Camions en treillis
Un Renault Sherpa 5 et son prédécesseur, un GBC 180. Ils sont impressionnants, ces long-capots, hauts sur patte et avec peinture camouflage. Des comme eux, d'ordinaire, on n'en voit que lors du défilé du 14 juillet !
L'industrie de la défense est en pleine convalescence.
Fabriquer des armes et des équipements militaires en grande quantité, c'était une vieille lune. Dans ce but, Louis XV avait créé la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne (MAS...) Malgré tout, avant la deuxième révolution industrielle, l'armement était très artisanal. Puis en quelques années, on su fabriquer des équipements en série. Les Américains aiment rappeler que c'est Samuel Colt qui inventa le pistolet avec éléments interchangeables. Hotchkiss prospéra à la fin du XIXe siècle, dans un contexte d'armement face à la menace allemande. Les grands débuts, ce fut tout de même 14-18. La guerre motorisée. La mort industrielle. Au début, on soudait des plaques de blindage sur les voitures, les camions et les avions, une mitrailleuse sur le toit, une peinture camouflage et c'est marre ! Il y eu même des Rolls-Royce et des Cadillac (Guillaume Seznec en récupérera un stock...) sur le front ! Puis, en quelques années, on créa des véhicules dédiés, comme les tanks.
Evidemment, après l'armistice, les contrats se tarirent. Certains, comme Salmson, Voisin ou Citroën se reconvertirent dans l'auto. Mais l'armement, c'était beaucoup de PME, voir d'artisans. Et elles tiraient la langue, faute de débouchés. Le Front Populaire décida de nationaliser et des regrouper les industriels de l'aéronautique militaire. Ils portaient les noms poétiques de SNCASE, SNCASO et SNCAN. Quant à l'activité char de Renault, elle devint les Ateliers d'Issy-Les-Moulineaux (AMX.) En tant que pays occupé, la France n'a évidemment pas connu d’essor industriel lors de la deuxième guerre mondiale, contrairement aux Américains et aux Britanniques. La belle époque, ce furent les années 50-60. On avait peur de voir les chars soviétiques dans Paris. Alors les contrats pleuvaient... Charles de Gaulle voulait une industrie militaire indépendante. Alors que Britannique ou Belge préféraient acheter des technologies Américaines. Les industriels faisaient du sur-mesure, comme le FAMAS, l'AMX 30, puis le char Leclerc, le Rafale... Evidemment, comme c'était du sur-mesure, c'était dur de l'exporter. D'autant plus que les contrats d'exportation d'armement avaient lieu dans des conditions controversées. Et puis, un char ou un avion de combat, ça en met du temps à être conçu, donc lorsqu'il est enfin prêt, le besoin a changé... Parfois, les armées tentèrent de mutualiser leur besoin. Le projet Europa-Jeep était une bonne idée... Sur le papier. Le consortium Hotchkiss-Büssing-Lancia (devenu plus tard Fiat-MAN-Saviem), MBB et BMW/Glas présentèrent chacun un projet. Et au bout de 10 ans de travaux, les armées Allemandes, Britanniques, Françaises et Italiennes préfèrent en arrêter là.
La chute du Mur fut un autre choc. Il eu des conséquences mondiales. Nombre de groupes armées et de guérillas plus ou moins dépendants de l'URSS durent déposer leurs armes. Les Etats-Unis n'avaient plus de raisons de soutenir des régimes ou des groupes paramilitaires d'extrême-droite. Partout, on signait des traités de paix, des cessez-le-feu, des armistices... On pensait donc que l'armée devait voir son périmètre réduit à du flicage en Afrique (la lutte contre les coupeurs de route, par exemple) et des missions d'aides en cas de catastrophe. On ferma les casernes, on arrêta le service nationale et on réduisit le budget. L'état privatisa des entreprises pour mieux s'en débarrasser. Les équipementiers militaires n'étaient plus rentables. En plus, lorsqu'un groupe faisait une belle présentation corporate, ça la fichait mal de dire qu'il fabriquait aussi des chars ou des missiles... Ajoutez-y des affaires de corruption et vous comprenez pourquoi Alcatel, Lagardère, PSA ou Renault revendirent leurs activités militaires. D'où la création d'EADS, de Thalès et plus tard, de Renault Truck Defense.
Aujourd'hui, on est dans un nouveau cycle de tensions. Les politiques réalisent qu'ils font face à une menace durable. Il ne s'agit pas de mettre deux soldats et trois barrières devant les écoles. En plus, à force de réduire les budgets, on a une armée avec de vieux équipements. Il faut relancer la machine. Bien sûr, dans un contexte de restrictions budgétaires, il faut jongler. Dire qu'on va embaucher des soldats, plutôt que des profs, que l'on va construire des casernes et non des musées et qu'on va investir dans l'armement et non pas dans la santé, ce ne sont pas des choses que l'on peut dire en 2017...
