Rétromobile 2022 : 22. Maserati Quattroporte "Indy" Frua

Aujourd'hui, Maserati a produit environ 1700 Quattroporte en 2021. C'est très peu, mais dans les années 70, la production totale des modèles n'avait que deux chiffres ! C'est encore trop courant pour vous ? Alors voici cette Quattroporte II "Indy" construite à deux exemplaires.

La 5000 GT fut la seconde Maserati de route. En 1962, l'Aga Khan se fit construire une 5000 GT quatre portes par Pietro Frua.
Adolfo Orsi, qui cherchait à développer la marque, avec un budget limité, sauta sur l'occasion. La 5000 GT de l'Aga Khan fut quasiment industrialisée telle quelle, sous le nom de Quattroporte (quatre portes) en 1963. La firme au trident en produisit un petit milliers, en six ans.

En 1969, la production s'arrêta, sans qu'elle soit remplacée.

En 1971, Pietro Frua créa une Quattroporte, basée sur l'Indy. Elle fut exposée à Genève. Il est indiqué qu'elle possède un V8 4,9l de Ghibli SS ; un moteur qui n'arriva qu'au millésime 1972 sur l'Indy. Deux ans après la fin de production de la Quattroporte, l'idée intéressait Maserati. Le constructeur lui donna son propre type (107.)
Néanmoins, Citroën (à la barre depuis 1968) mis son grain de sel. Il imposa un modèle inédit, basé sur la SM. Citroën et Maserati étant tous les deux KO, le développement traina. La Quattroporte II ne fut présentée qu'au salon de Paris 1974 et produite en 1976. Ce fut un bide. De Tomaso, nouveau propriétaire, dut créer une remplaçante en catastrophe. Ce fut la Quattroporte III de 1979.

L'Aga Khan s'impatienta. Il voulu une Quattroporte, sans attendre Citroën ! Il fit produite par Frua une seconde Quattroporte "Indy", en 1974. D'un bleu plus sombre que la première.
L'Aga Khan ayant été à l'origine de la première Quattroporte (voir plus haut), il est parfois crédité du développement de cette voiture et les deux châssis, mélangés. D'autant plus que celle de l'Aga Khan fut longtemps exposée au musée de Genève, à quelques décamètres du hall où sa sœur avait été dévoilée...

Celle du jour est donc celle de Genève 1971. Elle fut achetée par le roi Juan Carlos (d'où le drapeau espagnol.) Elle atterrit plus tard entre les mains d'un Belge, d'où sa plaque actuelle.