3H DU GARAC 2024

Comme chaque année, je me rends aux 3 heures du Garac. Plus qu'une concentration de voitures anciennes, c'est une illustration des métiers liés à l'automobile et du savoir-faire de cette école.

On est en juin et pourtant, à Argenteuil, il fait un temps de fin d'automne. Ca n'empêche pas les cabriolets d'être présents en force, telle cette Daimler SP250.

Il y avait moins de voitures que les autres années. Au moins, cela permettait de prendre une voiture en photo, sans être dans le champ d'une autre photo.

Voici une Renault Caravelle. Comment la distinguer d'une Floride ? Facile : c'est marqué dessus ! Et derrière, une Renault Alliance. Elles étaient produites par AMC à Toledo -celui de l'Ohio, pas celui en Castille-. Sur le tard, certaines furent importées en France (pour liquider les invendus ?)

Notez que ce sont les deux premiers vrais cabriolets Renault de l'après-guerre. Cela trahit la vision très austère de la RNUR : ils étaient là pour motoriser la France, par pour faire de la fantaisie !

Quelques voitures tunées. Qu'il s'agisse de voitures tunées à l'époque ou de modèles restaurés et accessoirisés dans un esprit d'époque...

Deuxième degré obligatoire !

Cette Renault (NN, MT ou KJ ?) trône à l'entrée de la cour centrale. Visez le logo circulaire, pré-losange et bien sûr, le capot "crocodile".


L'une des stars du Garac, c'est cette BMW 528i (E12) ex-Jean-Pierre Malcher. En 1979, il disputa le Championnat de France Production avec une 528i Garage du Bac. En 1980, il passa à une 528i Walkinshaw (d'où la conduite à droite), visuellement identique.

Si vous recherchez sur le web, a priori, l'Ecossais n'a jamais préparé de 528i... Par contre, il construisait des 530i. A priori, il partait du bloc 3,0l 200ch des 530 MLE Sud-Africaine. Ray Charles officiait alors à l'inspection technique. Jean-Pierre Malcher n'était alors pas le seul à rouler en conduite à droite... De toute façon, c'est Dany Snobeck qui s'est imposé avec une Ford Capri. L'année suivante, Jean-Pierre Malcher passa à une 320i Garage du Bac et il remporta le titre.

Un trio de Renault qui semblent flambant neuve. A fortiori lorsque l'on compare cette R4 Sixties à une voiture identique, mais dans son jus...


Une Riley Nine. A priori, il s'agit d'une réplique de la Brooklands. Dire qu'elle est apparentée à la Nine Monaco vue chez Aguttes ! Riley connu de nombreux succès en compétition, au tout début des années 30.

Peu après, il y eu des dissentions entre les frères Riley, tandis que la croissance avait été mal gérée. Riley fut finalement repris par Lord Nuffield (Morris, MG et Wolseley), avec Victor Riley en gardien du temple... Mais durant la Seconde Guerre Mondiale, Hebert Austin mourut et Lord Nuffield en profita pour récupérer la marque éponyme. Riley se retrouva noyé dans le nouvel ensemble.


Passant dans la cour multisports, avec cette Simca Aronde Chatelaine. Nonobstant son nom, elle n'avait rien de très luxueux. Sauf erreur, elle n'était pas fabriquée dans l'usine de Nanterre, à un jet de pierre du Garac. La Chatelaine sortait de l'usine Facel de Dreux, tout comme les versions utilitaires.


Derrière les barrières, il y a les voitures sur lesquelles les élèves travaillent. De loin, on reconnait ainsi la Jaguar XJ6 S2 vue l'an dernier. Visiblement en meilleure forme.


A la toute fin des années 80, la nouvelle mode, c'était la transmission intégrale dans les segments D et E. Un torsen ici, un viscocoupleur là, un épicycloïdal ailleurs... L'argument principal, c'était la sécurité : davantage d'adhérence par mauvais temps ou lors des freinage d'urgence. Pour les grosses cylindrées, il y avait surtout une meilleure répartition du couple, alors que les tractions étaient parfois débordées pour passer 200ch. C'était avant l'ESP... Surtout, les prévisions de vente semblaient mirobolantes.
Alors, sur le modèle d'Audi et de son Quattro, il y eu des Intégrale, des Ix, des x4, des Syncro... Renault s'était lancé avec la signature "4x4", trop quelconque. L'Espace 2 inaugura le "Quadra". On le retrouve sur cette rare R21 2l turbo Quadra.

Après, les prévisions de ventes étaient trop optimistes. D'autant plus que les roues motrices supplémentaires se payaient en volume du coffre, en surpoids... Et en monnaie sonnante et trébuchante. Car les constructeurs avaient la main lourde (en même temps, les coûts de conception étaient astronomiques.) Ce fut donc un flop et seuls des experts comme Audi ou Subaru restèrent fidèles à l'intégrale.


On reste chez Renault ! Après les Frégate cabriolets, voici les coupés. Signé Chapron. Visez la présentation, très Américaine. On mettrait volontiers un logo Pontiac ou Packard, à la place du losange... 

Après les cabriolets sus-cités, la Frégate fut victime de l'austérité de la RNUR. Ainsi que de la monoculture 4cv. A l'instar de la R16, qui la remplaça, elle n'eu pas la carrière qu'elle méritait. On a ici l'un des 25 coach Chapron. Mais si le carrossier n'en a construit que 25, c'était à cause de la mévente de la Frégate. Surtout après l'arrivée des 403 et DS 19, bien plus ambitieuses...


