Rétromobile 2022 : 12. DB Monomil

ArtCurial nous présente ce DB Monomil de 1954 comme un ex-Bernard Consten. L'homme des quatre victoires au Tour de France Auto avait débuté -sur circuit- sur Panhard Dyna Junior, en 1952. Puis, en 1954, il acheta une Trumph TR2 avec Claude Le Guézec (futur directeur sportif de Matra, puis de Ligier.) Puis, ce fut un interminable service militaire. Durant les perm', Bernard Consten naviguait son cousin Jean Hébert, déguisé en femme (pour échapper à l’œil des autorités), sur Dyna Z. Tout ceci est connu. Alors d'où sort cette Monomil dans son palmarès ? Vous le saurez après le jingle et la pub pour Nord VPN (NDLA : je regarde trop de vidéos YouTube, en ce moment...)

A la fin des années 40, nombre de Français voulaient courir. Mais les voitures de compétition étaient hors de prix. La solution vint de Grande-Bretagne : les Racer 500, des monoplaces rudimentaires, propulsées par un 500cm3 de moto. DB, qui ne jurait que par le bicylindre Panhard, dévoilà un Racer 500 avec le "pan-pan" descendu à 500cm3. Le Racer 500 DB s'avéra incapable de suivre les modèles à moteur de motos.
Fin 1953, DB dévoila un nouveau projet : un Racer 500 équipé d'un bicylindre Panhard "normal", la Monomil. Et puisqu'il ne peut pas rouler avec les Racer 500, il aura sa propre coupe monotype !

Les Monomil débutèrent en grande pompe à Montlhéry. Jo Schlesser, alors inconnu, ouvrait le palmarès. Puis ce fut un vrai championnat de France. Alexandre Dussert remporta l'épreuve d'Aix-les-Bains (un circuit surtout connu des motards) avec "notre" Monomil.
Pour 1955, René Bonnet rêvait d'organiser lui-même un course à Ormesson. Les Monomil se seraient également aventurés en Tunisie (en vue d'une expansion internationale ?) A vouloir cumuler trop de casquettes (sans oublier la préparation des voitures du Mans), le "B" de DB a sans doute coulé les Monomil. Les mois passent, le calendrier est modifié maintes fois, mais point de course.
Finalement, il y eu deux courses à Montlhéry. Puis, en juin, c'était l'accident mortel de Pierre Levengh au Mans : le sport auto était banni en France jusqu'à 1956.
Ruiné, DB lâcha les Monomil. Il n'y eu pas de championnat 1956. Les voitures coururent dans les épreuves de Formule Libre. Jean Lucas apparu ainsi à Narbonnes-Plage avec la voiture d'Alexandre Dussert.
En 1957, des amateurs créent un championnat (deux épreuves), le "Club des Mille". Vladimir Brodsky en fit parti et il couru avec la fameuse Monomil.

Des années plus tard, Bernard Consten racheta à Vladimir Brodsky sa Monomil, pour sa collection personnelle. Il la revendit à un autre en 2001, qui la garda en l'état.
Ainsi, Bernard Consten en a été propriétaire et non pilote. "Ex-Jean Lucas" serait plus légitime.

Le propriétaire la proposa à la vente en marge du Mans Classic 2018. Il en exigeait au moins 25 000€, alors que Bonhams vendit un Monomil jaune, en 2009, pour 11 500€. La Monomil était une réflexion autour d'une coupe de monoplace plus professionnelle que les Racer 500. Elle annonçait l'éclosion de la F3, au début des années 60.
4 ans et zéro travaux plus tard, la Monomil bleu est de nouveau à vendre. Cette fois, elle est proposée sans réserve.

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