Toyota Yaris GRMN, mon cinquantième essai

Voici donc la voiture qui m'a accompagné durant ce road trip journalistique !

Présentation
J'ai déjà souvent cassé du sucre sur le WRC, je ne vais donc pas en remettre une couche aujourd'hui... Ce qui faisait le sel du rallye, c'était de croire que les voitures de courses étaient proches de la série. Du moins, qu'il y avait des aller-retours. Les voitures de série les plus méchantes (Delta HF, Escort Cosworth, 309 GTI 16S...) devenaient des voitures de rallye compétitives et vice versa.
Mais en 1996, lors de l'introduction du WRC, Ford s'est plaint que les 4x4 turbo étaient invendables. La FIA a donc assoupli les critères de la voiture servant d'homologation. Citroën en profita et il refusa de créer une version sportive des Xsara et C4. On avait donc d'un côté une voiture qui gagnait tout, mais sans cousine civile et de l'autre, des sportives radicales (WRX STI, Evo, Focus RS...) qui ne faisaient plus de rallye.
Aujourd'hui, les constructeurs font de nouveau des efforts après la i20 N, voici la Yaris GRMN. Cette dernière est donc censée avoir une parenté avec la Yaris WRC. Des Yaris sportives, il y en a déjà eu. D'ailleurs, hasard du parking, "ma" GRMN était garée en face d'une TS. La TS était performante, mais discrète.
Là, la "Gazoo Racing Master of Nurburgring" affiche d'emblée la couleur : bouche béante, aileron arrière WRC sur le hayon, sortie d'échappement unique au centre du bouclier, étriers de freins blanc et surtout, gros décal Gazoo Racing sur les flancs et le capot. Aucun doute : on a affaire à une voiture de sport ! Ca rappelle les premières GTI, les R8 Gordini et autres Escort RS...

Après, on aime ou on n'aime pas. C'est sûr que pour la discrétion, il faudra repasser... Après la soirée chez Onroak, je me suis paumé dans le circuit du Mans (j'ai même failli accéder à la piste !) J'ai entendu des motards dire "Putaaaaain ! T'as vu la Yaris ?" et j'ai vu des téléphones se lever... Et à Magny-Cours, lorsqu'on m'a demandé comment j'étais venu : "J'ai une Toyota Yar... - C'est à toi, la GRMN ?"
Intérieur
Là encore, le Gazoo Racing n'a pas fait les choses à moitié ! Le siège est un vrai baquet et le volant (hérité de la Toyota 86) vous indique la ligne droite. Sans oublier le pédalier en alu et les tapis de sol. Il ne manque que l'arceau et l'extincteur !
Moteur
L'extérieur ? OK. L'intérieur ? OK. Quid du ramage ? C'est le 1,8l à compresseur 2ZR-FE, que Lotus (qui l'utilise pour l'Elise) a poussé à 212ch, avant de le mettre sous le capot de la Yaris GRMN. Chaque bloc est numéroté. 212ch pour 1 135kg, c'est pas mal. J'ai été surpris (dans le bon sens) par le grip des Bridgestone Potenza sur les accélérations D.A. Et l'intérêt d'un 1,8l, c'est qu'il y a du couple. En utilisation "un peu déraisonnable", on trouve toujours de l'adhérence (merci les amortisseurs Sachs) et de la reprise. La moindre route sinueuse devient une spéciale de rallye ! Le tout, avec un bruit bien rageur.

Le bloc a le défaut de ses qualités. A bas régime, il sait se faire discret, mais il a soif ! Dans les embouteillages, comptez jusqu'à 14l/100km. Sur autoroute, la GRMN se stabilise à 8l/100km. Le réservoir fait 42l, mais dès 35l, vous êtes sur la réserve.

Et l'autre point noir, c'est un rayon de braquage ridicule. A fortiori pour une citadine de 3,94m de long !
Bilan
Cette Yaris deux fois reliftée et survitaminée n'a pas grand chose à voir avec la version hybride que j'avais testé en 2012. Les ingénieurs ont été très loin dans le côté sportif, même si elle n'est pas aussi radicale qu'une Evo. A contrario, elle est plus polyvalente.

Au final, cette Yaris GRMN est très attachante. Etant un quart ch'ti, je suis fier que ce soit une production du ch'nord !
Même à 30 700€ (avec 6 300€ de malus !), les 20 exemplaires destinés à la France sont partis comme des petits pains. De quoi décider Toyota à créer une Yaris sportive davantage diffusée ?

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