Où sont les femmes ?

Traditionnellement, les médias font des galeries de photos sur "les plus belles filles du salon". Généralement, ça ne vole pas très haut, avec des légendes du style "regardez son châssis" ou "elle a de très beaux pare-chocs !" Et je ne vous parle même pas des commentaires...
Seulement voilà, cette année, rédacteurs et journalistes avaient des consignes : plus questions de célébrer la chair. Les médias ne veulent surtout pas de polémique sur un supposé sexisme des posts. J'en connais qui ont du être déçu. Non pas du côté des rédacteurs de ce type de posts, mais du côté de ceux qui les attendaient au tournant. Certains devaient avoir un tweet tout prêt : "Sérieusement, [compte Twitter] ? #beauf #sexisme #cestpluslesannees50 [lien]" Il y n'avait plus qu'à insérer l'article litigieux et le compte Twitter du média coupable pour mieux le clouer au pilori ! Hélas, donc, aucun média n'a osé franchir la nouvelle ligne jaune.

De toute façon, cette année, les exposants aussi, avaient donné des consignes. Exit les minijupes, les décolletés ou pour les animations sportives, les combinaisons trop cintrées. Place aux jupes longues, aux baskets et aux col-roulés (si, si !) Et pour les castings, moins de bimbos. Place aux rondes, aux femmes mures et avec davantage d'hommes sur les stands.

On va me traiter d'hypocrite, que je ne défend les filles du salon uniquement parce que je souhaite me rincer l’œil. Et bien soit.
En fait, le terme "filles du salon" embrasse plusieurs métiers, avec plusieurs profils.
Le mannequin, qui pose à côté de la voiture avec un sourire figé, n'est là que pour les journées presse. Si elle est surmaquillée et si peu spontanée, c'est parce qu'elle est là pour les photos, point. Et si on lui demande de danser, de faire des acrobaties ou de chanter, son cachet s'envole.
L'hôtesse d'accueil, cachée derrière son comptoir, est là pour distribuer des catalogues en faisant de gros sourire. Protégée par son comptoir, elle est relativement à l'abri. Qui plus est, la plupart des constructeurs mettent deux ou trois filles à chaque comptoir. Il y a des chefs d'équipes, voir des sous-chefs et le cas échéant, elles ont des primes pour travailler en soirée ou le dimanche.
La plus exposée, c'est la conseillère. Elle est là, à côté d'une voiture, pour en présenter les caractéristiques, voire recueillir des intentions d'achats. Des trois, c'est souvent celle qui a fait le plus d'études.
Ces filles sont surtout recrutées pour leur charme. Car oui, une jolie femme, cela attire davantage le regard qu'un homme, a fortiori s'il n'est pas terrible... Les féministes en déduisent donc que les filles des stands sont exploitées. Elles oublient un quatrième genre de filles : les stagiaires. Elles sont dans la zone "privée", elles accueillent les VIP, gèrent les stands (approvisionnements des catalogues, planning des animations, rédaction de communiqués...) Elles prennent de haut les godiches. Sauf que ce sont les moins bien payées : un simple défraiement de stagiaire et elles ne sont pas aux 35h... Sauf qu'autant les féministes hurlent en voyant des filles en mini-jupes sur les stands, autant elles sont muettes sur les stagiaires...
Les constructeurs ne veulent pas faire de vagues, comme toutes les entreprises du monde. Et elles se fourvoient. Les Social Justice Warrior (justiciers citoyens ou SJW ; un sigle pour se moquer d'eux) sont dans la victimisation. L'objectif des SJW n'est pas de distribuer des bons points. Il s'agit de mettre des critères de "parité", de "diversité", de "modernité" et de "respect" toujours plus élevés. Il faut prendre en faute des personnes publiques ou des personnes morales. Et si on n'y arrive pas, il faut relever la barre. C'est un combat perdu d'avance pour les marques.
Ces personnes ont beau se poser en représentants, sinon en éclaireurs. Ils ne représentent qu'eux-mêmes (et sûrement pas l'ensemble de l'opinion féminine.) Les carrières politiques de Caroline de Haas ou de Najat Vallaud-Belkacem furent autant de flops.
Cyniquement, les constructeurs devraient se dire qu'ils sont jugés par des personnes qui n'ont pas de voitures et ne mettront pas les pieds au salon de l'auto. Au point de connaitre très mal le sujet. A titre d'exemple, lors du Mondial, on vit circuler un cliché d'une grande blonde en justaucorps argentés, devant un logo VW. Une image bien entendue traitée de dégradante. Sauf que, comme vous le savez, Volkswagen n'était même pas présent cette année...
En bref, les harpies ont beau s'égosiller, leur impact sur les ventes de voitures sera nul.

L'argument avancé, c'est le harcèlement. Je pense que l'écrasante majorité des hommes condamne les attouchements ou les remarques graveleuses. Du temps où j'étais étudiant, à un concert, il y avait des échantillons de whisky. J'étais avec un ami et nous n'avions pas l'habitude de boire. Il s'est mis à danser en agitant les bras et il a effleuré le postérieur d'une inconnue. Je le vois toujours et 21 ans après, il en a encore honte !
Les personnes qui vont peloter les hôtesses, il n'y en a que deux genres. D'une part, les détraqués, qui ont repéré les lieux, les filles et qui ont prémédités leur coup. Et les jeunes des cités, qui sont dans la surrenchère viriliste permanente, voire l'auto-surrenchère. Je pense qu'il y a consensus : il faut les extraire manu militari du salon et éventuellement donner une suite judiciaire. Sauf que les SJW diront que ces personnes sont des victimes... Elles accusent volontiers la police d'être violente et considèrent que la réponse coercitive, voire pénale est inadaptée. Les féministes n'hésitent pas à se retourner contre les victimes d'agressions qui s'en prendrait aux "mauvais" agresseurs. Ce fût le cas avec Tatiana Ventôse, qui avait eu des mots malheureux pour décrire ses agresseurs. D'ailleurs, en disant que les filles trop "sexualisées" sur les stands favorisent le harcèlement, les féministes en reviennent au "pousse au viol". Avec l'idée sous-jacente que pour ne pas être agressée, la femme doit se faire discrète, voire s'isoler de l'espace public. Une idée nauséabonde voire dangereuse.

Commentaires

  1. Certes, tous les goûts sont dans la nature, mais à mes yeux, un homme pourra également être séduisant. Et, pour vous paraphraser un peu, un bel homme, cela attire davantage le regard qu'une femme, a fortiori s'elle n'est pas terrible...

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