New Ferrari Sports Car World Premiere

Une nouvelle Ferrari, c'est toujours un évènement. En plus, ici, il s'agit de la première Ferrari V6 Hybride, la 296 GTB.

Pas de suspens. Dès les premières secondes de la présentation, on connait la forme de la nouvelle Ferrari et son nom : 296 GTB. Le chiffre se lisant "duecentonovantasei" et non la "deux cent quatre-vingt seize" !

De nouveau, on est accueilli par Enrico Galliera, responsable marketing et communication.

Plutôt que de faire un long discours, il préfère prendre le volant.

Avec 4,56m de long, la 296 GTB est légèrement plus courte qu'une F8 Tributo. Le constructeur ne précise pas si elle sera au-dessus ou en-dessous.
C'est la première Ferrari V6 de route. Les Dino 206 et 246 des années 60 n'ayant jamais porté officielement le logo Ferrari. Depuis une quinzaine d'année, la possibilité d'une Ferrari V6 était un éléphant blanc. Enrico Galliera souligne que la 296 GTB est une vraie Ferrari. Son nom est d'ailleurs un moyen de l'ancrer dans l'histoire, 29 faisant référence à la cylindrée et 6, au nombre de cylindres (cf. les 308/328/348, la 458, etc.) Le "GTB" remontant lui aux années 60 (avec les 365... Et les Dino.) Faut-il d'ailleurs en conclure qu'il y aura une 296 GTS ?

L'image alterne prises de vues sur circuits, sur route... Et ces images de synthèse niveau PS3. Dans le but d'attirer les gamers ?

Enrico Galliera en profite pour teaser la 296 GTB Assetto Fiorano. La marque au cheval cabré est encore timide dans les séries limitées (très prisées dans les BRIC.) En fera-t-il davantag pour la 296GTB ?
En attendant, l'Asetto Fiorano dispose d'un bouclier avant en carbone (procurant 10kg d'appuis aérodynamique), d'une vitre arrière en Lexan, de suspensions sport Multimatic et de pneus Michelin Sport Cup2R. Au total, elle st 12kg plus légère que la 296 GTB "normale".

La livrée est un hommage à la 250 LM Stradale "5995". "6025" fut la seule vraie Stradale (la FIA rejetant la voiture, qui ne put donc être homologuée en GT.) Mais en 1967, "5995" fut convertie en Stradale par Ferrari. Elle est donc considérée comme l'une ds seules vraies 250 LM Stradale. Depuis, elle a été repeinte.

Puis une animation démonte et remonte le V6 hybride. Une motorisation très particulière. Inspiré de la F1, il possède ainsi un angle de 120°. Grâce au turbo, dont l'électronique élimine le temps de réponse, il développe 663ch, avec 740Nm de couple et surtout, une zone rouge à 8 500 tr/min.

Au salon de Genève 2010, j'avais pu admirer la 599 GTB HGTE, la première Ferrari hybride. Une dizaine d'années plus tard, la SF90 Stradale devenait la première Ferrari hybride de série.
La 296 GTB en reprend le concept de l'hybridation (et l'emplacement des injecteurs.) Le MGU-K offre jusqu'à 122kW (soit l'équivalent de 167ch), offrant une puissance totale de 830ch. Sa batterie de 7,45kWh est plus petite que celle de la SF90, mais elle lui permet de rouler 25km en tout électrique. Le TMA (Transition Manager Actuator) gère le passage de l'électrique au thermique.
Pour info, la boite de vitesse est une DCT à 8 rapports.

Michael Hugo Leiters, le responsable technique, prend le relais.

Gràce à une motorisation plus compacte qu'un V8, les ingénieurs ont pu réduire l'empattement de 50mm. D'où aussi une meilleure répartition des masses, avec des roues repoussées aux quatre coins. Et malgré l'hybridation, la masse est de 1 470kg à vide (contre 1 600kg pour la F8 Tributo.)

La 296 GTB revendique un 0-100km/h en 2,9" et 7,3" pour atteindre les 200km/h.

Michael Hugo Leiters insiste sur le "Fun to drive". La 296 GTB doit procurer un maximum de sensations à son conducteur. Cela passe notamment par un travail sur le bruit du moteur à haut et à bas régime... Le constructeur n'évoque pas un quelconque boitier électronique ou des haut-parleurs pour "améliorer" le son. Par contre, en guise d'illustration, on a une espèce de fichier midi, guère rassurant...

La eManettino propose des modes inhabituels : eDrive, Hybrid, Performance et Qualify.

Voiture puissante, légère et deux roues motrices, la 296 GTB pourrait piéger facilement son conducteur. Le 6w-CDS (Chassis Dynamic Sensor 6 axes) est là pour prévenir les écarts. Quant à l'ABS Evo, il permet de réduire de 8,8% la distance de freinage à 200km/h. Il offre également 24% de durée de vie supplémentaire aux freins en cas d'utilisation intensive.

En résumé, on a une voiture plus performante et globalement, plus efficace qu'une F8 Tributo. A ce demander quel sera l'avenir de la F8 Tributo. Ferrari compte-t-il conserver deux modèles, dont un pour les puristes du V8 atmo ? Sera-t-elle prochainement mise à jour ? Ou bien, au contraire, va-t-elle être envoyée sur une voie de garage ?

Flavio Manzoni, le responsable du design, nous parle de la robe.

Par devant, on note que les phares intègrent de discrètes écopes. Quant au bouclier, il est inspiré des ailerons de F1.

De derrière, on note l'échappement central, l'aileron mobile et surtout, les nouveaux feux, appelées à être réutilisés sur les autre modèles.

Pour le traitement de l'arrière, Flavio Manzoni évoque la Ferrari 250 LM. Personnellement, le spoiler intégré à la poupe me rappelle plutôt la 288 GTO. Quant à ce "U" noir sur le capot, il provient clairement de la F355.

En définitive, on sent qu'avec la 296 GTB, Ferrari vise une clientèle plus jeune. Une clientèle moins à cheval sur le dogme du V8 atmo (qui fut controversé en son temps.) Et pour faire plaisir à cette niche, le constructeur a multiplié les clin d’œils aux jeux vidéos.

Notez aussi que des termes comme l'économie d'énergie et les émissions de CO2 restent tabous. A aucun moment non plus, on ne voit évoluer la voiture en mode tout électrique (ce que McLaren avait fait avec l'Artura.)
Le constructeur avance à pas de loups...

(Captures d'écran de Ferrari.)

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