The 1st Production-Intent FF 91 Completion

On croyait Faraday Future mort et enterré. Pourtant, le constructeur Sino-américain dévoile fièrement sa FF 91 "de série".

Faraday Future revient de très, très loin. On n peut que saluer l'abnégation du constructeur...

Hélas, c'est gâché par un live d'un amateurisme crasse, tant sur le fond, que la forme. 

Ainsi, sans transition, on voit Prasadh Sankar, le responsable logiciel, détailler la check-list de bout de chaine.

Le cameraman est monté sur ressort. On finit par découvrir le passager du softeu : Yueting Jia. 

"YT" fit fortune dans la téléphonie avec Sinotel. Il revendit ses parts pour créer LeTV, un service de streaming, en 2004.
En 2014, il devint actionnaire d'Alteva (renommé plus tard Lucid Motors), tout en créant sa propre marque de VE, Faraday Future. Il fut accusé de chercher à capter le savoir-faire de Lucid Motors, pour le transférer vers FF. Malgré tout, YT Jia était l'archétype du golden-boy de la "Tech" Chinoise. Faraday Future dévoila un premier concept-car, la FF Zero1, au CES de Las Vegas 2016. L'année suivante, toujours au CES, le constructeur dévoilait la FF 91.
Alors que la production approchait, les fonds manquaient. Stefan Krause et Ulrich Kranz, ses bras droits (tous deux venus de BMW) fondèrent Canoo et débauchèrent l'essentiel des employés. Puis Pékin mit l'homme d'affaire sur sa liste rouge. Son erreur fut-elle d'immatriculer Faraday Future en Californie ? Réfugié aux Etats-Unis, il vit ses comptes bloqués et il fut mis en examen pour manipulation des cours de bourse, faillite frauduleuse, détournement de fonds, etc.
Il veut croire que son purgatoire est terminé.

Le caméraman, pris de spasme, cadre l'arrière de la voiture, où deux hommes discutent.

Page Beermann (encore un ancien de BMW !) est l'un des seuls à ne pas avoir quitté le navire en 2017. Du coup, ce designer fut promu responsable du design. Il fut chargé de toiletter à peu de frais les lignes de la FF 91.

La caméra bascule sur Carsten Breitfeld, le nouveau PDG de Faraday Future. Cofondateur de Byton (NDLA : devinez chez quelle marque Allemande il avait fait ses premières armes...), il débarqua en 2019. Il fut l'artisan du retour de Faraday Future.

Notez que Page Beermann et Carsten Breitfeld ont tous les deux des micros bien saturés. Et toujours cette "shaky cam"...

On parle ensuite indus' avec Aaron Cue. C'est bien le seul à n'avoir pas travaillé pour BMW ! Ancien du NUMMI, il fut embauché par Tesla lorsque le constructeur s'installa sur le site. Arrivé chez Faraday Future en 2015, il connu lui aussi des promotions au gré des départs.

Enfin, Carsten Breitfeld s'assoit au volant de la FF 91 "de série", avec Yueting Jia comme passager.

Les deux hommes effectuent un (petit) tour du site d'Hanford. Ces dernières semaines, le constructeur avait réalisé des vidéos pour l'arrivé des outils de production.
Visiblement, aujourd'hui, ils ont prévu un circuit Potemkine avec trois ouvriers jouant du pistolet pneumatique autour d'une caisse nue (NDLA : la FF 91 "job #1" de 2017 ?)

Il s'agit de l'ancienne usine de pneus d'Armstrong Rubber. Rachetée par Pirelli en 1985, elle connu des grèves dans les années 90. Lassé, Pirelli ferma l'usine en 2001. Faraday Future la racheta à l'été 2017, quelques mois avant ses ennuis.

Puis c'est la haie d'honneur avec un authentique earrape...

Avec un micro toujours aussi saturé, Carsten Breitfeld évoque cette FF 91. 

Il s'agit d'un premier exemplaire de pré-série. La face avant et l'arrière ont évolué par rapport à 2017. Elle servira d'exemplaire de démonstrations pour les investisseurs et les concessionnaires potentiels.

D'autres exemplaires de pré-série seront construits. Au troisième trimestre, la production en moyenne série démarrera. 300 employés supplémentaires viendront à Hanford.

En 2024, Faraday Future changera de dimension, avec le démarrage de l'usine de Gunsan, en Corée du Sud. Sur ce site, Chevrolet produisait les Cruze destinées à l'Europe.
Fermée en 2018, elle a été reprise par Myoung Shin. L'équipementier auto envisageait d'en louer les murs à Byton, qui devait y produire ses voitures. Une opération supervisée par... Carsten Breitfeld, qui envisage donc de faire la même chose avec Faraday Future.

Yueting Jia prend le relais. La FF 91 doit être le summum de la voiture électrique, tant en terme de performances, que d'équipements (notamment en terme de mode autonome)

L'anglais du fondateur est hésitant, son speech est mal préparé et ce son vraiment mauvais n'arrange rien. Difficile de comprendre parfois ce qu'il dit et surtout, où il veut en venir.
"En terme d'accélération, la FF 91 bat largement les Maybach. Elles disparaissent dans le rétroviseur ! Et elle accélère plus fort que la plupart des Ferrari." Il est si fier de cette saillie, qu'il la répète trois fois...

On termine avec un clip. Un test d'accélération et de tenue de route, sur un circuit improvisé. 

Avec ses trois moteurs électriques, la FF 91 dispose désormais de l'équivalent de 1 050ch et elle atteint les 100km/h en 2,39".

On remarque au passage que le site d'Harford n'a guère connu de travaux depuis l'époque de Pirelli.

Faraday Future tente de se relancer, avec davantage de pragmatisme qu'en 2017. Ses compatriotes NIO et Xpeng ne l'ont pas attendu. Ils disposent chacun d'un gamme assez complète et surtout, ils vendent un dizaine de milliers de voitures par mois.

Faraday Future doit mettre les bouchées double pour rattraper le temps perdu. La question financière sera cruciale. Cette présentation avait d'ailleurs également pour but de convaincre les investisseurs. Sachant que Human Horizons et Fisker tentent également de se positionner en "nouveau Tesla".

(Capture d'écran de Faraday Future.)

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