Pour finir sur une note plus joyeuse, le Renault GBH est toujours là. Et il était garé derrière les deux camions militaires...
L'industrie de la défense est en pleine convalescence.
Fabriquer des armes et des équipements militaires en grande quantité, c'était une vieille lune. Dans ce but, Louis XV avait créé la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne (MAS...) Malgré tout, avant la deuxième révolution industrielle, l'armement était très artisanal. Puis en quelques années, on su fabriquer des équipements en série. Les Américains aiment rappeler que c'est Samuel Colt qui inventa le pistolet avec éléments interchangeables. Hotchkiss prospéra à la fin du XIXe siècle, dans un contexte d'armement face à la menace allemande. Les grands débuts, ce fut tout de même 14-18. La guerre motorisée. La mort industrielle. Au début, on soudait des plaques de blindage sur les voitures, les camions et les avions, une mitrailleuse sur le toit, une peinture camouflage et c'est marre ! Il y eu même des Rolls-Royce et des Cadillac (Guillaume Seznec en récupérera un stock...) sur le front ! Puis, en quelques années, on créa des véhicules dédiés, comme les tanks.
Evidemment, après l'armistice, les contrats se tarirent. Certains, comme Salmson, Voisin ou Citroën se reconvertirent dans l'auto. Mais l'armement, c'était beaucoup de PME, voir d'artisans. Et elles tiraient la langue, faute de débouchés. Le Front Populaire décida de nationaliser et des regrouper les industriels de l'aéronautique militaire. Ils portaient les noms poétiques de SNCASE, SNCASO et SNCAN. Quant à l'activité char de Renault, elle devint les Ateliers d'Issy-Les-Moulineaux (AMX.) En tant que pays occupé, la France n'a évidemment pas connu d’essor industriel lors de la deuxième guerre mondiale, contrairement aux Américains et aux Britanniques. La belle époque, ce furent les années 50-60. On avait peur de voir les chars soviétiques dans Paris. Alors les contrats pleuvaient... Charles de Gaulle voulait une industrie militaire indépendante. Alors que Britannique ou Belge préféraient acheter des technologies Américaines. Les industriels faisaient du sur-mesure, comme le FAMAS, l'AMX 30, puis le char Leclerc, le Rafale... Evidemment, comme c'était du sur-mesure, c'était dur de l'exporter. D'autant plus que les contrats d'exportation d'armement avaient lieu dans des conditions controversées. Et puis, un char ou un avion de combat, ça en met du temps à être conçu, donc lorsqu'il est enfin prêt, le besoin a changé... Parfois, les armées tentèrent de mutualiser leur besoin. Le projet Europa-Jeep était une bonne idée... Sur le papier. Le consortium Hotchkiss-Büssing-Lancia (devenu plus tard Fiat-MAN-Saviem), MBB et BMW/Glas présentèrent chacun un projet. Et au bout de 10 ans de travaux, les armées Allemandes, Britanniques, Françaises et Italiennes préfèrent en arrêter là.
La chute du Mur fut un autre choc. Il eu des conséquences mondiales. Nombre de groupes armées et de guérillas plus ou moins dépendants de l'URSS durent déposer leurs armes. Les Etats-Unis n'avaient plus de raisons de soutenir des régimes ou des groupes paramilitaires d'extrême-droite. Partout, on signait des traités de paix, des cessez-le-feu, des armistices... On pensait donc que l'armée devait voir son périmètre réduit à du flicage en Afrique (la lutte contre les coupeurs de route, par exemple) et des missions d'aides en cas de catastrophe. On ferma les casernes, on arrêta le service nationale et on réduisit le budget. L'état privatisa des entreprises pour mieux s'en débarrasser. Les équipementiers militaires n'étaient plus rentables. En plus, lorsqu'un groupe faisait une belle présentation corporate, ça la fichait mal de dire qu'il fabriquait aussi des chars ou des missiles... Ajoutez-y des affaires de corruption et vous comprenez pourquoi Alcatel, Lagardère, PSA ou Renault revendirent leurs activités militaires. D'où la création d'EADS, de Thalès et plus tard, de Renault Truck Defense.
Aujourd'hui, on est dans un nouveau cycle de tensions. Les politiques réalisent qu'ils font face à une menace durable. Il ne s'agit pas de mettre deux soldats et trois barrières devant les écoles. En plus, à force de réduire les budgets, on a une armée avec de vieux équipements. Il faut relancer la machine. Bien sûr, dans un contexte de restrictions budgétaires, il faut jongler. Dire qu'on va embaucher des soldats, plutôt que des profs, que l'on va construire des casernes et non des musées et qu'on va investir dans l'armement et non pas dans la santé, ce ne sont pas des choses que l'on peut dire en 2017...
Pour finir sur une note plus joyeuse, le Renault GBH est toujours là. Et il était garé derrière les deux camions militaires...
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