Sans doute la voiture la plus exotique de la journée : une Puma GTE. On a ici une version post-1976, reliftée et basée sur une plateforme de VW Brasilia. Le 1,3l 49ch restant complètement sous-dimensionné par rapport au look. Signalons aussi les vrais-faux pare-chocs "5km/h" et les catadioptre latéraux : Puma pensait sérieusement pouvoir exporter sa GTE aux USA. Et ce niveau de finition... Un masque avant dessiné à la truelle, des écarts entre les panneaux où l'on passerait la main entière et même les emblèmes sont en plastique de très mauvaise qualité ! A l'instar de Gurgel ou de Santa Matilde, Puma n'a logiquement pas survécu à l'ouverture du marché, dans les années 90.

Aujourd'hui, le Brésil est dans un contexte de grave crise économique permanente. J'ai l'impression que les propriétaires d'anciennes les revendent pour faire bouillir la marmite. Voilà pourquoi, depuis quelques années, on voit débarquer ici et là quelques Brésiliennes.


Ca manque de BMW, sur ce blog ! Voici une 2000 CS... Dont j'avais déjà vu un exemplaire aux Classic Days 2023 !


Jean Graton cherchait une idée de héros. Il vit un père préparer la moto de compétition de son fils. Cette histoire de pilote courant pour son père, ça l'inspira. Après bien des modifications, ça donna Michel Vaillant. Une quinzaine d'années plus tard, en 1971, il créa un album autour du motard, devenu un grand pilote, Joël Robert.
Voici donc une réplique de la motocross pilotée par Michel Vaillant dans cette album unique... Encore que cinq ans plus tard, Jean Graton lança une série dérivée de Michel Vaillant et centré sur l'univers moto, Julie Wood.


Le Garac s'est bien sûr avant tout une école. Cette Porsche 356 a été mise à nue pour se refaire une beauté. CA, c'est une vraie restauration !

Et comme d'habitude, je ne peux que vous conseiller les métiers de l'automobile. On a déjà assez de community manager comme ça. Et si vous voulez devenir journaliste/influenceur auto, mais vaut que ce soit votre deuxième métier. Vous aurez davantage d'expertise pour parler de votre sujet.


Un rassemblement de voitures du Tour Auto 2024, dont cette Ford Capri ex-Olivier Pernaut. Elle est désormais pilotée par Gerry Blyenberg et Aurélien Letheux, les duettistes de Wheeler Dealers. Récemment, j'ai lu un article au vitriol sur la huitième saison de l'émission. Bien sûr que c'est scénarisé. N'importe qui ayant mis les pieds dans un garage verrait que ça sent le faisandé.

Mon reproche à moi, c'est que Wheeler Dealer ressemble peu ou prou à Américars, Cars restoration, Car SOS, Mécanos Express, Vintage Mecanic, etc. Et je n'ai cité que les émissions de RMC Découverte ! C'est non seulement à peu près le même concept de remettre sur pied rapidement une voiture, mais on y retrouve le même genre de montage (avec voix off, introduction, épilogue...), les mêmes blagues, les mêmes galères... Par le truchement des rediffusions, on a l'impression d'un robinet continu.
L'autre souci, c'est "huitième saison". Ca démontre que la TNT ne sait plus trouver de nouveaux formats. Tout ce qu'ils ont en stock, c'est des formats usés jusqu'à la corde et qui plaisent de moins en moins.


La Fiat 509, ce n'est pas que la voiture de Gaston ! Ici, on a un roadster clairement inspiré des Ford T contemporaines.
 
Fiat était déjà le premier constructeur Italien en 1914. Mais durant la Première Guerre Mondiale, il toucha le jackpot avec ses blindés, ses camions et ses avions. Gianni Agnelli décida d'utiliser l'argent pour diversifier son groupe (textile, finance)... Et ça se passa plutôt mal. Pendant ce temps, Edoardo, son fils, prit les commandes de Fiat. Un peu par opportunisme, un peu par conviction, les Agnelli se rapprochèrent de Mussolini. Fiat y obtint un quasi-monopole de la production auto, alors que Ford voulait ouvrir un usine en Italie... Et dans le même temps, Fiat s'implantait en Allemagne, en France, en Espagne...


Une Nash, que l'on peut louer ! A priori, il s'agit d'une 400. Un très rare exemple -sur le sol Français- de marque US indépendante de l'entre-deux guerres.

Charles W Nash était symptomatique d'une première génération de dirigeants automobiles, qui entrèrent dans l'industrie sur le tard. Il entra chez le carrossier Durant-Dort comme simple ouvrier, à trente ans passés. Il gravi les échelons et devint bras droit de William C Durant. Lorsque ce dernier prit le contrôle de la General Motors, il prit Nash comme N°2. En 1912, Durant fut dégagé et Nash devint N°1 de General Motors. Durant revint par la fenêtre, en 1916 et Nash donna sa démission. A l'approche de la cinquantaine, il s'offrit Jefferies, qu'il renomma Nash.
Nash racheta Mitchell (qu'il rebaptisa Ajax) et Lafayette. Mais Nash ne parvint pas à devenir un groupe. Au moment de la crise de 1929, Nash était le quatrième constructeur Américain. Le principal mérite de Charles W Nash fut d'avoir tenu bon, alors que la plupart des constructeurs US disparurent (y compris certaines filiales des "Trois Grands".) En 1937, il prit enfin sa retraite, après avoir piloté une curieuse fusion avec les frigo Kelvinator.


Les trois heures du Garac, cela dure trois heures. Il est donc déjà le temps de partir, à l'instar de cette Renault Dauphine.

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