Débat sur Alpine

Depuis le débat sur la DS3, je n'avais plus de nouvelles de cette société d'études.

Puis ils m'ont recontacté afin de participer à un débat sur un éventuel retour d'Alpine.
Dans un premier temps, ils nous ont demandé ce qu'on savait d'Alpine. Hasard ou coïncidence, ça tombait au moment de la publication de l'interview d'Henri Grandsire. Donc forcément, moi, j'étais blindé! Par contre, il y en a un qui a voulu étaler sa science et c'est tombé à plat: "Alpine, c'est l'A110 dite "barquette" des années 50-60." Eh oui, mon gars, il faut éviter de pécher des infos dans larevueautomobile...
La deuxième étape, c'était des questions niveau bac philo: "Est-ce que le beau est beau?", "Est-ce que la légèreté est légère?", "Est-ce que le luxe est luxueux?"
Ensuite, c'est parti un peu dans tout les sens: "Qu'est-ce que vous penseriez d'une Alpine électrique?", "Est-ce que ça doit être forcément une version moderne de l'A110?", "Est-ce qu'Alpine pourrait faire un SUV?"

Cette dernière partie trahissait le fait que Renault n'en était encore qu'au stade d'études préparatoires à un éventuel retour. Sinon, ils auraient essayé de nous aiguiller discrètement.

Le retour d'Alpine, je me suis déjà pas mal exprimé sur ces rumeurs (ici, ici et ici.) Et je n'y crois pas du tout.
Pour ma part, je verrai ça comme une continuation des V6/A610: un gros coupé 2+2 places à moteur V6 central arrière (le porte-à-faux, aujourd'hui...) et un prix de 40 000€, voir 50 000€ (pour ne pas qu'il y ait un trop grand trou avec la Latitude.) Le bench-mark serait la Lotus Evora. Après, il faudrait faire un maximum de battage dessus, pour relancer la marque au-delà des papys qui ont roulé en A110 dans le temps! Ca signifie du placement-produit, un engagement en WEC et surtout, un réseau séparé. En France, le marché potentiel est de 10 voitures par an. Il y aurait un marché pour l'Alpine, mais dans les BRIC, aux Etats-Unis, en extrême-orient... Là-bas, ils n'ont pas de millénaristes qui hurlent à la vue d'une voiture! Ils ont des gens avec des valises de cash. Simplement, ça veut dire qu'à l'instar de Lamborghini ou de Ferrari, il faudra patienter 10 ans avant de rentabiliser l'investissement (avec pas mal de couleuvres à manger d'ici-là.) Mais après cela, ils pourront étendre la gamme avec d'autres modèles.
Tout cela, ça demande de grandes ambitions. Le souci, c'est que l'on parle de Renault... On parle du constructeur du Koleos, de la Fluence, de la Latitude, de la Wind, de la Pulse... C'est de l'ambition, ça? Non, c'est juste du suivisme. Une boite où les marketeux à deux balles ont la main. La Wind est un flop, car les gens n'ont pas envie de surpayer une Twingo découvrable. OK, l'A110 reprenait un maximum de pièces de R8 G et de R16, mais c'était il y a 40 ans! J'ai peur que la future Alpine, ce soit un coupé Laguna 4 au style vaguement sportif, avec des badges Alpine et une communication de merde. Et puis ils le vendront dans le réseau Renault, entre deux Clio dCi, avec ses commerciaux réputés pour leur accueil... "Bonjour, je viens casquer 50 000€ pour une Alpine... - Attends, mon gars, là, je suis en pause clope, ensuite, j'ai deux coups de fils perso à passer. Ensuite, je m'occupe de toi. Éventuellement."
Regardez ce qu'ils ont fait avec Gordini. 2 mois à se tripoter devant des photos de R8 Gordini, puis on se retrouve avec une Twingo RS jackytunée. Quant à la com' dessus... Au mois d'août, ils ont sponsorisé Rock-en-Seine et depuis, plus rien. Et maintenant, on se retrouve avec des Clio dCi Gordini, qui n'ont plus aucune légitimité. Et d'ailleurs, sur le forum, d'aucun disaient que Renault a déjà tué Gordini. Ce qui n'est guère encouragement pour Alpine...

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