Taklimakan Rally 2016
Quand je suis invité à la présentation du Dakar, j'en ressors frustré. La journée commence par une vidéo de l'an dernier, avec tous les moments forts. Puis il y a la présentation des voitures, des pilotes, les dossiers de presse... Ca fait envie... Mais à la fin, alors que les concurrents prennent l'avion vers Buenos Aires, moi, je rentre chez moi. Tintin pour l'Amérique (du sud) ! J'ai déjà assisté à un Grand Prix de F1, aux 24 heures du Mans, à une épreuve d'Andros, à du Rallycross, etc. Mais jamais à un rallye-raid.
Du moins, jusqu'au mois de mai de cette année : le Taklimakan Rally m'a invité. "I'm going on an adventure !" Et quelle aventure : un rallye dans les confins de la Chine, au Xinjiang, là où le pays doit composer avec des influences arabo-musulmano-turques, mongoles et russes. Les voisins s'appellent Pakistan, Afghanistan, Ouzbékistan et Kazakhstan. Difficile de faire plus exotique, d'autant plus que les occidentaux viennent rarement dans la région.
Lors de la présentation, ils nous avait diffusés des images de ksar, de dunes, de campement avec cantines collectives. Je m'attendais à trois semaines à la dur.
En fait, la réception fut royale. Si les 4x4 et les buggies roulent sur des pistes, l'assistance roule sur des autoroutes (car il y a des autoroutes au Xinjiang.) J'ai passé trois semaines dans un minibus climatisé, à siroter des Coca tout en tapotant mon compte-rendu. Et le soir, c'était hôtel trois étoiles (voir quatre) avec le wifi pour publier. Bref, ce n'était pas très physique -du moins, pour moi-. J'ai quand même fait mon Gérard Holtz, genre "regardez les Parisiens, comment que c'était dur..." Par contre, côté décor, c'était un documentaire "live"!
S'il fallait adapter mon voyage au cinéma, ça ne serait pas un Indiana Jones. Ca serait plutôt une comédie. A titre d'exemple, voici un planning classique de présentation en France : "8h47, arrivée du train. 8h50, départ du car. 9h, briefing. 9h15, début des essais." Et voilà notre départ de Qiemo : "9h, départ du minibus. 9h05, on s'arrête car un des chauffeurs veut acheter des brioches pour son petit-déjeuner. 9h10, on s'arrête pour faire le plein (NDLA : la veille, c'était une journée de repos, si vous croyez que les chauffeurs en auraient profiter pour faire le plein...) 9h15, on découvre que la station-service n'émet pas de reçus ; on repart. 9h20, arrêt à l'autre station-service de la ville, où il y a déjà toutes les autres voitures de l'assistance (NDLA : parce que personne n'a fait le plein durant la journée de repos.) 9h35, on repart enfin. 9h40, on s'arrête car l'un des chauffeurs veut pisser (NDLA : et ça ne lui serait pas venu à l'esprit de profiter de l'attente à la pompe pour soulager sa vessie.)" Globalement, j'ai l'impression que la maxime des gens du Xinjiang, c'est "Pourquoi faire maintenant ce que je n'aurais pas le temps de faire plus tard ?" Il faut prendre son mal en patience. De toute façon, vu comment on était chouchoutés, ça aurait été indécent de se plaindre. Ah, le statut de VIP... Après avoir été quelqu'un pendant 3 semaines, ça a été dur de redevenir personne...
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