Rétromobile 2022 : 21. Maserati Bora Competizione

Une intéressante voiture, sur le stand Maserati : une réplique de Bora Competizione. C'est marrant car juste avant Rétromobile, j'avais parlé de Bora.

Maserati fut fondé en 1914, même s'il ne produisit sa première voiture qu'en 1926. Durant l'entre-deux guerre, la marque au trident produisit exclusivement des voitures de compétition. Son premier projet de route (mort-né) fut une voiture de parade pour Mussolini, vers 1940.
Maserati reprit la production de voiture de course (monoplace et sport) après la guerre. 1957 fut une année charnière. La 3500 GT, dévoilée à Genève, fut la première vraie Maserati de route. Deux mois plus tard, aux 1000 Miglia, la Ferrari d'Alfonso de Portago partait dans la foule, créant un émoi certain. Enfin, à l'automne, Juan Manuel Fangio décrochait un titre de champion du monde au volant de la 250F. Maserati annonça alors que suite à la tragédie des 1000 Miglia, il se retirait de la compétition, pour se consacrer aux voitures de sport.
En fait, Adolfo Orsi avait épuisé les finances de la firme, entre la conception de la 3500GT et divers aventures industrielles. Le titre de Juan Manuel Fangio permettait de sortir par le haut, tout en surfant sur l'émotion des 1000 Miglia. Sachant qu'en 1958, Maserati construisit la 420, une 250F adaptée au règlement d'Indianapolis. Puis il y eu les Type 61 "Birdcage" de Briggs Cunnigham et "Lucky" Casner. La firme au trident était prête à concevoir des voitures de course, pour peu que l'on soit près à payer ! Jonathan Sieff, importateur Maserati en Grand-Bretagne et repreneur de Cooper, mit le vieux V12 de la 250F dans une F1. On vit des Cooper-Maserati jusqu'en 1968, notamment avec Guy Ligier au volant. Mais ensuite, Cooper disparu pour de bon et plus personne ne contacta Maserati.

En 1973, l'importateur Français, Jean Thépenier, voulu faire un coût d'éclat : transformer deux Bora en voiture de course ! A son volant, Jean-Pierre Jaussaud (alors auréolé de titre de vice-champion de F2 1972) et François Migault (débutant en F1 et ancien de l'aventure Ferrari Daytona au Mans.)
Ça ne faisait que 5 ans que l'on n'avait pas vu de Maserati en course, mais cela semblait une éternité ! Jean Thépenier n'avait pas fait les choses à moitié : ses Bora Competizione développaient 100ch de plus (à 420ch) et pesaient 400kg de moins (à 1,1t) que le modèle de série.
Hélas, l'ACO, puis le Tour de France Automobile refusèrent la Bora : les volumes de production étaient insuffisant pour en faire une GT.
L'année suivante, au Mans, la Ferrari 308 de NART avait été classée dans un catégorie défavorable. Ah, la clairvoyance de l'ACO... Ils faisaient des bras d'honneur à tout le monde et en 1975, ils se plaignirent de difficultés à remplir la grille... Notez aussi que pour revoir une Maserati en course, il faudra attendre le milieu des années 80, avec la Biturbo de BTCC.

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