Un endroit pour vivre

A une époque, je me surprenais à chercher des voitures dignes d'un post. Maintenant, tant pis s'il n'y a rien de neuf sur Joest F1 pendant des jours ! Et c'est comme cela que je suis tombé sur ce Dodge Ram Van (deuxième génération.)

Dodge s'est lancé dans les fourgons avec le série A, en 1964. En 1971, avec le série B, le fourgon devint plus gros.
A l'époque, M et Mme Smith voulaient un véhicule spacieux pour les loisirs ; les breaks étaient ringards (cf. le film National Lampoon's Vacation -Bonjour les vacances en VF-) La génération Woodstock avait popularisé les VW Combi ; notre couple de la classe moyenne voulait le même, en plus puissant. D'où un engouement pour les vans US. Les fabricants d'accessoires et autres garages, en grandes difficultés avec la disparition des muscle cars, connurent un second souffle.
Néanmoins, malgré les améliorations par rapport au Combi, les fourgons US restaient patauds, tape-cul et sous-motorisés. Autre problème préoccupant de la fin des années 70 : ils consommaient beaucoup. Le Ram Van étant proposé soit avec une 6-cylindres "Slant 6" remontant aux années 60, soit avec des V8 essence ! Précisons que chez les constructeurs, les fourgons étaient les parents pauvres. David Goodenough était à la manœuvre. Le Dodge Ram Van conserva jusqu'au bout des ressorts à lames. Y compris pour les versions "passagers" !

La vogue des vans disparu aussi vite qu'elle était apparue. Cela tombait mal pour Dodge qui lança un nouveau fourgon en 1979. Du moins, la principale nouveauté concernait l'avant, remodelé. La gamme fut également revue, avec un châssis long rallongé. Pour le reste, c'était le même.
A l'origine, sur le "mk2", les versions d'entrée de gamme avaient des phares ronds et les versions supérieures, des phares rectangulaires. Dès 1980, tout le monde passa aux phares rectangulaires. Ici, on a affaire à un modèle post-1986, année où le "mk2" s'offrit une nouvelle calandre. Au passage, le Slant 6 laissa place à un V6. Sauf erreur, il n'y eu jamais de Ram Van diesel.

En 1994, le Ram Van évolua de nouveau. En fait, il s'agissait surtout de modifier l'avant pour créer une parenté avec le Ram pick-up. Il resta au catalogue une dizaine d'années. Puis DaimlerChrysler le sacrifia au profit d'un Mercedes Sprinter rebadgé. A l'issue d'un intense brainstorming, le Dodge dérivé du Sprinter fut baptisé... Sprinter. Depuis 2015, Ram commercialise un ProMaster, qui n'est qu'un Jumper/Boxer/Ducato renommé... Et équipé d'un V6 Chrysler !

L'effondrement rapide de la mode des vans fit qu'à la fin des années 70, il y en avait beaucoup à vendre. Pour les jeunes gens tout le temps sur la route ou se déplaçant en bandes (skaters, surfers...), c'était un véhicule de choix, car pas cher et modulable. A la TV, on en vit ainsi dans Capitaine Caverne, Scoobi-doo et plus tard, l'Agence tout risque. C'était aussi le véhicule des groupes de rock. On parlait de "love van", où les groupies défilaient entre deux "inspirations" des musiciens... Kiss, toujours premier sur le merchandising, fit commercialiser plusieurs "Kiss Van" miniatures...

En Europe, les vans n'étaient pas importés directement. Entre l'importation et l'homologation, c'était un processus très long et très couteux. Donc à la portée de quelques happy few. Le Bedford CF offrait un look yankee, tout en étant disponible, mais ce n'était pas drôle ! Non, pour jouer à Kiss ou à l'Agence tout risque, il vous fallait un vrai Chevy Van ! Ça vous posait son chanteur de rock ou son écurie de F1 ! On en voyait même jouer les shuttle VIP, alors qu'au même moment, aux USA, c'était le véhicule du lumpenprolétariat !

Ici, justement, ce Ram Van possède le traitement VIP des années 80 : roue de secours apparente, ailes élargies, marchepieds, jantes alliages, ouvertures sur mesure avec vitres en plexiglas et casquette de toit.
On imagine bien l'homme d'affaire à Ray Ban Aviator et Mobira Talkman, descendant d'un Écureuil et montant à l'arrière, direction un palace cinq étoiles...

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