Les bonus du Taklimakan Rally : 5. Qiemo
On finit par quitter Turpan. On y laisse Xavier et Thierry. On n'est plus que trois + un traducteur (ainsi qu'un guide et deux chauffeurs), alors qu'à Urumqi, on était onze... Bien sûr, le rallye ne nous a pas attendu et on doit enchainer deux étapes en une journée. Après une looooongue journée dans le bus, on atteint Ruoqiang. Une poignée d'heures de sommeil plus tard et on reprend la route, direction Qiemo, au sud du pays. Spécialité : des dattes rouges que les Chinois mangent au bain-marie ou qu'ils jettent dans la soupe.
On commence à voir le désert. Bien sûr, il y a une belle route nationale. La ville n'est pas enclavée. Mais en marge de l'approvisionnement classique, il y a un approvisionnement low-cost du "on entasse tout sur un camion-benne et advienne que pourra". Ces voitures d'occasions sont ainsi posées sur des marchandises diverses. Oui, j'ai bien écris posées. Pour en avoir vu de près, je peux jurer qu'elles n'ont aucun harnais !
Le sud-Xinjiang a une réputation de région instable. Donc forte présence de Robocop. Il y a même des vigiles à l'entrée des stations-service. On nous a déconseillé de nous promener seuls. Mais j'ai tout de même commis un acte de bravoure : traverser la rue pour immortaliser un kart. Il n'y a aucune piste dans le coin. En prime, les normes chinoises imposent aux karts "loisir" un baquet avec harnais, un arceau et des roues couvertes. Alors que fait-il ici, en pleine rue ? D'où vient-il ? Impossible de le savoir...
Une très rare Tongtian Glow. A la fin des années 90, Qinchuan produit une Suzuki Alto sous licence. Puis après plusieurs tentatives, il lance enfin sa propre voiture, la Flyer. L'Alto cède sa place sur la chaine de Xi'an. En Chine, rien ne se perd et Qinchuan vend l'outillage à Jiangbei. Comme il n'a pas négocié avec Suzuki, il relooke l'Alto pour éviter un procès. Et comme il manque d'imagination, il copie carrément la VW Polo contemporaine ! La Tongtian Glow se fait surnommer "Golo". Les ventes sont décevantes et Jiangbei se fait racheter par Jiangnan... Qui produit aussi des Alto dégriffées !
Un ex-Lifan X60. En 2014, le constructeur Chinois construit deux protos. Après une année de raids chinois avec un Patrol maquillé, il se sent d'attaque pour le Dakar. Visiblement, le projet fait long feu (plus de budgets ?) Et les deux X60 appartiennent désormais à un team privé.
Lui, c'est un personnage pittoresque. Ancien responsable du Taklimakan Rally, il a pris sa retraite. Il suit la course de loin, garant son Transit à chaque bivouac. Dans le civil, il fabrique des meubles de jardin. A chaque étape, il dispose tables et chaises, créant un "carré VIP". En prime, il organise des apéros, distribue des foulards (avec écrit "Taklimakan rally" en caractères anciens dessus) et il reçoit ses hôtes en jouant du saxophone !
A "l'apéro VIP", il y a les responsables du rallye, des journalistes, une présentatrice TV, la speakerine du rallye, etc. Mais pour les photographes, les seuls gens intéressants, ce sont les laowai ! Il faut dire que dans cette partie du Xinjiang, les occidentaux sont très, très rares. Donc, on joue les modèles d'un soir. La photo ci-dessous est un cliché officiel du rallye. En gros, la légende s'est : "Le Taklimakan Rally, c'est tellement à la mode que des laowai viennent ! En plus, ils s'y sentent tellement à l'aise qu'ils font des trucs de laowai !"
Le type à ma gauche est Malaisien. Il est copilote et préparateur chez Byd. Le team Byd est en fait une émanation de Guizhou Railroad, une écurie de rallye asphalte. "Mon" Malaisien a pas mal d'histoires à raconter sur Liu Caodong et sur les pilotes de Guizhou Railroad/Byd. Ce sont des amateurs (dans le mauvais sens du terme), mais comme ils le payent bien, il ferme sa gueule et il prend sur lui.
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