Rétromobile 2022 : 17. Willys Jeepster

Dans les contre-allées de Rétromobile, on croise des véhicules étonnant. Comme cette Willys Jeepster 6 cylindres de 1950. Pendant longtemps, ce genre de véhicule était boudé par les collectionneurs. Aujourd'hui, les Willys civiles sont enfin sauvées.

En 1946, aux Etats-Unis, la production de voitures particulière reprit. Les constructeurs se contentèrent pour la plupart de relancer quasiment tel quels les modèles de 1942.
Willys-Overland aurait bien fait de même. Néanmoins, il avait conscience que son Americar était complètement dépassée. Le constructeur n'avait pas les moyens techniques ou financier de développer un nouveau modèle. La Willys-Aero n'arrivera qu'en 1951. Restait la célèbre Jeep Willys MB.
Brook Stevens, le spécialiste du redesign à petit prix, la rallongea, lui offrit des portes et la transforma en break. Jusqu'ici spécialisé dans les cuisinières, il appliqua le même principe de tôle pliée, d'un seul bloc, pour la cellule centrale. Grâce à cela, Willys pu proposer une Jeep Station-Wagon dès 1946. Il en dériva logiquement un van tôlé. Ce fut un hit, restylé par Brook Stevens pour le Brésil, le Rural fut produit jusqu'à la fin des années 70 !

A partir de là, Willys eu politique de recherche empirique. On déclinait la Jeep et on voyait si cela plaisait à la clientèle. Une politique poursuivie par Kaiser-Jeep et American Motors.
En 1947, il y eu ainsi une Willys pick-up, le Jeep Truck. Second carton.
Willys-Overland avait deux soucis. D'une part, ces produits n'intéressaient que les zones rurales et ses concessionnaires urbains menaçaient de rendre leurs panneaux. De plus, c'était des produits bas de gamme, avec une marge ridicule. L'usine de Toledo tournait à plein régime et pourtant, le constructeur était au bord de la faillite. Il fallait un voiture urbaine, qui montait en gamme.

Ce fut la Jeepster (contraction de "Jeep" et "Roadster"), en 1949. Comme son nom l'indiquait, Willys avait monté un carrosserie de cabriolet sur le châssis rallongé des Station-Wagon et Truck. Des chromes devaient donnée l'illusion.
Faute d'outillage adapté, la finition était franchement grossière et sous le capot, le bon vieux 4 cylindres 2,2l "Go Devil" 60ch était sous-dimensionné. Il était accolé à une archaïque boite à trois rapports. Malgré son look de baroudeur, la Jeepster n'était qu'un propulsion. Par contre, le tarif, lui, était premium !
Pour le millésime 1950, le constructeur tenta de corriger le tir avec le nouveau 6 cylindres 2,4l "Lightning" 72ch. Pour 1951, le Lightning était réalésé à 2,6l, tandis qu le "Go Devil" était remplacé par un Hurricane moins asthmatique.
Rien n'y faisait. La Jeepster était trop chère et trop maladroite. Il n'y eu pas de millésime 1952. Willys-Overland préféra investir tous ses derniers dollars dans la berline Willys-Aero.

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