Thunderhawk

Une sacrée découverte ! Une Chevrolet Camaro Z28 de 1984 (NDLA : c'est marqué dessus.)

En Europe, le monde des caisseux a volontiers la nostalgie des années 80. C'était l'époque des Groupe B, des GTI, les coupés "cale de porte", l'extravagant tuning allemand... Dés la fin des années 90, Auto Rétro et Auto Passion commencèrent à s'y intéresser. Aujourd'hui, les constructeurs multiplient les clin d'œil. Renault allant jusqu'à lancer une nouvelle R5.

Au Etats-Unis, cela n'existe pas vraiment. Jalopnik s'est fait connaitre en brocardant ce qu'il appelait la "malaise era". Lignes sans charme, moteurs anémiques, fiabilité et durabilité nulle...
Le tout souvent servies dans des spots où des acteurs gominés niaient la réalité. Chrysler prétendant que sa Cordoba était meilleure qu'une Mercedes-Benz SL ou Chevrolet nous expliquant que sa Beretta mettait minable une M3 ! C'est presque un puis sans fond.

En tout cas, peu de gens ont la nostalgie de ces voitures. C'est pour cela qu'elles arrivent en Europe, comme la Mustang GT de l'autre jour ou cette Camaro Z28.


GM avait attendu que l'orage du choc pétrolier ne passe, pour renouveler ses coupés sportifs. L'arrivée de la Ford Mustang "Fox" en 1979, leur donna un coup de vieux. L'effet Smokey & the bandit de la Pontiac Firebird commençait à s'estomper. La série TV L'homme qui tombe à pic (sic.) consomma nombre de Camaro. Pour Chevrolet, c'était un moyen comme un autre d'écouler les invendus...

En décembre 1981, GM dévoila le nouveau binôme Chevrolet Camaro/Pontiac Firebird. La Corvette C4 suivait un an et un mois plus tard. Il était temps !

Par rapport aux "personnal cars" Japonaises, la Camaro jouait la carte du dynamise (comme ses compatriotes Ford Mustang et Dodge Charger.) L'absence de calandre s'inspirait des coupés à moteurs centraux, même si le capot long trahissait la place du moteur. "Z28" ne correspondait pas à une motorisation, mais à une finition, plus tapageuse. Comme d'habitude, elle proposait un large choix de moteurs. Le summum, c'était le V8 "small block" 5,0l 145ch. Avec l'option "cross fire injection", on disposait de 165ch !
Véritable sacre, Jim Rathmann pilotait Camaro Z28 avec T-Top comme pace car des 500 Miles d'Indianapolis 1982. La Z28 fut également élue "voiture de l'année" par Motor Trend, toujours en 1982. C'est dire l'état de la production US de l'époque...

En 1984, l'IROC renaquit de ses cendres, avec des Chevrolet Camaro. Pour fêter cela, il y eu un pack "IROC-Z", qui évolua en finition. Notez que dès 1989, l'IROC employa d'autres voitures. Pourtant, seule la Camaro utilisa le nom d'IROC et ceux, même après la fin du partenariat...

Ensuite, mis à part l'arrivée d'un cabriolet, la Camaro troisième génération évolua peu. Au bout de dix ans, elle laissa place à une nouvelle Camaro qui en reprit les thèmes (notamment les doubles-phares) mais en plus rondouillard.

Pour les Américains, les Camaro 3 et 4 restèrent associées à l'Amérique profonde, aux rednecks et aux résidences de mobil-homes. Quant à la 2, moins connotée, elle fut étouffée par la Firebird. La Camaro 5 revint donc sciemment aux traits de la 1.

Dans Du saké dans le moteur, une Camaro Revell au 1/8e était maquillée en maquette de nouveau modèle. Un ingénieur Japonais faisait un faux mouvements et la voiture tombait en morceaux. Ses collègues (également Japonais) s'esclaffent : "C'est vraiment une voiture Américaine."

Mais la Camaro 3, ce fut surtout Falcon, dans le dessin animé MASK.

J'ai déjà un peu évoqué l'histoire du jouet. Dans les années 60, aux USA, industriels et détaillants veulent grandir. Or, leur activité restait extrêmement saisonnière. On offrait des jouets à noël et aux anniversaires, point. La seule exception, c'était les dessins animés Disney.

A la même époque, les trois grands réseaux de télévision (ABC, CBS et NBC) commencèrent à diffuser des dessins animés et des séries-TV pour enfants-adolescents, le samedi matin. Les industriels mirent le paquet sur les licences. Vous regardiez votre dessin animé préféré, coupures pub et là, vous voyiez des jouets du dessin animé. Badaboum ! Les petits Américains exigeaient ensuite ces jouets tout de suite, maintenant, sans attendre noël !
Néanmoins, industrialiser un jouet, cela prenait du temps. Parfois, le dessin animé était déprogrammé, faute de succès et les jouets n'arrivaient qu'après coup. D'autre fois, le dessin animé était compliqué à adapter : pas de vrais personnages principaux, des décors ou des véhicules qui changeaient tout le temps...

Pendant ce temps, en France, Jean Chalopin produisait des films publicitaires. En 1978, avec Les Mystérieuses Cités d'Or, sa société DIC se lançait dans le dessin animé. La France était très en retard. Récré A2 débutait à peine. DIC s'imposa comme le fournisseur, avec Ulysse 31 ou l'éphémère Kidd Video. Bien qu'écrivain et poète à ses heures, Jean Chalopin n'était pas un saltimbanque ; c'était un boutiquier. Or, en France, le dessin animé se devait d'être éducatif ou artistique. Goldorak était critiqué pour son robot géant, jouet-star de noël 1978. Faire du fric sur le dos des chères têtes blondes ? Vade retro satanas !

Jean Chalopin traversa l'Atlantique et démarcha les fabricants de jouets. Les industriels imaginaient un jouet et DIC créait un dessin animé pour le promouvoir. En inversant le cycle, les industriels étaient sûrs que le dessin animé était diffusé, au moment où les jouets arrivaient en rayon ! Bruno Bianchi et Bernard Deyriès faisaient des croquis et le reste était dessiné en Asie du Sud-Est. L'astuce, c'était aussi de recycler de longues séquences, d'un épisode à l'autre. Cela donna Les Popples, les Entrechats, les Bisounours, Inspecteur Gadget...

M.A.S.K. fut créé pour Kenner Parker, en 1985. Des héros masqués pilotaient des véhicules qui se transformaient, pour chasser les méchants de VENOM. Matt Tracker, le chef de MASK, pilotait Falcon, une Chevrolet Camaro, qui se transformait en jet. Au fil des saisons, de nouveaux personnages et de nouveaux véhicules apparurent. Autant d'excuses pour acheter de nouveaux jouets !

Les mauvaises langues dirent que DIC ne signifiait pas "Diffusion Information Commerciale", mais faisait référence à la personnalité de Jean Chalopin. En 1987, il revendit DIC et il créa C&D, poursuivant dans le sur-mesure pour jouet. Diplodo promouvait, lui, des fournitures de bureau fantaisie ! Il se perdit dans son projet de parc d'attraction Planète Magique. Le partenariat jouet/dessin animé dura jusque dans les années 90. Puis les associations de consommateurs se plaignirent de cet encouragement au consumérisme enfantin.

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