Pourquoi "Joest" ?

Une question qu'on me pose régulièrement, c'est pourquoi "Joest" ? Voilà la réponse...

Pour l'état civil, je suis Jonathan Ouaknine. En primaire, j'étais Jonathan. Ca viendrait de Jonathan Livingston le goéland de Richard Bach. C'était une nouvelle racontant l'histoire d'un goéland rêvant de "vol libre". Un type a écrit 110 pages sur une histoire de goéland, il a trouvé un éditeur et ça a même été adapté au cinéma ! Les années 70 étaient vraiment une époque étrange... C'est mignon, "Jonathan". Ca fait penser au petit garçon de Madame est servie. Mon seul souci, à la limite, c'était les gens qui prononçaient cela "jonatanne" voir "djonatanne".
Mais une fois au collège, on commence à vous appeler par votre nom de famille. Voici comment ce sont passé mes cinq premières minutes de collège. Le prof faisait l'appel, puis :
"...Djonatanne Oukine.
- C'est "Ouaknine"
- Djonatanne Ouknine.
- Ouak-nine.
- OUKINE, DANS LE COULOIR !"
A partir de ce jour-là, je n'avais plus de prénom ; j'étais "Ouaknine". Alors que pour moi, "monsieur Ouaknine", c'était mon père ! Surtout qu'on m'a pas mal écorché mon nom : Oukanine, Oukine, Outkine, Ouakine, Ouakie, Quaknine... Quand vous êtes adolescent, vous avez envie de faire partie du groupe. Mais quand vous avez un nom bizarre, vous êtes d'emblée à part. Au moins, un Nguyen, un Da Silva ou un Levy, on sait le situer. Mais Ouaknine... Les gens se disaient que c'était Russe : Lénine, Staline, Eltsine, Poutine... Ouaknine ? J'ai découvert les curieux, un peu lourdingues :
"Tu viens d'où ?
- Ben, de chez moi.
- Non, mais t'es né où ?
- A Paris.
- Je veux dire. D'où tu viens, vraiment ?"
Au lycée, certains élèves avaient des surnoms. C'était un genre de reconnaissance. Mais moi, j'étais "Ouaknine". J'avais un nom suffisamment identifiable. Sauf qu'encore une fois, c'était mon nom de famille. C'était comme si je n'avais pas personnalité ; je n'étais qu'un membre générique de ma famille. Ca en arrivait au point où sur les papiers administratifs, je devais réfléchir au moment de mettre mon prénom (vu que personne ne m'appelait comme ça.) Et puis, je ne pouvais pas me donner moi-même un surnom. Un surnom, c'était les autres qui vous le donnaient !

Alors j'en commencé à mettre "Jo Ouaknine" sur les devoirs à rendre. "Jo", c'était connoté. Un moyen de mettre une identité derrière un nom.
L'été de mon bac, en août 1996, je suis parti en stage crosskart+quad. Pour la petite histoire, on dormait au Lycée Cévenol, dans le bâtiment même où quelques années plus tard, une fille fut violée et tuée. Bref. Les moniteurs inscrivaient nos noms sur les portes des chambres (un moyen de vérifier rapidement que personne ne faisait le mur, la nuit.) Et bien sûr, pas questions de donner nos noms. Je me souviens d'un mec qui se faisait appeler "l'inconnu du réfrigérateur". Mort de lol ! En même temps, voilà, on avait 17 ans... En tout cas, quand ce fut mon tour, j'ai dit : "Ecrivez juste "Jo Ouaknine"." Le moniteur étant un comique, il a écrit "Juste Jo Ouaknine".
C'était rigolo. Seulement, dire que l'on est un "Juste"... Etant déjà fan de sport auto, j'ai pensé à la voiture qui venait de gagner les 24 heures du Mans, la TWR-Porsche de Joest (pilotée par Alex Wurz, Manuel Reuter et Davy Jones.) "Juste" est ainsi devenu "Joest".
Plus tard, quand j'ai commencé à publier des romans, je les ai signé "Joest Jonathan Ouaknine". Sur Le Blog Auto, je laissais des commentaires sous le pseudo "Joest". Lorsque je suis devenu rédacteur, j'ai choisi "Joest Jonathan Ouaknine". Ca faisait le lien avec mes romans. En plus, ça signifiait que le simple commentateur était devenu un rédacteur. Je disais au critique : "Tu penses pouvoir faire mieux que moi ? Alors deviens rédacteur, moi, je suis passé de l'autre côté de la barrière ! Et toi ?"

Voilà d'où vient "Joest". Et si vous voulez me faire plaisir, appelez-moi Docteur Joest Jonathan Ouaknine !

Et n'oubliez-pas ma devise :
Toujours là, toujours présent
Toujours le même, toujours différent
Je suis Joest, je suis Jonathan

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