Joindre l'utilitaire à l'agréable...

J'aime bien le Peugeot J7, en particulier son avant. Avec l'Estafette et le Type H, on sentait bien que les constructeurs tâtonnaient. Petit gabarit et petit moteur ? Grand gabarit et gros moteur ? Ou bien grand gabarit et petit moteur (après tout, une fourgonette, ce n'est pas censé aller vite...) ? Portes avants coulissantes ? Porte latérale coulissante ? Les deux ? Essence ou diesel ?

Peugeot est venu presque par hasard aux utilitaires. Le carrossier industriel Chausson s'était offert Chenard & Walcker, à la dérive dans les années 30. Au lendemain de la guerre, Chausson a décidé de réorienter Chenard & Walcker vers les fourgons. Mais aucun des deux ne construisait de moteurs. Peugeot accepta de donner celui de la 203, en échange d'une distribution dans son réseau, avec son logo. Discrètement, le logo Chenard & Walker disparu au milieu des années 50. Le J5 était également une création Chausson. Ensuite, Citroën, Fiat et Peugeot s'associèrent dans Sevel. Terminé, l'improvisation. Place aux gros volumes et à une vraie stratégie commerciale.
Voilà une voiture bientôt collector : une Škoda Favorit break (alias "Forman" à domicile.) J'ai déjà évoqué la Favorit. Elle fût l'une des très rares voitures de l'Est, de la fin des années 80, à avoir survécu à la chute du mur. Pour les employés de Škoda, ça devait être une époque folle. Concevoir une nouvelle berline alors que la Tchécoslovaquie s'effondrait. Tout le monde disait que le régime communiste allait expirer. Mais quand ? Dans un mois ? Dans un an ? En attendant, le constructeur avait l'ambition de remplacer ses vieilleries tout-à-l'arrière par une compacte à traction avant, signée par Bertone, en plus ! Volkswagen a du filer un coup de main. Et pour équilibrer les comptes, Škoda exporta jusqu'en Chine et en Corée du Nord ! Terminés, le temps où l'URSS faisait le tri entre pays communiste fréquentables et hérétiques... L'heure était au sauve-qui-peut ! En quelques mois, le bloc de l'est s'effondra. C'était le temps de l'incertitude. La Tchécoslovaquie fut brisée en deux. Tatra du abandonner l'automobile. Renault, déjà partenaire d'Avia (finalement repris par Daewoo) était candidat à la reprise de Škoda. Mais Volkswagen proposait de conserver la marque. C'est ce qui l'a sauvée.

Aujourd'hui, je pense que les généralistes d'Europe occidentale vont subir des turbulences. L'affaire Volkswagen a brisé la confiance des Européens pour le diesel... Y compris dans les utilitaires. Le tout-diesel, c'était n'importe quoi. Des gens achetaient des diesel, même s'ils ne faisaient que 5000km par an, tout ça pour la sacro-sainte revente. Pour certains modèles, il n'y avait même plus de motorisation essence pour la France !
TOUS les constructeurs trichaient sur les normes de CO2, d'une manière ou d'une autre. Volkswagen s'est fait pincé. Pour les autres, c'était Schadenfreude ! L'avenir à court-terme, c'est le light hybrid. Des super stop&start de 20ch, voir 30ch, qui fonctionnent sous 48V. Donc peu de modification, mais de quoi rouler en mode électrique pur et grappiller encore du CO2. Même les camions vont s'y mettre. C'est ça ou ils ne pourront plus rouler demain en centre-ville...

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