créé de manière à ce que n'importe qui puisse aligner n'importe quoi et que le plateau soit diversifié. En GT1, un unique exemplaire alibi suffisait.
Lotus construisit une GT1 complètement inédite (type 115) autour du châssis de l'Elise. Elle était proposée soit avec le V8 de l'Esprit, soit avec un LT5 de Corvette. Quant à la voiture de route, elle n'était même pas roulante ! L'écurie First de Fabien Giroix possédait l'imprimatur. Malgré sa livrée très "usine", la voiture du jour est une voiture privée, de l'équipe GBF.
Comme Porsche et McLaren, Lotus pensait avoir été plus malin que tout le monde... Sauf qu'il y eu la Mercedes-Benz CLK GTR. En plus, l'Elise GT1 cassait comme du verre. Mi-mai, à Silverstone, avec cette "24", Mauro Martini et Andrea Boldrini furent les 35e à passer devant le damier... Et c'était la première arrivée d'une Elise GT1 ! Ca alla mieux ensuite et à Helsinki, "24" (encore elle !) termina 5e. En octobre, le FIA-GT tint absolument à se rendre à Laguna Seca. En l'absence des Porsche, des Mercedes-Benz et des McLaren, Fabien Giroix et Jean-Denis Delétraz terminèrent 2e !

Comme d'autres, Lotus avait compris qu'il perdait son temps : il n'aurait jamais les moyens de Mercedes-Benz. Nul doute aussi que le nouveau propriétaire, Proton, souhaitait remettre les choses à plat.
Les Hezemans père et fils rachetèrent les Elise GT1 de First et les firent modifier. Devenues Bitter GT1, elles connurent des résultats désastreux.

Après cela, l'Elise se contenta des courses de gentlemen-drivers. Il fallu attendre 2011 et les Evora Jetalliance pour revoir une vraie GT "usine" chez Lotus.

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