Hommage à François Guiter

Une enseigne "Elf", près de chez moi. Un moyen d'illustrer mon hommage à François Guiter. On peut d'ailleurs remercier internet, foyer de développement de la culture auto. De plus en plus de personnes se passionnent pour les personnages de l'ombre. Il suffit de comparer la pluie d'hommage à Guiter vs le relatif anonymat de la mort de Clay Regazzoni ou d'André Chardonnet.

Guiter, c'était l'homme de Elf. Autrefois, c'était un fleuron de l'industrie française ; aujourd'hui, elle évoque plutôt des magouilles. En tant que sponsor, Elf a poussé une grosse vingtaine de pilotes Français en F1, de Jean-Pierre Beltoise à Sébastien Bourdais (même s'il a franchit la dernière marche sans le pétrolier.) Mais pas que. Ancien caméraman du commandant Cousteau, il connaissait le pouvoir de l'image. Il a ainsi eu l'idée d'installer une caméra dans les stands de F1 et de tourner des films à la gloire de Elf.
Il a aussi mis en place la filière Elf. Des "volants", il y en a eu des tas, avant et après lui : volant Shell, BP, Avia-La Chatre, Marlboro cherche un pilote, ACO-Gitanes, Maxauto-Mygale... Mais il s'agissait juste de donner un chèque (et parfois une voiture.) Elf, lui, accompagnait les pilotes en FR, puis en F3, en F2/F3000, jusqu'à la F1. Avec des cours de marketing, d'anglais, du coaching, etc. Ah, la belle époque où les Français trustaient les podiums de F1... Inconvénient N°1, hors de Elf, point de salue en France. Inconvénient N°2, la Filière Elf ne fonctionnait que pour les Français. Après le sacre d'Alain Prost, tout le monde croyait qu'on était parti pour 20 ans ! La domination des Français était en marche ! Du coup, dés qu'un pilote gagnait 2, 3 courses d'Eurocup FR ou de FR, il était bombardé "nouveau Prost". Et puis, à force de se faire mâcher le travail, certains s'habituaient à ce que ça tombe tout cuit dans le bec. Moi, lorsque je me suis intéressé à la F1, les grands étaient à la retraite ; c'était le temps des petits cons. Olivier Grouillard faisant des interview à la 3e personne, Erik Comas déclarant "en 1993, ce sera Williams ou rien", Jean-Christophe Bouillon qui explique qu'il est plus fort que tout le monde et que les circuits, il les a fait en F3 et en F3000... Jean Alesi et Olivier Panis ont su redescendre sur terre. Et comme par hasard, ce sont eux qui ont fait carrière. A la fin, "Français" était synonyme de "pilote prétentieux".

Red Bull a perfectionné le système. Le limonadier recrute les meilleurs, quel que soit leur nationalité. Au moindre faux-pas, c'est licenciement par SMS. Alors que Elf était trop bon, offrant des 2e chances, des 3e chances...

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