Carved by Air - Lotus Eletre Live Stream

Lotus lance un SUV électrique, le Type 132, alias Eletre. Sacrilège ou sacrilège ?

Lotus est bien le seul à réaliser de grandes présentations en direct, en plein-air et avec du public ! Nous ne sommes pas à Hethel, mais au Television Center. Siège des studios de la BBC, c'est le pendant de notre Maison de la Radio.

Vous trouviez que Lotus avait outrageusement meublé pour le lancement de l'Emira ? Ils font encore pire pour l'Eletre !

On commence par 5 minutes de concert live. La DJ touche à peine à la console. Et pour cause, ce n'est qu'une figurante ! La musique a été réalisée par Joe O'Connor...

Limitless

La présentation débute par un premier clip. C'est du vu et revu. Cassez les codes, repoussez les limites, etc. Avec noir à grosse voix générique, en guise de voix off.

Ça pourrait être un pub Nike ou Tik Tok.

Au moins, cela permet d'apercevoir le SUV, au détour d'un bref plan.

Histoire sans paroles 
Ce qui est plus original, c'est une récréation de l'histoire du constructeur. C'est réalisé via un plan-séquence unique.

Les transitions sont ingénieuses. On reconnait ici Colin Chapman avec sa fameuse casquette et Emerson Fittipaldi, avec ses rouflaquettes...

Et là, voici le fondateur avec... Peter Wright. C'est vrai qu'on est à la BBC...

On entend quelques notes de Clifford Essex Paragon Deluxe, lorsque le commentaire nous précise que la Lotus Esprit a été une star de films...

Un peu plus loin, voilà Elisa Artioli, tenant la main de son grand-père (alors patron de Lotus) pour la présentation de l'Elise.

Zoom sur la voiture, puis la caméra se retourne... Et voilà la vraie Elisa Artioli ! Active dans la communauté des fans de Lotus, elle a appelé sa chaine "I am Lotus Elise".

Almost...

Julia Hardy et Andy Jaye, déjà à la barre de la présentation Emira, reprennent du service.

Slogan de l'Eletra : "Born British, raised globally."

Second clip. L'Eletre, dans un container, vogue sur la Tamise. Des cadres de Lotus interviennent façon confessionnal de télé-réalité. "C'était dur, mais on l'a fait."

Aucun intervenant Chinois. Aucune allusion au site de production de Wuhan, à Geely ou à Nio. A la question de la production, la marque d'Hethel préfère jouer au ni oui, ni non.

Le bateau arrive à quai, le container s'ouvre et... Retour au studio.

On passe aux interview pré-présentation. Andy Jaye pose la question cruciale à Peter Horbury : "Est-ce que l'Electre est une vraie Lotus ?" Le conseiller exclusif du Lotus Tech Creative Center s'en sort par une pirouette. Comme l'Eletre est un SUV électrique, pas besoin de capot long. Donc, avec son habitacle ravancé au niveau de l'axe des roues avant, il possède un museau de GT.

Car non seulement ce SUV n'est pas produit à Hethel, mais il n'y a pas été conçu non plus.
Copiant SAIC, Geely a ouvert des bureaux de design au gré de ses acquisitions. Un bureau fut ouvert à Götheborg, fief de Volvo. Deux bureaux Malaisiens furent ouvert après le rachat d Proton. Enfin, Geely ouvrit un bureau à Coventry, suite au rachat de London Taxi, en 2018.
Fin 2021, Geely et NIO s'alliaient et créèrent une joint-venture, Lotus Tech. Bien que reprenant le logo de Lotus Cars, il s'agit d'une entreprise distincte. Geely mit dans la corbeille le Geely Design UK, renommé Lotus Tech Creative Center (LTCC.)
Notez que Peter Horbury, bien que Britannique, est l'homme de Geely. Entré chez Volvo en 1979, il suivi les Chinois, lors du rachat de la marque, 30 ans plus tard. Il participa à la création de Lynk&Co et le voilà désormais chez Lotus Tech.

Parade

Comme pour l'Emira, Lotus s'offre un défilé de ses anciens modèles. En fait, il s'agit des voitures présentes lors de "l'historique live", sus-cité.

On commence par l'Elan+2, premier modèle à 4 places. Une tentative pour élargir la base.

Une rare Eclat. Elle est accompagné des toutes aussi rares Elite et Excel (dernière voiture lancé du vivant de Colin Chapman.)
Dans les années 70, Lotus voulait quitter la monoculture Elan. Il y a eu un volonté de segmenter. L'Esprit marquait une montée en gamme, tandis que l'Elite et l'Eclat devait séduire un public plus large. A l'instar d'Alpine et de Ferrari, ces Lotus 2+2 furent des flops.

Ensuite, c'est un peu n'importe quoi, avec des aller-retours dans la chronologie. Certains modèles sont statique, d'autres arrivent par la route et se garent où ils peuvent.

