Mondial 2022 : 7. Peugeot

Suite des stands Stellantis du Mondial de Paris 2022 ! Après DS, voici Peugeot. Un stand de taille identique à celui de DS. Comme pour dire qu'au sein du groupe Stellantis, il y a une certaine horizontalité des marques. Alors qu'autrefois, la firme au lion menait la danse chez PSA...

La star du stand, voire du salon, c'est le prototype 9X8.

Il y a 32 ans, j'avais vu la 905 au Mondial de Paris. Il faut se souvenir de l'état de Peugeot au début des années 80. C'était un constructeur complètement moribond, celui des 305 et 504. Il avait tout misé sur la 205 et il en était métamorphosé. Sur les pistes du Dakar, il était un peu tout seul. Mais là, il allait défier Jaguar et Mercedes-Benz en endurance. La voiture était complètement inédite, étudiée par Dassault. En prime, le lion avait le seul atmo du plateau : un V10 conçu pour être transposable tel quel en F1.
Et côté pilotes, il avait opté pour d'anciens de la F1 ou des semi-retraités (Keke Rosberg, Jean-Pierre Jabouille, Yannick Dalmas, Philippe Alliot...) en vue de séances d'essai grandeur nature.

La 908, c'était l'apogée du diesel ; une vitrine du HDI FAP.
Là encore, ils avaient embauché presque exclusivement des anciens de la F1. Nicolas Minassian était une exception, mais le Marseillais avait une expérience conséquente de l'endurance. Au Mondial 2010, il y avait deux 908 (et même trois, car Total en exposait une) : la HDI FAP et la HY, une hybride. Cette dernière fut un peu un éléphant blanc. Puis début 2012, Peugeot dit : "On n'a plus un rond, on ferme tout." Non seulement le programme 908, mais aussi l'essentiel des activités de Peugeot Sport. En terme de communication, ce fut un désastre.

Pour la 9X8, j'ai du mal à saisir le projet sportif. Le proto V6 hybride 4RM est bien joli, mais dans la rue, on est déjà au tout électrique, voire à l'hydrogène ! On n'est donc plus sur un développement des technologies de demain.
En plus, il est la victime d'un revirement de l'ACO. Lorsqu'il enclencha la machine, l'ACO refusait d'entendre parler de DPi. Vu que seul Toyota -et Peugeot- voulait des LMH, l'ACO s'est rapproché des Américains, pour créer le LMDh. Peugeot aurait pu se contenter d'acheter un châssis clef-en-main et n'en développer que le moteur. Ils se sont bien fait avoir.
Enfin, le line-up manque d'ambition. Loïc Duval apporte son expérience des années Audi et Jean-Eric Vergne, les paillettes de ses deux titres en FE. Quant à James Rossiter, il a déjà annoncé sa retraite sportive, afin de gérer l'équipe Maserati (ex-Venturi) en FE. A leur place, j'aurais cassé ma tirelire pour m'offrir une vraie star comme Daniel Ricciardo ou Romain Grosjean. Et préparer l'avenir avec une voiture "junior" pour Lilou Wadoux ou Doriane Pin.

Celle que Peugeot met en avant, c'est la 408. Pour sa troisième génération, la berline se mue en SUV sportif. Elle est proposée en 1.2l PureTech 130 ou bien en deux motorisations hybrides rechargeables (en attendant une version tout électrique.)

Peugeot en parle comme d'une révolution. Personnellement, en terme de ligne, de technologie et de concept global, il n'y a rien de franchement inédit.
En juin, le réseau Vauban fêtait son centenaire. C'était l'occasion de (re)découvrir des Peugeot vraiment innovantes. Au Mondial 1996, la firme au lion présentait la 406 Coupé. Elle était si belle que je l'avais pris pour un concpt-car ! Et au Mondial 2000, il y avait la 206 CC. Le tout premier coupé-cabriolet basé sur une citadine ! Ça, c'était des inédits !
La 408 démontre plutôt la couardise de Peugeot. Le SUV 5 portes devient l'horizon indépassable des constructeurs. La seule marge de manœuvre, c'est l'angle d'inclinaison du toit ! Du coup, la "Bentlamera" d'Ora, l'une des rares vraies berlines du salon, fait parler d'elle...

La 508 break en version PSE. Une voiture politiquement incorrect. Elle pourrait être reliftée en 2023. Mais globalement, ça sent le sapin pour elle. Dommage, car elle est nettement plus désirable que le patatoïde générique évoqué juste avant.

Lors des journées presse, c'était la cohue pour s'assoir dedans. Car chez les journalistes, il y a les voitures dont on parle pour faire plaisir aux lecteurs et celles qui vous intéressent vraiment...

Ne dites plus "constructeur automobile", dites "fournisseur de solutions de mobilité". Comme tout le monde, la firme au lion tente de regarder au-delà de la fabrication de voitures (à rebours des stratégie recommandés par les marchés financiers depuis 25 ans.) Il se rappelle donc qu'il est actionnaire de Peugeot Motocycle.
D'où la présence de cet e-StreetZone, la version électrique du scooter éponyme.
Notez que Yamaha ne commercialise pas de TMax électrique. Quel serait l'intérêt d'avoir un TMax, si les autres n'entendent pas que vous avez un TMax ?

Commentaires

Articles les plus consultés