Roulage de la Lotus Elan "Raphaël et Toma"
Prologue
Je n'étais jamais venu sur le Circuit de Bresse. Pour être honnête, je ne savais même pas qu'il existait.
C'est aussi le premier circuit que je vois avec un véritable restaurant à l'intérieur. Aujourd'hui, c'est petit salé aux lentilles. Si j'avais su. J'en regrette mon sandwich (ITT ?) Océanique, acheté sur l'autoroute...
Le restaurant est situé dans une maison Bourguignonne typique. Le plus étonnant, ce sont les motos (dont une Ducati) accrochées aux poutres du toit.
On rentre dans le paddock. Là, la déco est davantage familière...
On passe à côté d'une Porsche 718 Cayman (ClubSport ?) préparée Track Days. Mes hêtes la regardent à peine. Il faut dire qu'ils ont beaucoup mieux...
Voici la bête : une Lotus Elan préparée VHC de 1965. Raphaël Favaro l'a achetée en 2017 et il a remporté deux de ses trois Tour Auto avec.
J'ai été biberonné aux re-rediffusions de Chapeaux Melons et Bottes de Cuir. Et je me souviens de l'Elan "ATS" gagnant le GT du Grand Prix de l'Age d'or 1994 à Montlhéry (avec Franck Lagorce à son volant.) Autant dire que j'adore les Elan.
Celle-ci, dans sa robe noire avec hard-top anthracite est très jolie.
Le carrée VIP du circuit, c'est nous !
Le VHC, en Europe Continentale, reste raisonnable. Ce sont des gentlemen-drivers, comme Raphaël Favaro, qui ne sortent leurs voitures qu'une ou deux fois par an.
Alors qu'Outre-manche, c'est un vrai business avec des pilotes sortant deux fois par mois et possédant une véritable équipe derrière eux. Lorsque Nick Mason, Rowan Atkinson ou Brian Johnson vous disaient qu'ils disputaient des courses historiques, ils ne rigolaient pas !
En France, dans les années 90, il y eu une telle professionnalisation. On pense à Georges Sevin et aux mécènes Michel Quiniou et Robert Sarrailh. Cela avait poussé Patrick Peter et Eric Van de Vyver à lancer des épreuves historiques plus "pro". Mais dans un rare moment de lucidité, la FFVE avait mis la hola. Il est vrai que la fermeture de Montlhéry, alors principal fief du VHC, avait stoppé net le mouvement.
Le propriétaire de la voiture et responsable de l'équipe, c'est Raphaël Favaro.
Néanmoins, la cheville-ouvrière du projet, c'est Toma de Saulieu. Impossible de résumer son parcours en quelques lignes... C'est quelqu'un qui a eu mille métiers et qui a rencontré tout le monde. Son autobiographie serait digne d'un roman du XIXe et il faudrait deux bons tomes, minimum. Quand vous le croisez, il ne tient pas en place. C'est un véritable Marsupilami humain !
Pour info, j'ai croisé son père, Thierry de Saulieu, au départ du Dakar (qui s'appelait alors Paris-Tripoli-Dakar) 1991.
"Notre" Lotus Elan semble bien minuscule, sur ce circuit, face aux autos modernes. Mais à l'applaudimètre et aux photos sur smartphones, pardon ! Y compris chez des gens plus jeune que le Tour Auto moderne !
Ce n'est pas si étonnant. La F1, mais aussi le WEC, le WRC, etc. ne tournent qu'à huis clos. Les pilotes sont des robocop, cernés d'attachés de presse et de gardes du corps.
Par contre, en historique, on peut approcher les voitures et discuter avec les pilotes. Les fans ont vu Le Mans 66, Rush ou Le Mans. Ils ont envie de voir cela "live". Voilà pourquoi Jackie Stewart assiste à davantage d'events que Lewis Hamilton...
Les autres
Parce qu'on ne sommes pas seuls en piste, loin s'en faut...
C'est de l'authentique "run what you brung." (1)
J'adore le gars sans complexe, qui roule sur circuit avec son AX Spot. Par contre, le fait qu'il ait des pneus dépareillés, c'est moyen. J'ai été commissaire de piste et je ne l'aurais pas laissé entrer, pour sa propre sécurité.
Afin de respecter les stéréotypes, le propriétaire de Honda Civic tunée s'est sorti tout seul et il est revenu à la ficelle.
"VTEC kicked-in, yo !"
Notez surtout la présence de ces deux superbes BMW.
Une Alpina C1 2.3 E21 (préparation d'époque ?) et une (la vraie ? une réplique ?) BMW 2002 Tii DRM Jörg Obermoser (M. Toj.)
De quoi donner des airs de peloton de DRM à la journée !
Ce MAN L2000 est suffisamment vieux pour mériter une photo...
En faisant le tour du camion, je tombe sur un vieux proto. En l'occurrence, la Tiga SC82 à moteur Ford engagée en SportProtoCup. L'équipe la fait démarrer et ça tombe bien, car je ne souhaite plus utiliser mes oreilles.
En même temps, une journée circuit sans pétarades, ni odeurs, ça aurait autant d'intérêt qu'un repas végan...
La journée est déjà terminée. C'est l'heure des au revoir. Je prends un dernier cliché de l'Elan.
Le circuit est attenant à l'autoroute. Néanmoins, je souhaite remonter par le chemin des écoliers...
Et avant un bon dodo, une douche au lotus sacré, ça ne s'invente pas !
(1) Grammaticalement, c'est "run what you bring" ou "run what you brought". Néanmoins "run what you brung", ça rime...
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