En montrant des Eleven et des Esprit, forcément, le spectateur se dira : "Quel rapport avec l'Eletre ?"
Le rapport, c'est que depuis 1964 et la Ford Cortina Lotus, le constructeur a aussi construit des berlines. Au début, c'était des voitures sportives (Sunbeam-Talbot-Lotus, Isuzu Piazza Lotus, Lotus Omega...) Proton eu moins de scrupules. Il y eu le concept-car Gen-2 Eve (2007), une hybride. Déjà concepteur de la Satria Neo, Lotus apposa son badge (et guère plus) sur la R3 (2008.) Cette même année, Lotus conçu un SUV, l'APX et une micro-citadine. La City Car devait être vendue sous les badges Lotus et Proton, au gré des marchés. Enfin, avec l'aventure Youngman, Proton avait employé le badge Lotus à toutes les sauces et elles étaient déjà produites en Chine... L'Eletre n'est donc qu'une étape de plus.

Andy Jaye profite de la présence d'une Emira et d'un Evija pour interviewer Russel Carr, responsable du design de Lotus Cars. Il a baptisé le langage du design Lotus "porosité".

Depuis 2018, il a multiplié les allers-retours entre Hethel et Coventry pour "Porosifier" le futur Eletre.

Puis l'on passe à un... Ballet, sur le thème de l'air. Un peu plus de trois minutes de pirouettes. On a l'impression que Lotus tenait à dépasser l'heure d'antenne. Cela rappelle les présentations Chinoises à rallonge.

Enfin !

Puis Jenson Button entre en scène, Andy Jaye nous présente de nouveau les Emira et Evija. Puis, après 45 minutes d'attente, une silhouette d'Eletre apparait...

Les panneaux s'ouvrent et la voiture est dévoilée.

Voici donc "l'hyper-SUV" de Lotus.

C'est Jenson Button, ambassadeur Lotus, qui était au volant. Peter Horbury et Russell Carr sont d nouveau interrogés. Tous prennent un malin plaisir à ne pas dire grand chose. La plus-value du constructeur, c'est un travail sur l'aérodynamique.

Pour la fiche technique, il faudra lire le communiqué de presse : c'est un 4x4, de 5,1m de long, avec une puissance totale de l'équivalent de 600ch. Il lui faut moins de 3 secondes pour atteindre 100km/h et sa vitesse maximal est de 260km/h. Ses batteries 100kWh lui offrent une autonomie WLTP de 600km. Sur un chargeur 350kW, il put récupérer 400km d'autonomie en 20 minutes.

Lotus Tech possède également son propre bureau d'étude, le Lotus Tech Innnovation Center (LTIC), en Allemagne. En 2018, Geely avait ouvert le Geely Auto Technical Deutschland, à Raunheim. Suite à la création de Lotus Tech, il fut donc renommé.

A sa tête, Max Szwaj, ancien vice-président en charge de l’ingénierie d'Aston Martin.

Il a un discours très "SUV". Il évoque ainsi la signature visuelle, l'écran central 15,1 pouces, "l'expérience utilisateur", etc.

L'Eletre proposera une conduite autonome. Le LIDAR possède des capteurs, qui se cachent lorsque le conducteur reprend la main. Des mises à jour OTA permettront de débloquer certaines fonctionnalités.
Notez que les feux arrières s'allument en vert lorsqu'on le recharge. Les rétroviseurs par caméra seront une option. En option également, une sono KEF avec 23 haut-parleurs.

Retour en studio avec Matt Windle, le N°2 de Lotus. Julia Hardy lui demande s'il s'attendait à ce que Lotus produise un SUV. Réponse de l'intéressé : "Oui, vu que j'ai participé à la définition du plan-produit "Vision80" de 2018 !"

En voilà une qui aurait du réviser ses fiches !

Avec les Evija, Emira et Eletre, le constructeur n'avait jamais lancé autant de nouveautés en si peu de temps. Matt Windle parle de quatre nouveautés d'ici 2026. A savoir une berline (type 133, 2023) et un gros SUV (type 134, 2024) côté Lotus Tech. Des véhicules appelées à avoir leur pendant chez NIO, sortant dee la mêm usine de Wuhan. Côté Hethel, c'est le mystérieux coupé, puis l'Elise VE (2025), qui partagera sa plateforme avec l'Alpine A110 VE

Un SUV électrique, fabriqué en Chine et bardé d'équipements, c'est très loin du "Light is Right" ! Quant au fait d'employer le mode conduite autonome... Les puristes bondissent au plafond.

Lotus espère décupler ses volumes et sortir d'une situation inconfortable. Avec 2 000 unités par an, Hethel n'a ni la flexibilité d'un artisan, ni l'assise d'un constructeur. Un entre-deux avec surtout des inconvénients.
Il y a aussi la pression de Geely. Pas question d'entretenir une danseuse ! L'Eletra s'adresse à un clientèle Chinoise (et dans un moindre mesure Américaine) qui cherche un SUV avec l'exotisme d'un marque Européenne. Les Chinois n'étant guère au fait de l'histoire de Colin Chapman...

La production débutera à la fin de l'année.

La présentation se termine par un spot, faisant écho au clip "Limitless" du début.

(Captures d'écran de Lotus)

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