Mondial 2022 : 2. Maxus et MG
Lorsque Margaret Thatcher sauva financièrement British Leyland, il y avait des contreparties. Pour générer du cash, BL devait revendre certaines entités. Le fourgon Leyland Sherpa se retrouva sous la bannière "Freight Rover". L'idée étant de le vendre avec Land Rover à GM. Or, GM avait déjà du mal à s'en sortir avec Bedford, qu'aurait-il fait de Freight Rover ? D'autant plus que le Sherpa concurrençait l'unique véhicule rentable de Bedford, le CF.
Finalement, en 1987, Daf racheta 60% de Freight Rover, qui devint Leyland Daf. Les fourgons étant badgés Daf sur le continent et Leyland, en Grande-Bretagne. Daf connu un trou d'air en 1993 et le management organisa la reprise de Leyland Daf, sous le nom LDV. LDV connu son apogée dans les années 90. Le Sherpa, re-relifté, plaisait à une clientèle Britannique, sensible à son côté "made in GB". Et comme l'outillage était hyper-amortie, pas besoin de gros volume pour être rentable.
Bien sûr, LDV n'avait pas les moyens de développer un remplaçant du Sherpa. Conscient que sa van avait dépassé la date de péremption, il s'associa à Daewoo. Le constructeur Coréen fit faillite, mais LDV parvint à en récupérer l'usufruit et à le lancer sous le nom de Maxus, en 2004.
LDV n'en restait pas moins minuscule. Oleg Deripaska reprit la marque, en 2005, via Gaz. Le projet était ambitieux : augmentation de la production et export sur le continent. Mais la crise des subprimes ruine l'oligarque Russe. En 2008, LDV était au bord du gouffre.
PricewaterhouseCoopers était chargé de dispersé les actifs de LDV. Qu Li débarqua, au nom de la firme Eco Concept, en 2009. Cette Chinoise était connue pour être la Mata Hari de MG-Rover. Le jour, elle était la maitresse d'un des dirigeants de MG-Rover, tout en tuyautant SAIC (alors en lice pour racheter le constructeur)... Tout en donnant de meilleures informations à NAC, dont l'un des dirigeants était son propre père ! Pas rancunier, SAIC la mandatait quatre ans plus tard pour reprendre l'outil industriel de LDV.
SAIC ne reprit pas le nom "LDV" et il fit de "Maxus" le nom de la marque. L'usine LDV de Birmingham fut démantelée et transférée à Wuxi, en Chine. Le fourgon réapparut en l'état, sous le nom de V80.
Pendant un mois, lors du Taklimakan Rally 2016, j'ai croisé quotidiennement un Maxus V80. Il s'agissait de la voiture du chronométrage. J'en ai de très rares photos, car les forces spéciales avaient le chic pour s’agglutiner autour. Or, dans le Xinjiang, vous ne voulez pas prendre des photos des forces spéciales, sans leur autorisation... D'ailleurs, ici, un policier m'a grillé et pourtant, je n'ai pas eu d'ennuis.
Sinon, j'en ai vu à Dublin.
L'ambition de SAIC était de développer une gamme d'utilitaires, de monospaces et de SUV low-cost. Puis de l'électrique. A Paris, Maxus expose le premier van électrique de Maxus, l'EV30 (alias eDeliver 3), lancé en 2019.
Maxus France n'en commercialisera que la version supérieure, avec moteur 89kW (l'équivalent de 122ch) et batterie 51kWh. De quoi parcourir 240km. Volume utile 4,8m3. A 36 100€, il est à peine plus cher qu'un Kangoo ZE (33 600€), qui ne possède que 3,9m3 de volume utile. Et c'est à peu près son seul argument, tant la présentation est cheap.
SAIC compte bien dupliquer le succès de MG, dans les VU, avec du 100% électrique. L'eDeliver 9 (alias V90) est un gros van du gabarit d'un Transit. Une offre nettement plus sérieuse. J'ai eu l'opportunité de le conduire et je reviendrai dessus...
Dans sa manche, Maxus à le pick-up T90 EV (qui, d'après la nomenclature Maxus, devrait s'appeler Euniq 9.) Puis il y a le rigide VE 7,5 tonnes... NAC, la firme du père de Qu Li, produisait des Iveco Daily, ainsi que des PL, sous la marque Yuejin. Lors du rachat de NAC par SAIC, Yuejin et Nanjing-Iveco furent regroupés sous la bannière Naveco. Dans un premier temps, SAIC rejeta Naveco, qui empiétait sur Maxus. Finalement, il en détacha Yuejin, qui renait avec des camions badgés Maxus.
En France, Car East France (Aiways) représentera Maxus pour l’hexagone.
MG, quant à lui, brille par son absence au Mondial. Grosse déception, car c'est le pionnier du "Made in China" en France et qu'on commence à en croiser pas mal...
Sur le stand Sofinco, il y a néanmoins un Marvel R. C'est le haut de gamme. L'offre débute à 37 990€ (MG ayant réduit son prix pour s'aligner sur le Škoda Enyaq 50), en 2RM, avec moteur 132kW et batterie 70kWh.
Rappelons que l'an prochain, MG doit dévoiler un roadster tout électrique, le Cyberster.
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